Suisse : les étrangers séropositifs sont expulsables

Publié par jfl-seronet le 05.12.2008
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La décision est tombée. Un jeune Péruvien sous traitement anti-VIH est contraint par la justice suisse a quitté le pays, même s'il ne peut accéder au traitement dans son pays d'origine.

La séropositivité d'un étranger ne constitue pas un obstacle à son renvoi de Suisse. C'est le sens de la récente décision prise par le Tribunal administratif fédéral qui a débouté un jeune Péruvien en traitement depuis 2004 de sa demande de pouvoir rester en Suisse. Comme l'explique un article de 20 minutes (édition suisse) : " Le Tribunal administratif fédéral reconnaît que l'accès régulier aux médicaments n'est pas garanti au Pérou comme en Suisse. Il constate également que "des déficiences importantes persistent dans ce pays en matière d'accès aux antirétroviraux"". Pour autant, ces conditions ne sont pas suffisantes pour surseoir à une expulsion. La justice donne ainsi raison à l'Office fédéral des migrations (ODM), qui avait déjà rejeté la demande de réexamen du dossier du jeune homme séropositif.


Porte-parole du Groupe sida Genève, Deborah Glejser, citée par 20 minutes, déplore ce verdict, qui s'inscrit dans une jurisprudence confirmée à plusieurs reprises. "L'ODM se fonde trop souvent sur les données médicales fournies par les gouvernements et ne va pas assez loin dans ses investigations", dénonce t-elle. «L'Office ne tient pas suffisamment compte des rapports fournis par les ONG, telles Transparency International, avant de décider du renvoi d'un étranger séropositif. Dans de nombreux pays, les rapports officiels ne sont que des façades qui masquent le manque d'infrastructures ou des problèmes de corruption», affirme la porte- parole du Groupe sida Genève. Le plus grave, c'est que bien souvent le renvoi de personnes séropositives les confrontent, dans leurs pays, à un problème d'accès aux traitements et aux soins doublé de discriminations. Bien sûr, certains dossiers sont défendus avec succès et finissent par "l'obtention d'un permis B humanitaire". Mais une chose est sûre :  «Le VIH ne suffit pas pour obtenir le droit de rester en Suisse», constate Deborah Glejser.

Commentaires

Portrait de michèle

c'est pas le premier cas...par ex. en 2000 nous avons adocatez pour une femme de la cote ivoire...sans succèe nos loies pour - ou il faut dire: contre- les etrangers sont plus que seulment restrictifs. quel honte

www.house34.ch

Portrait de Traitdunion

Avec les Ministres , M. Hortefeux, Mme. Dati , Mme Alliot-Marie , qui ont ce pouvoir d'expulser , j'aimerais bien savoir leurs avis à propos du Sida .
Portrait de alejandro

ces expulsions malgré la séropositivité vers des pays où il est impossible de se soigner équivalent à des condamnations à mort délibérées puisque l'issue probable ne peut être ignorée par les autorités qui décident ces expulsions...
Portrait de alejandro

la droite UMP sarkozyste mène une politique vichysante sur bien des points, dont la politique (anti)migratoire
Portrait de micheltlse

"Mais une chose est sûre : «Le VIH ne suffit pas pour obtenir le droit de rester en Suisse», constate Deborah Glejser." Merci à jfl de nous préciser si possible la nature du constat tel que l'établit ce responsable d'association : constat objectif, résignation, regret, condamnation ?
Portrait de nikita

J'ai une amie rencontrée sur Seronet qui a l'intention d'aller très prochainement en Suisse. Elle m'a dit avoir une carte vitale européenne. La Suisse qui expulse un péruvien fait-elle partie de l'Europe, ou bienest-elle considérée comme un pays en voie de développement. Développement vers les droits de l'homme, s'entend. Je frissonne. D'effroi. Question : si je prends l'avion pour quitter le territoire, et que je dois montrer tous les médoc que je prends dans un sac transparent, est-ce que je pourrais quand même prendre l'avion et ne pas me faire confisquer mon chargement de produits qui pourraient être considéré comme un trafic, vu le nombre de cp à prendre par mois ? J'extrapole et m'éloigne du sujet. Mais c'est promis, l'été prochain je retournerai en Bretagne. D'abord c'est très très joli et il y fait souvent très très beau. Asta la vista & no lo sé ! Comme l'a si joliment bien dit Guy Bedos, 'l'humour est parfois l'ultime expression du plus profond désespoir.' Mais moi, je ne suis plus désespérée. Merci. Je vais très bien. J'ose ? J'ose pas ? Si vous me payez l'avion, et que vous me jurez que je pourrai repartir je vous assure que je viens discuter dans votre groupe de parole lancé par l'association ASV. Et puis de toute façon, je suis intéresée par le poste à 75 % de temps trouvé sur le site de Contact Groupe sida Genève. J'attends juste qu'ils me répondent après ce WE pour me dire à quels émuluments je pourrais prétendre, avant de leur adresser mon CV mais pas par mail. Apparemment, ils veulent faire une étude graphologique. Humour toujours, quand tu nous tiens ! Bien sincèrement à vous