Stratégie nationale de santé : AVEC les usagers

Publié par jfl-seronet le 31.01.2013
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Droit et socialstratégie nationale de santé

Annoncée par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lors de son discours de politique générale en juillet 2012, la stratégie nationale de santé… arrive enfin. Du moins, le dernier conseil des ministres (156 janvier 2013) a-t-il été l’occasion d’en préciser le contenu et la méthode d’élaboration. Le CISS demande que les usagers de la santé y soient associés.

Le dernier conseil des ministres (16 janvier) a traité de la nouvelle "stratégie nationale de santé". Comme l’indique le Collectif interassociatif sur la santé (CISS), un "comité des sages doit être mis en place pour faire des propositions afin de structurer le système de santé autour de la notion de "parcours de soins", définir les enjeux de la recherche clinique et fondamentale et examiner les modalités de généralisation de la couverture complémentaire de santé".

"Disons-le tout net : pour le Collectif interassociatif sur la santé, il est inenvisageable que ce comité des sages ne comporte aucun représentant des usagers. Car il faut maintenant résolument joindre le geste à la parole. Qu’entendons-nous depuis tant d’années ? De beaux discours comme "le patient doit être au centre du système de santé" ou "les associations apportent une contribution essentielle à la prise en charge des patients", avance l’association dans un communiqué de presse publié le 21 janvier 2013.

"Qu’observons- nous ?, note le CISS. L’inverse : une participation très limitée dans des instances surtout "évocatrices", suivie de décisions allant à rebours de nos attentes. Cela doit changer. D’ailleurs ceux qui sont aux responsabilités le savent bien. Ils sont nombreux à être issus du Conseil d’Etat et à y avoir voté le rapport publié en 2011 intitulé "Consulter autrement, participer effectivement". Il s’agit maintenant, pour eux comme pour notre système de santé, de passer aux actes", réclame le CISS.

Le Collectif rappelle que : "La stratégie nationale de santé doit être faite POUR les usagers du système de santé. Mieux, si l’on croit au changement, elle doit être faite AVEC les usagers du système de santé. Le Collectif interassociatif sur la santé n’entend pas que les associations soient consultées "comme d’habitude", il demande un saut qualitatif, attendu et recommandé, pour l’élaboration de la stratégie nationale de santé : la participation des usagers dans le comité des sages".

Commentaires

Portrait de ouhlala

c'est beau comme le titre d'un volume de la Pléïade.

On use et on abuse de la notion, on la r'tourne, on l'enc...

Quiconque observe un tant soit peu l'état de notre monde sait que la fameuse participation des usagers et la soi-disant démocratie sanitaire sont au mieux des approximations, au pire des abus de langage voire de la manipulation mentale (sonia, si tu nous lis...)

Pour être précis, la démocratie sanitaire est une démocratie représentative et la participation des usagers cache une nouvelle strate de pseudo-fonctionnaires-prescripteurs... (de quel cerveau un tel monstre est-il issu ?)

Car il suffit de lire le discours d'introduction du colloque consacré au fameux rapport "Consulter autrement, participer effectivement" qui n'a que faire des usagers, ce n'est absolument pas le sujet, mais consacre une "administration délibérative"censée jouer les conseilleurs.

Mais pas les payeurs.

Quel usager se sait représenté dans les institutions et le système de soin ? Lequel sait dans quelles institutions exactement ? Et par qui ? Et pour y faire quoi ?

Avant de s'indigner et de gesticuler sur des formules, les représentatants des usagers en question devraient je crois s'interroger sur leur légitimité et leur représentativité

Alors, contrairement à l'affirmation du CISS qui clôt l'article, ce n'est pas la participation des usagers qui est en jeu, mais de leurs autoproclamés représentants. Qu'un prétendu collectif d'association d'usagers fasse l'apologie d'un tel corps intermédiaire pour défendre ses intérêts... en dit long sur le pourrissement du système, mais non sans élégance, à la française quoi... L'organisation du lobbying à la française et la distribution des rentes (en gros).

Et pour répondre à la question du vice-président du conseil d'état, en ouverture du colloque sus-cité: "Encore un rapport ! Et, de surcroît, un colloque pour expliquer le rapport ! La France, disait Rabourdin, l’employé de bureau dépeint par Balzac dans l’une de ses scènes de la vie parisienne, va « se ruiner en de si beaux rapports, et disserter au lieu d’agir ». Surtout lorsque le rapport porte précisément sur la consultation et la participation d’instances diverses et variées à la prise de décision publique. Elle va alors se ruiner à consulter toujours plus d’estimables instances, d’honorables commissions et de prestigieux aréopages. Vraiment, était-ce nécessaire ?" (Ouh ma chère, comme cela est dit avec grâce et esprit, hihihi...Quelle lucidité mais combien de l'heure pour pondre ces inepties???))

Je répond : non.

http://www.conseil-etat.fr/media/document/DISCOURS%20ET%20INTERVENTIONS/...

Portrait de ouhlala

une démocratie sanitaire trés approximativement représentative.