Tchad : le prix de la gratuité

Publié par jfl-seronet le 09.05.2009
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L’instauration, en 2007, de la gratuité de la prise en charge du VIH au Tchad a "provoqué une forte hausse de la demande en services VIH/sida et entraîné des difficultés d’approvisionnement", explique un récent reportage d'Irin News (9 avril 2009) sur les défis de la gratuité des traitements anti-VIH dans ce pays.
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Si la demande de traitements est logiquement plus forte, elle n'explique pas, à elle seule, la situation. Selon Irin news, la "diminution constante de la part allouée par l’Etat à l’achat des antirétroviraux" serait une des explications aux difficultés du moment. Des difficultés qui suscitent "des inquiétudes chez les acteurs de la lutte contre l’épidémie." Comme le rapporte Irin News : "Fin 2007, au moment de l’annonce par le gouvernement du passage à la gratuité de la prise en charge du VIH, 7 300 personnes recevaient des antirétroviraux  au Tchad. En octobre 2008, elles étaient 16 700". Une forte augmentation de prises en charge, mais qui reste bien éloignée d'un accès aux traitements pour tous. En effet, officiellement, ce sont quelque 55 000 personnes qui seraient en attente de traitement. "La brusque augmentation de la demande (…) a entraîné des difficultés d’approvisionnement en médicaments", dénoncent plusieurs acteurs de la lutte contre le sida qui affirment que les financements (Fonds mondial, Etat…) existent. Si ceux du Fonds mondial ne baissent pas, il ne semble pas en aller de même pour ceux de l'Etat. Irin News indique ainsi que le gouvernement avait consacré 1,47 milliard de francs CFA (2,98 millions de dollars) en 2007, puis 1,25 milliards de francs CFA (2,53 millions de dollars) en 2008, le budget prévu pour 2009 a encore subi une coupe de 200 millions de francs CFA (405 000 dollars).
Plus d'infos sur http://www.irinnews.org

Crédit photo : AIDES