Sérophobie au travail, une réalité

Publié par yves-seronet le 14.04.2010
1 463 lectures
Notez l'article : 
0
 
emploi et VIHsérophobiediscrimination
Le respect est considéré par plusieurs dirigeants d’entreprises comme un excellent moyen d’assurer un environnement de travail sain et sûr. Mais en ce qui concerne le VIH, encore faut-il que le respect soit… respecté. Voici les données d’une enquête réalisée auprès de dirigeants d’entreprises et de particuliers par la firme Axiome Marketing, pour le compte de la COCQ-SIDA.

Un coup de sonde auprès de 111 dirigeants d’entreprises (marge d’erreur de 9,3%) révèle que 38% d’entre eux éviteraient de recruter des employés qu’ils savent être séropositifs. Les raisons les plus souvent avancées sont la crainte que ces personnes deviennent moins productives et qu’elles doivent s’absenter fréquemment du travail.


En outre, plus du tiers auraient une réaction négative – colère, déception, sentiment de trahison – en apprenant qu’un employé atteint du VIH n’a pas dévoilé son statut sérologique alors que la question a été abordée en entrevue. Bien que ces dirigeants d’entreprises soient conscients que les personnes séropositives craignent légitimement d’être victimes de préjugés, ils estiment être en droit de connaître cette information. Et ils remettent en doute l’honnêteté d’un candidat à l’embauche ou d’un employé qui la tairait, même si elle est en fait, comme toute autre information de nature médicale, confidentielle.


En effet, qu’en est-il du respect de la confidentialité en milieu de travail lorsque la majorité des dirigeants, préoccupés par l’augmentation du coût des cotisations à l’assurance collective pouvant survenir lorsqu’un employé bénéficie de soins particuliers comme c’est le cas pour les personnes séropositives, déclarent être occasionnellement ou régulièrement informés par leur assureur des raisons justifiant les hausses? Près de la moitié affirment même être au courant de certaines réclamations faites par leurs employés.
De tels comportements et attitudes chez ceux qui gèrent les entreprises sont autant de barrières empêchant les employés vivant avec le VIH d’être traités avec équité par leurs supérieurs. Mais les relations entre collègues sont également des enjeux pour le respect de leur personne.


Orgueil et préjugés
Avec raison, il a été répété que la source de la discrimination réside dans le manque de connaissance ou de compréhension. Sur les 1054 particuliers interrogés (marge d’erreur de 3,02%), 76% s’estiment aptes à faire la distinction entre le VIH et le sida. Une perception surévaluée, puisque seulement la moitié des personnes sondées ont déterminé, parmi plusieurs énoncés, celui définissant le mieux le VIH et le sida. Le milieu du travail ne peut évidemment échapper aux préjugés issus de l’ignorance et de l’incompréhension.

Ainsi, près de 40% des répondants affirment qu’ils seraient inquiets de travailler avec un collègue séropositif et près d’un sur dix aurait tendance à s’en éloigner.
En outre, le rejet n’est pas la seule forme de réaction négative, puisque le sondage et de nombreux témoignages indiquent que les personnes vivant avec le VIH sont l’objet de rumeurs ou encore carrément de harcèlement. Ces attitudes ne sont pas, bien entendu, dirigées qu’à l’endroit des personnes séropositives. Mais bien qu’elles puissent également l’être envers des personnes atteintes d’une maladie chronique ou épisodique, l’enquête montre que les comportements sérophobes sont les plus fréquents. Et la différence est significative.


Environ 4% des employés atteints d’une maladie chronique ou épisodique sont rejetés par leurs collègues, et 6% subissent du harcèlement en raison de leur état. En comparaison, un peu plus de 50% des employés atteints du VIH sont victimes de rejet au travail et environ le tiers connaissent le harcèlement physique ou psychologique. Pas surprenant que les personnes séropositives soient généralement moins enclines à informer leurs collègues de leur état que celles qui sont atteintes d’une maladie chronique ou épisodique.


À l’heure actuelle, les avancées dans le domaine des traitements permettent aux personnes séropositives d’espérer vivre aussi longtemps que le reste de la population. Les résultats de cette enquête révèlent que les attitudes, elles, n’ont pas autant évolué. Ils montrent surtout l’importance de continuer à combattre la discrimination et la stigmatisation. Selon la COCQ-SIDA: « La lutte contre les préjugés n’est pas terminée. » L’est-elle dans votre milieu de travail?

Commentaires

Portrait de maya

...février 2010 à paris... pour preuve je viens d'être sous traitement vih (ce qui m'a valu deux mois d'arrêt de travail, ma boss est au courant -c'est la seule dans l'entreprise-mais elle m'a interdit (façon de parler m'a fortement déconseillé ) d'en parler à quiconque et comme elle sait que j'ai aussi une hépatite :" parlez de l'hépatite C ou d'autre chose : c'est un conseil d'amie que je vous donne, afin que vous ne soyez pas la victime de votre honnêteté, vous faites comme vous voulez mais je vous aurai mise en garde"

même refrain auprès de la médecine du travail  ...

alors le sida c'est pareil que n'importe quelle autre pathologie en 2010 ?

C'est le vhc qui me tuera surement mais c'est le vih qui m'oblige à ramper sous terre...

cherchez l'erreur.