Suisse : le renvoi d’une jeune Camerounaise séropositive est bloqué

Publié par jfl-seronet le 25.01.2013
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Droit et socialdroit au séjour pour soinsdiscriminationmigrant

Elle est camerounaise, séropositive, en situation irrégulière et les autorités suisses veulent la renvoyer chez elle. Pas si simple a indiqué la justice helvète. Comme l’explique (11 janvier) le journal "Le Temps", le Tribunal administratif fédéral (TAF) a sommé l’Office fédéral des migrations suisse (ODM) de réexaminer le dossier de cette personne. Pour la justice : le stade de la maladie ne doit pas être le seul critère analysé.

L’Office fédéral des migrations (ODM) veut donc renvoyer une Camerounaise séropositive, âgée de 34 ans, vivant en Suisse depuis 2009. L’Office sait que la jeune femme est séropositive, mais considère que son état de santé n’est pas incompatible avec un renvoi dans son pays. En effet, rapporte le journal suisse, Berne renonce, en principe, au renvoi de personnes qui en sont déjà au stade C de l’infection par le VIH (on parle de sida déclaré), mais ne le fait pas pour les personnes séropositives. Le tribunal ne partage pas cette vision.

Comme l’indique "Le Temps", les juges du TAF soulignent "le manque de flexibilité de l’Office des migrations par rapport aux personnes qui n’ont pas encore atteint le fameux stade C. Et insistent sur le besoin de mieux prendre en compte quelle sera la situation de la personne renvoyée sur place (soins, encadrement social, situation financière, etc.) et d’évaluer si les traitements et médicaments nécessaires sont bien disponibles et accessibles". Comme le résume le quotidien : "Le TAF accuse l’ODM d’avoir pris sa décision avec légèreté".

Dans un récent rapport, l’Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers (ODAE) et le Groupe sida Genève, ont recensé plusieurs cas de ce type. Les deux organismes accusent les autorités de renvoyer des étrangers gravement atteints dans leur santé en sous-estimant les risques encourus. Les recherches de l’ODM sur les accès aux soins seraient "fréquemment sommaires", rappelle "Le Temps" et les sources utilisée "souvent anciennes ou partiales, ou alors pas citées du tout". C’est pourtant sur cette base datée, partiale, tronquée que l’ODM prend ses décisions de renvoi. Les associations de défense des personnes vivant avec le VIH constatent que l’ODM remet souvent en cause les avis médicaux quant aux risques encourus en cas de renvoi dans le pays d’origine.

"Que la moitié des permis F (admissions provisoires) octroyés par l’ODM pour raisons médicales l’aient été suite à un recours du TAF doit être lu comme un sérieux désaveu des procédés et méthodes de l’autorité fédérale", indique Mariana Duarte, coordinatrice de l’ODAE romand, citée par "Le Temps".

Commentaires

Portrait de NathanaëlSero

Ils ont intérèt a la garder !!!

Mais on vit dans un monde bizarre, on fait libérer et revenir une femme du Mexique dont on est même pas certain qu'elle n'est pas une criminelle et d'un autre coté on fait chier une pauvre camerounaise séropositive en voulant la renvoyer dans un pays ou elle pourra pas ce soigner.

Le monde va mal ca c'est certain. :(

Nath.

Portrait de Mumbly

sont égoïstes... c'est pas nouveau... En plus, en Suisse la xénophobie est inscrite dans le marbre de leurs lois...donc tout ça est trés logique. Pas humain mais trés Suisse!