Santé : Bis et gays toujours discriminés
Beaucoup d’hommes gays et bisexuels seraient laissés pour compte par les services de santé, indique une enquête (la plus grande jamais menée au monde sur la santé des hommes gays et bisexuels), par la Stonewall Charity, un organisme de bienfaisance britannique et commentée par le National Health Service (NHS) fin avril. De nombreux hommes indiquent que les services de santé ont tendance à se concentrer uniquement sur leur santé sexuelle (ce qui est déjà une bonne chose) et leur statut VIH, plutôt que sur des aspects plus larges et "classiques" de leur santé et leur bien-être. Pour cette enquête, Stonewall Charity a interrogé près de 6 900 hommes gays et bisexuels (principalement des gays et bisexuels blancs âgés de 20 à 50 ans) du Royaume-Uni sur leur santé. Les questions abordaient tous les domaines de la santé (exercice physique, régime alimentaire, consommation d’alcool, de tabac et de produits, santé mentale, cancer et autres problèmes de santé courants masculins dont la santé sexuelle, et, bien sûr, leur expérience des services de santé).
Comme l’expliquent les deux associations, l’étude a comparé les résultats des hommes gays et bisexuels et des hommes en population générale. Voici quelques données : deux tiers des hommes gays et bisexuels ont fumé à un moment dans leur vie, contre 50 % des hommes en général. 42 % des hommes gays et bisexuels consomment de l'alcool 3 jours ou plus par semaine, contre 35 % des hommes en général. La moitié des hommes gays et bisexuels ont consommé de la drogue dans la dernière année, contre 12 % en général.
Toujours selon les résultats, les hommes gays et bisexuels font plus fréquemment des tentatives de suicide. C’est le cas de 3 % des hommes gays, 6 % des hommes gays du groupe 16-24 ans, et 5 % des hommes bisexuels contre 0,4 % des hommes en général. Les hommes gays et bisexuels font également deux fois plus de tentatives d’automutilation que les hommes en général. Si on prend la question des maladies : seuls 10 % des hommes gays et bisexuels ont déjà discuté du cancer du côlon ou de la prostate avec leur médecin, 3 % du cancer du poumon, 10 % seulement de maladie cardiaque, 20 % seulement de pression artérielle ou de taux de cholestérol. Encore 25 % n'ont jamais été testés pour toute infection sexuellement transmissible et 30 % n'ont jamais subi un test VIH.
Autre enseignement de cette étude : un tiers des hommes gays et bisexuels révèlent une expérience négative dans les services de santé, liée à leur orientation sexuelle. "Pour un tiers d’entre eux, leur orientation sexuelle n’est pas connue par le médecin. Seuls 25 % déclarent que leur médecin leur donne des informations pertinentes tenant compte de leur orientation sexuelle", indique le National Health Service. Le rapport avance comme préconisation de "comprendre les besoins de santé spécifiques des hommes gays et bisexuels et à la nécessité de former le personnel soignant".
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Commentaires
pfu
???