Tomber malade, c’est pas bien !

Interrogé sur BFM TV, Laurent Wauquiez a assuré (16 novembre) que l'instauration de jours de carence lors d'un arrêt maladie – un dans le secteur public, un quatrième dans le privé – était "une question de principe" et de "responsabilisation". "Si jamais, quand vous tombez malade, cela n'a aucun impact sur votre indemnité et votre salaire, ce n'est pas très responsabilisant. Du coup, on a un peu l'impression que la sécurité sociale est quelque chose sur lequel on peut tirer sans qu'il y ait un impact", a lancé le ministre. Il faut avouer que l’argument est curieux (restons courtois !) puisque le ministre laisse entendre que la maladie serait un choix (?) et que si on choisit d’être malade (??), la moindre des choses c’est qu’on soit sanctionné financièrement…  Après la sortie présidentielle de Bordeaux sur les abus, Laurent Wauquiez en remet donc une couche. Cela donne, chez celui qui passe pour une des grosses têtes du gouvernement, ceci : "Quelqu'un qui est en arrêt maladie, il faut qu'il se rende compte : tout ça, ça coûte à la Sécurité sociale". Oui, c’est d’ailleurs pour cela que les salariés cotisent. Pas besoin d’avoir fait l’ENA pour le comprendre. Petite nouveauté, après la médecine a deux vitesses… voici le concept du malade à deux vitesses. Décidément très en forme, Laurent Wauquiez oppose donc deux types de malades : "Celui qui joue le jeu, qui, quand il est un petit peu malade, fait l'effort d'aller au travail", et celui qui se dit "quand je suis malade. C’est pas grave parce que je suis indemnisé".  "Il faut qu'il y ait un petit signal", a lancé Laurent Wauquiez. Le sien semble avoir été parfaitement reçu. L’AFP explique que ces propos ont suscité de nombreuses critiques sur Twitter. "Quand tu tombes malade, tu devrais rembourser à ton patron l'argent que tu lui fais perdre", écrit un internaute, cité par "Le Monde". "Avec Laurent Wauquiez, ayez honte de tomber malade, car vous comprenez, vous coûtez de l'argent à la collectivité", ironise un autre internaute. "Etre payé quand on est malade "n'est pas très responsabilisant" Et mourir c'est éco-responsable", lâche Ulxco, un internaute très en verve. Plus tranchante, Marie-Pierre de La Gontrie, vice-présidente PS du conseil régional d'Ile-de-France, les a jugés "obscènes".