Santé : la prison hors la loi !

Publié par jfl-seronet le 15.11.2008
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AIDES soutient les conclusions de l’Académie nationale de médecine sur l'accès aux soins en prison et demande, au nom d'une lutte efficace contre le VIH/sida et les hépatites, à ce que la réduction des risques fasse enfin son entrée dans les établissements pénitentiaires.
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C'est en octobre dernier que la commission Ethique et droit de l’Académie nationale de médecine a planché sur la santé en prisons. Cette commission a adopté, le 4 novembre, un texte de recommandations et de suggestions. L'Académie demande ainsi une application stricte de la loi (celle de janvier 1994), insistant en particulier "sur les améliorations à apporter en matière d’hygiène, de continuité dans la surveillance médicale, de respect du secret médical, de l’accès aux diagnostics et aux soins spécialisés." L'Académie réaffirme ainsi la "nécessité de disposer d’unités hospitalières sécurisées intra régionales en nombre suffisant". L'Académie suggère aussi que "soit encouragée la création d’un tutorat assuré par des bénévoles qui, à côté des organisations existantes, et en liaison avec les services médico-sociaux apporteront leur soutien pendant l’incarcération et à la sortie afin de veiller à la continuité des soins". L’Académie demande que, "dans le contexte actuel de dégradation de la situation au sein des prisons françaises, une concertation des acteurs concernés intervienne d’urgence et débouche sur des décisions pragmatiques dans les plus brefs délais".

AIDES soutient les conclusions de l’Académie nationale de médecine. "Nous constatons en effet sur le terrain les mêmes manquements répétés au droit à la santé contraires aux lois existantes : difficulté d’accès au traitement d’urgence la nuit et le week-end, transgression fréquente du secret médical, difficulté d’accès aux diagnostics et aux soins spécialisés, etc.", indique l'association dans un communiqué.

AIDES est particulièrement "concernée par les carences du système pénitentiaire en terme de réduction des risques liés à l’usage de drogues." "Ces carences sont d’autant plus alarmantes que les prévalences du VIH et des hépatites sont significativement plus élevées en prison qu’en milieu libre, note l'association. Alors qu’en milieu libre il existe une palette variée d’outils et de conseils de réduction de risques, les personnes détenues sont livrées à elles-mêmes avec pour seule solution l’usage de l’eau de Javel dont on sait que l’utilisation est très contraignante et l’efficacité très relative sur le virus de l’hépatite C."

AIDES estime que le prétexte qu’il n’y aurait pas de drogues en prison pour justifier l'absence d'accès au matériel stérile de consommation de drogues, ne tient pas. "Même l’administration pénitentiaire le reconnaît", rappelle l'association.

"Depuis 1992, plusieurs pays (Suisse, Allemagne, Espagne, Luxembourg, Arménie, Moldavie, Kirghizstan et  Biélorussie) ont déjà choisi de reconnaître l’usage de drogues intra muros en mettant en place, par exemple, des programmes d’échanges de seringues en prison où ils ont fait leurs preuves, note l'association. La France argue toujours que nous manquons de résultats…" AIDES demande aujourd’hui que "les blocages idéologiques laissent place à des réponses pragmatiques respectueuses des personnes détenues : la réduction des risques  doit entrer en prison. La lutte contre le VIH/sida et les hépatites est à ce prix."   
Plus d'infos sur : http://www.academie-medecine.fr, rubrique "Actualité et calendrier" et sur : http://www.aides.org/

Commentaires

Portrait de malou

""par exemple, des programmes d’échanges de seringues en prison où ils ont fait leurs preuves, note l'association."" comment on peu dire un truc pareil, les detenus sont deja assez drogués par la putain de fiole, qu'on leur donnent en prison, c'est ca problème , c'est de suivi psychologique qu'ils ont besoin, pas de seringues, ni de fiole, pour certain c'est le seul endroit pour decrocher, de cette merde, et la seule solution proposer par le doc des prison, c'est cachtons a volonté.... J'HALLUCINE, demander l' echange de seringue en prison, demander une mise en place de therapie serieuse, serait plus logique, ou Aides ne sait que distribuer des seringues et des capotes??