Taxe Robin : l’UE détourne la taxe

Publié par jfl-seronet le 07.07.2011
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Taxe Robin
La Commission européenne a travaillé sur le budget de l’Union européenne (UE) pour la période 2013-2020. Elle a examiné les perspectives financières pour cette période et fait des propositions pour la future loi de programmation budgétaire de l’UE. L’une d’elle suscite particulièrement l’inquiétude et la colère des associations : l’exécutif européen veut imposer les transactions financières afin de financer son budget.
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Comme l’indique Jean Quatremer, journaliste spécialiste de l’Europe dans "Libération" (30 juin), les propositions pour la future loi de programmation budgétaire de l’UE devront être adoptées par le Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement et ratifiées par les Parlements nationaux (et le Parlement européen pour la partie dépenses). Une des grandes annonces concerne la taxe sur les transactions financières, la Commission propose que le futur budget de l’Union soit en partie financé par cette taxe sur les transactions financières (TTF). "La Commission veut prélever une partie de la TTF qu’elle propose de créer pour réduire la part du financement direct par les Etats (76% des recettes, basé sur la richesse de chaque pays) dans un budget représentant environ 1 000 milliards d’euros sur sept ans (140 milliards en 2011). Cette taxe, dont le taux reste à déterminer, touchera toutes les activités des organismes financiers au sein de l’UE et devrait rapporter entre 50 et 70 milliards par an", détaille Jean Quatremer.
Comme on l’imagine, cette initiative ne plait pas du tout aux organisations non gouvernementales qui réclament la mise en place de cette taxe (appelée également taxe Robin des Bois) depuis des années. Ce projet d'une taxe pour financer le budget de l'Union européenne est, pour les associations françaises (AIDES et la Coalition PLUS notamment ) qui militent pour la TTF, un "scandale". "C'est une véritable tentative de détournement de la taxe sur les transactions financières de la part de la Commission européenne", dénonce ainsi Bruno Spire, président de AIDES. Cette taxe est "censée servir aux pays du Sud, là où la crise financière a déjà entraîné la mort de centaines de milliers de personnes", rappelle-t-il. Dans leur communiqué, les deux associations rappellent que "la France et l'Allemagne se sont dites favorable au principe d'une telle taxe pour soutenir la lutte contre la pauvreté et le réchauffement climatique en Afrique" et pas pour renflouer le budget de l’Europe, ni même les finances nationales.
AIDES et Coalition PLUS rappellent que le mois dernier, au sommet du G8 de Deauville devant des chefs d'Etat africains, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, avait repris la promesse de Nicolas Sarkozy, de mettre en place cette TTF d'ici la fin de l'année et pas en faveur des finances européennes. "Et maintenant l'Europe propose que l'argent n'aille plus aux pauvres, mais dans sa propre poche? C'est un scandale", dénoncent les deux associations.