Transmission sexuelle du VHC

Publié par tofo le 21.08.2008
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hépatite Cfacteur de risque
Même si ce mode de transmission est bien plus rare que pour d’autres virus comme le VIH ou le virus de l’hépatite B, la transmission du virus de l’hépatite C lors de rapports sexuels existe. Seronet fait le point sur les études scientifiques qui ont permis d'identifier plusieurs facteurs augmentant le risque de transmission lors de rapports sexuels non protégés.
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Plusieurs analyses confirment que le virus de l’hépatite C peut se transmettre lors de rapports sexuels. Un même virus de l'hépatite C a ainsi été retrouvé chez 10 homosexuels suivis dans 2 hôpitaux parisiens du même arrondissement. Une autre étude menée aux Pays-Bas avait également constaté la transmission du VHC entre des homosexuels. Les personnes avaient déclaré des pratiques non protégées "entre séropositifs".

Que disent les études ?
Une enquête américaine sur 40 000 personnes représentatives de la population générale a souligné un lien entre la fréquence du VHC et l'importance de l'activité sexuelle. En effet, en dehors de facteurs de risque comme l’usage de drogues par injection, d’autres facteurs, plus inattendus, ont été rapportés : l’âge du premier rapport sexuel (moins de 18 ans), le nombre total de partenaires (plus de 10), le fait de se prostituer, l’homosexualité, la présence chronique d’un herpès génital ou, plus généralement, d’une infection sexuellement transmissible (dont le VIH). D’autres études, menées en Inde et en Russie, ont confirmé un lien entre la fréquence du VHC et l’activité sexuelle, notamment en cas d'infections ou d'ulcérations des organes sexuels.
Ces résultats doivent cependant être nuancés. En effet, le suivi de couples hétérosexuels stables sérodifférents pour le VHC (un seul des deux partenaires est touché par l'hépatite C) montre que le risque de contamination par le VHC au cours des rapports sexuels est extrêmement faible. Toutefois, des risques existent avec les rapports anaux (sodomie) et lors des rapports sexuels en période de règles. Il est probable que les quelques cas de transmission rapportés soient davantage liés au partage d'objets coupants (rasoirs, etc.) à l'origine d'un échange de sang.

Les pratiques à risque
Le risque concerne essentiellement les pratiques sexuelles dites "hard": rapports SM (sadomasochistes), pratique du fist (introduction de la main), utilisation partagée de sondes urinaires et d'ustensiles de lavement lorsqu'ils provoquent des traumatismes ou des saignements… Il est aussi lié au fait d'être atteint ou d'avoir été atteint par une infection sexuellement transmissible (IST), en particulier celles qui provoquent des lésions des muqueuses (gland, vagin, anus) qui sont autant de portes d'entrée pour le VHC. D'autres facteurs d'augmentation du risque de contamination ont également été identifiés comme un nombre élevé de partenaires, la durée et la fréquence du rapport anal, l'utilisation partagée de gadgets sexuels (des godemichés) sans préservatifs, le fait d'avoir des rapports sous l'influence de drogues, ou encore être séropositif pour le VIH.
Les VHC de type 1 et 4, qui sont malheureusement les plus difficiles à traiter, sont les plus courants chez les personnes contaminées lors de relations sexuelles.

Plusieurs facteurs semblent donc accroître notablement le risque de transmission lors de rapports sexuels non protégés :
– La séropositivité pour le VIH ;
– Les rapports sexuels durant les règles ;
– La présence d’une infection sexuellement transmissible ;
– Et les rapports sexuels qui peuvent provoquer des traumatismes ou des saignements.

Connaître son statut sérologique par rapport au VHC est important car il existe des traitements, certes souvent lourds à supporter, mais limités dans le temps (plusieurs mois) et permettant la guérison dans la moitié des cas. Le traitement n'est pas une vaccination et n'empêche pas, même en cas de guérison, une possible réinfection. Si elle n'est pas soignée, l'hépatite C peut provoquer des complications importantes voire mortelles comme la cirrhose ou le cancer du foie.

Les secrétions sexuelles féminines : Bien que l’on puisse y trouver du virus, il est peu probable que ces sécrétions permettent la transmission de l'hépatite C. La transmission de la mère à l’enfant, par exemple, se ferait plutôt lors de l’accouchement, s’il y a échange de sang.
Le sperme : Il est possible d’y trouver le virus de l’hépatite C, mais à des concentrations en général extrêmement faibles. En revanche, la charge virale pour le VHC est significativement plus élevée dans le sang et dans le sperme chez les hommes coïnfectés par l'hépatite C et le VIH. Ceci pourrait expliquer les chiffres élevés d'hépatite C chez des homosexuels séropositifs pour le VIH ayant des rapports non protégés.

 Retrouvez l'intégralité du dossier dans Remaides n°68 (été 2008)