Santé : Sarkozy maîtrise… les annonces
Rien de mieux que des chiffres pour résumer un contexte… Sur le site de la présidence de la République française (très classe au demeurant), on en trouve en lien avec le thème de la visite présidentielle à Carcassonne du 25 octobre : la modernisation du secteur public de la santé.
Des chiffres en voilà : 2 784, c’est le nombre d'hôpitaux en France, dont 983 hôpitaux publics. 87 000, le nombre de médecins exerçant à l'hôpital, sur un total de 209 000. Les 122 000 autres sont des médecins libéraux. 438 000, le nombre d'infirmiers exerçant à l'hôpital, sur un total de 515 000. Les 77 000 autres sont des infirmiers libéraux. 41%, la part d'hôpitaux qui présentaient des comptes en déficit en 2007. En 2010, cette part a été réduite, à 32%. 475 millions d'euros, le déficit cumulé des hôpitaux en 2007. En 2010, le déficit cumulé a été réduit à 181 millions d'euros. + 2,8%, la progression de l'Objectif National des Dépenses d'Assurance Maladie (ONDAM), c'est-à-dire du budget consacré à la santé, prévue pour 2012 (…) 11%, la part du PIB consacrée à la santé, soit plus de 200 milliards d'euros". Voilà, les "chiffres clés", ceux choisis par le gouvernement et la présidence…
Curieusement, il n’est jamais question des personnes malades. On aurait aimé savoir quel était le pourcentage du reste à charge pour les personnes malades, le nombre de consultations réalisées, le montant d’augmentation du forfait hospitalier, le nombre de fermetures de services et de lits, etc. Les chiffres, ici retenus, sont là pour faire passer deux messages : la santé publique emploie beaucoup de personnes et l’Etat ne rechigne pas à la dépense en matière de santé. "La crise n'a pas entamé l'investissement de l'Etat en faveur de la santé, de la recherche et des patients. Ce n'est pas le cas dans l'ensemble des pays européens", écrit d’ailleurs le site de l’Elysée. Une formule pour mieux lancer la doxa présidentielle : "Pour le Président, l'accroissement des dépenses de santé doit s'accompagner de réformes visant à rendre notre système de santé plus efficace et à lutter contre les gaspillages".
Credo en bouche et dogme en tête, Nicolas Sarkozy a donc plaidé le 25 octobre pour la maîtrise des dépenses de santé dans un contexte de crise en jugeant, à la veille d'un sommet européen présenté comme crucial pour l'avenir de l'euro, qu'il ne pouvait pas être "la machine à dire oui à tout le monde". Euh, comment dire ? C’est pas l’impression qu’il donne… mais bon ! "Je comprends parfaitement le côté inépuisable des besoins, mais je voudrais qu'on ait tous ensemble l'honnêteté de reconnaître que la France consacre à la santé des dépenses justifiées qu'aucun autre pays au monde ne fait", a-t-il avancé, rappelant, entre autres, à des infirmiers que le nombre d'infirmiers avait augmenté de 25% depuis 2007 pour atteindre "près d'un demi-million" aujourd'hui. "Il y a une crise, je voudrais que chacun le comprenne (...) regardez ce qui se passe dans les pays qui n'ont pas fait les efforts au moment où ils devaient les faire", a expliqué Nicolas Sarkozy. "Mon devoir de chef de l'Etat, c'est de faire droit aux demandes (...) et de les mettre dans un contexte qui ne conduira pas la France dans les affres" des autres pays européens (…) Je suis bien obligé de tenir compte des réalités, je ne peux pas être la machine à dire oui à tout le monde". Le chef de l'Etat a enfin répété sa conviction que "le financement de notre modèle social ne peut pas reposer exclusivement sur le travail des Français" et estimé, sans autre détail, qu'il faudrait trouver "d'une manière ou d'une autre d'autres sources de financement pérennes". Bref, pas grand-chose de neuf… On est bien content de savoir que le chef de l’Etat veut maîtriser les dépenses de santé. Il faudra donc attendre le programme pour savoir ce qui se cache derrière des annonces volontairement floues.
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Commentaires
Les conséquences pour nous
Bonjour, en réponse à ton post ......