Sandra est brésilienne. Elle vit à Genève.

Publié par olivier-seronet le 23.07.2008
2 119 lectures
Notez l'article : 
0
 
charge viralesexualitéPMAdésir d'enfantcouple sérodifférentcharge virale indétectableannonce suisseprévention
Sandra partage sa vie depuis dix ans avec son copain qui est séronégatif.

J'avais déjà eu cette information. Pourtant quand je l'ai lue dans la presse, j'ai eu une première réaction, comme choquée. Le dire comme ça, est-ce que c'est raisonnable ? Après, en lisant bien, j'ai vu que ça ne concernait pas tout le monde, mais les couples stables. Avec mon copain, cela fait dix ans que nous sommes ensemble et que nous faisons l'amour avec préservatif. Parfois, je le taquine un peu... Il n'est pas d'accord pour faire l'amour sans préservatif, et il me le dit avec délicatesse. D'ailleurs, moi non plus, je ne le suis pas. J'ai commencé la trithérapie en 1998. J'ai fait quatre ans de traitement, deux ans d'arrêt, trois ans de traitement et puis huit mois d'arrêt. Quand j'ai fait le dernier arrêt, ce n'était pas le meilleur moment pour nous, j'ai eu des problèmes de santé, ma libido n'était pas terrible. Avant de reprendre mes médicaments, je m'interdisais de faire l'amour. Pendant trois mois, je n'en ai même plus eu envie du tout. Sans médicaments, j'avais peur d'avoir quelque chose d'autre. Avec mon traitement depuis deux mois, je me sens plus en sécurité dans ma sexualité et aussi pour ma santé, j'ai une vie de couple normale. Et puis je suis moins contaminante. Depuis que j'ai repris ma trithérapie, je veux être indétectable. Je pense que tout ça est très important pour ceux qui veulent un enfant. Moi, ma fille, je l'ai eue avant d'être séropositive. Elle a 25 ans aujourd'hui et j'attends des petits enfants. J'aurai bien voulu avoir un enfant avec mon copain car ma fille, c'est ma mère qui l'a élevée. Mais il ne trouvait pas ça responsable... Je ne le regrette pas. Pour ceux qui commencent leur vie, cette annonce, c'est beaucoup d'espoir.

Iconographie : Yul Studio