Une rentrée culturelle

Publié par jfl-seronet le 25.08.2019
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Cultureculture

Quelle expo, quel spectacle aller voir ? Que lire ? Quelles conférences suivre ? À l’occasion d’une rentrée qui s’approche à grands pas, Seronet vous propose une première sélection d’événements culturels à ne pas rater. Si vous avez d’autres idées ou pistes, n’hésitez pas à les partager à la suite de cet article.

Champs d’amour, Paris, jusqu’au 28 septembre 2019

L’Hôtel de Ville de Paris rend hommage au cinéma homosexuel avec l’exposition Champs d’amour, organisée en collaboration avec la Cinémathèque de Paris. À travers plus de 100 extraits de films, affiches, scénarios, photos, et archives inédites, Champs d’amour propose de raconter l’histoire du lien intime unissant cinéma et libération des mœurs. Une exposition en hommage au cinquantenaire des émeutes de Stonewall, survenues à New York, en 1969. Comédies populaires, documentaires, biographies, films rares et militants, histoires d’amour du monde entier : découvrez une exposition qui met pour la première fois en lumière toutes les couleurs du cinéma arc-en-ciel. Il était une fois, avant 1919, des femmes et des hommes quasi invisibles, autant dans la société que dans les salles du cinéma naissant, jusqu’à ce qu’un film allemand, en révélant sur grand écran les premiers rôles explicitement homosexuels, apporte une lueur dans cette obscurité. Dès leur arrivée au pouvoir, les nazis s’empressèrent de l’éteindre, envoyant les « invertis » dans les camps. Il faut attendre 1969, les émeutes autour d'un bar gay new-yorkais, le Stonewall inn, et le mouvement de libération qui s’ensuivit, pour que le cinéma brise le carcan des tabous et contribue ainsi à une meilleure visibilité des homosexuels-les Aujourd’hui, en 2019, les représentations de personnages LGBTQI+ touchent tous les genres du cinéma : comédies populaires, drames passionnels, films expérimentaux et militants, documentaires, biopics. La diversité des identités a finalement intégré les écrans du monde entier, explorant de nouveaux ressorts dramatiques qui suscitent maintenant les mêmes émotions que dans n’importe quel autre film.  C’est cette histoire sur cent ans, où se lient intimement cinéma et révolution des mœurs, que Champs d’amours propose de raconter. Portée par les commissaires Alain Burosse, Jean-Baptiste Erreca, créateurs de la Nuit gay de Canal+, Laurent Bocahut, Michèle Collery et Didier Roth-Bettoni, cette exposition est une invitation à découvrir les révolutions culturelles, sensuelles et sexuelles qui ont émaillé le 20e siècle.
L’exposition Champs d’amour est présentée jusqu’au 28 septembre 2019 à l’Hôtel de ville de Paris, salle Saint Jean, 5 rue de Lobau - 75004 Paris. Ouvert du lundi au samedi de 10h à 18h30. Entrée gratuite. Métro : ligne 1 (Hôtel de Ville) ou ligne 11 (Pont Marie).

Orlando, Paris, septembre 2019

« L’anatomie, c’est le destin ». La formule, qu’on trouve chez Freud, remonterait à Napoléon. Elle aurait sans doute fait sourire Orlando, car le cours de sa vie en offre une illustration plutôt singulière. De fait, Orlando est l’un des personnages les plus énigmatiques et surprenants (les plus séduisants, aussi) de la littérature romanesque. Virginia Woolf s’amuse à rapporter la vie de l’impossible Orlando, né sous le règne d’Elizabeth I dans une famille de la plus haute noblesse, et dont l’existence se prolonge jusqu’aux temps où son histoire est publiée, le 11 octobre 1928. À cette date, Orlando n’a vieilli que d’une vingtaine d’années en trois siècles et demi, atteignant l’âge de 36 ans. Mais surtout, par une belle journée de mai, le héros se réveille héroïne... Orlando, enfant de la plus libre fantaisie (fortement  inspiré(e) par la romancière Vita Sackville-West, amante de Virginia Woolf), se joue ainsi de toutes les frontières. Son être échappe aux catégories sociales, aux lois  ordinaires de la mortalité, aux contraintes “naturelles” des genres. Pareil(le) au devin Tirésias, Orlando, qui a fait l’expérience de l’existence sur ses deux versants masculin et féminin, reste sereinement soi-même de bout en bout. Pour cette nouvelle mise en scène, Katie Mitchell s’appuie sur la prestigieuse troupe de la Schaubühne (Berlin) pour escorter Orlando sur sa longue route, et prolonger de 1928 jusqu’à nos jours son inépuisable jeunesse.
Orlando, de Virginia Woolf, mise en scène de Katie Mitchell, spectacle en allemand, surtitré en français, du 20 au 29 septembre au Théâtre de l’Odéon à Paris

La chambre de l'araignée

Ce roman de Mohammed Abdelnabi est sorti il y a quelques mois, mais il est encore temps de le découvrir en cette rentrée. En mai 2001, dans un bar flottant sur le Nil, le Queen Boat, la police égyptienne arrêta cinquante-deux homosexuels qui seront inculpés d’outrage aux bonnes mœurs et d’hérésie. Hani Mahfouz fut incarcéré le jour même de la rafle alors qu’il se promenait en compagnie de son ami Abdelaziz. Il passa en prison plusieurs mois d’incessantes humiliations et il en sortit brisé, physiquement et moralement, et ayant perdu la parole. Reclus dans une petite chambre d’hôtel, où seule une araignée comblait sa solitude, il entreprit de consigner son histoire depuis son enfance, la croisant avec celles de ses compagnons d’infortune durant son arrestation, tous victimes de l’incompréhension de leurs proches et d’un rejet social quasi unanime… Le grand mérite de La Chambre de l’araignée n’est pas seulement d’explorer en profondeur, et pour la première fois, la condition homosexuelle en Égypte, mais aussi de le faire dans une langue toute en retenue, en évitant les clichés et les anachronismes. 
La chambre de l'araignée, par Mohammed Abdelnabi, Actes Sud Sindbad, 22,50 euros.

Francis Bacon, Paris, septembre 2019

À la suite des monographies consacrées à Marcel Duchamp, René Magritte, André Derain ou encore Henri Matisse, le Centre Pompidou poursuit la relecture des œuvres majeurs du 20e siècle et consacre une vaste exposition au peintre britannique Francis Bacon. La dernière grande exposition française de cet artiste eut lieu en 1996, au Centre Pompidou. Plus de vingt ans après, « Bacon. En toutes lettres » réunit des peintures de 1971 - année de la rétrospective que lui consacrent les galeries nationales du Grand Palais - à ses dernières œuvres en 1992 ; Didier Ottinger assure le commissariat de l’exposition qui explore de façon inédite l’influence de la littérature sur la peinture de Francis Bacon. Six salles, ponctuant le parcours des visiteurs-euses, placent la littérature au cœur de l’exposition. Y seront lus des extraits des textes puisés dans la bibliothèque de Francis Bacon : Eschyle, Nietzsche, Bataille, Leiris, Conrad et Eliot. L’exposition du Centre Pompidou s’attache aux œuvres réalisées par Bacon durant les deux dernières décennies de son œuvre. Elle comporte soixante tableaux (incluant douze triptyques, ainsi qu’une série de portraits et d’autoportraits), issus des plus importantes collections privées et publiques. 
Francis Bacon en toutes lettres du 11 septembre 2019 au 20 janvier 2020 au Centre Georges Pompidou à Paris, de 11h à 21h, galerie 2.

Ton père

Sur le papier que sa petite fille a trouvé épinglé à la porte de l'appartement, le narrateur découvre ces mots griffonnés au feutre noir : « Guerre et Paix : contrepèterie douteuse ». Qui a écrit ces mots ? Qui le soupçonne d'être un mauvais père ? Peut-on être gay et père ? Ainsi débute une enquête introspective qui nous conduit dans tous les recoins d'une vie, faisant ressurgir les souvenirs d'adolescence et la découverte du désir, mais aussi ceux d'artistes homosexuels disparus trop tôt et dont l'absence a façonné le narrateur en tant qu'écrivain, metteur en scène et cinéaste. Entre autoportrait et fiction, un livre fulgurant, d'une merveilleuse liberté
Ton père, par Christophe Honoré, Collection Folio (n°6641), 6,80 euros.

La Gioia, Paris, octobre 2019

Le grand metteur en scène italien Pippo Delbono revient à Paris avec La Gioia, une de ses créations avec, entre autres, Dolly Albertin, Gianluca Ballarè, Margherita Clemente, etc.  Elle est où ? Elle est où ma joie ? L’acteur et metteur en scène Pippo Delbono conduit douze figures d’une humanité forte et fracassée dans une procession du bonheur. Il écrit pour eux, et pour Bobò, compagnon de route disparu. Tout a été écrit pour lui, haute figure de l’acharnement à être heureux. Il est temps de fêter la vie. « Imprécateur, prophète ou chien fou, poète vertigineux de la scène internationale, il a grandi en Italie avant de côtoyer Pina Bausch et de voyager à travers le monde. Son théâtre et son cinéma ont raflé les prix les plus prestigieux dans toute l’Europe. Il poursuit une œuvre unique, monument de fulgurances, de miracles et de visions », rappelle le critique et auteur Pierre Notte. 
La Gioia du 1er au 20 octobre au Théâtre du Rond-Point à Paris.

Corps & Sport, Paris, jusqu’en janvier 2020

Testez vos performances dans une exposition participative unique en son genre ! Tapis équipés de capteurs, plateforme de force pour mesurer son impulsion... de nombreux dispositifs ludiques sont de la partie pour faire marcher vos jambes comme votre tête ! Le terrain de jeu se prolonge par l’étude des liens entre sport et société : dépassement de soi, performances, gestes techniques et matériels des grands sportifs… Alors, prêts à vous mesurer à des champions ? Technologies de pointe, géopolitique, sociologie, économie… Le sport est un sujet de société qui convoque des domaines scientifiques et techniques très divers ! L’exposition met en lumière cette diversité et traite du sport à tous niveaux, professionnel et amateur, physiologique et psychologique. Elle souligne la place considérable que prend le sport dans nos sociétés et montre qu’il s’agit d’un formidable laboratoire du social et du médical. N’attendez pas pour vivre une exposition qui sort des sentiers battus ! Venez explorer et expérimenter le sport sous toutes ses formes. 
L’exposition Corps & Sport se déroule jusqu’au 5 janvier 2020, à la Cité des sciences et de l’industrie La Villette (30 avenue Corentin Cariou - 75019 Paris).

Sex friends. Comment (bien) rater sa vie amoureuse à l'ère numérique

Sites ou applications de rencontres représentent plus qu'un simple outil qui permettrait de chasser le prince charmant ou de jouer les Don Juan. En hameçonnant les utilisateurs-rices par la promesse d'une abondance sexuelle et amoureuse, ces interfaces nous confrontent à la réalité de nos propres frustrations. De ce désert sentimental que traverse toute une génération de célibataires émerge une nouvelle figure : le « sex friend ». Ni amoureux fou ni calculateur froid, le sex friend a compris que la sexualité déborde aussi bien les codes de la grande histoire d'amour que les lois d'un prétendu « marché de la drague ». Au carrefour de la philosophie, des manuels de développement personnel, des séries et comédies romantiques, Richard Mèmeteau propose une réflexion originale sur l'éthique sexuelle contemporaine. La drague numérique invite en effet à une prise de conscience écologique plus large. Notre corps est pris dans un réseau de corps avec lesquels nous échangeons en toute inconscience jusqu'au premier contact avec la maladie. Nos fluides lient ensemble nos ex, nos plans cul, nos réguliers et nos véritables partenaires amoureux. C'est à l'échelle de ces écosystèmes sexuels qu'il faut penser une responsabilité et une confiance permettant de défaire l'imbrication du sexe et de la domination. 
Sex friends. Comment (bien) rater sa vie amoureuse à l'ère numérique, par Richard Mèmeteau, Éditions Zones, 17 euros.

Paris-Londres. Music migrations (1962-1989), Paris, jusqu’en janvier 2020

Du début des années 1960 à la fin des années 1980, de multiples courants musicaux liés aux flux migratoires ont transformé Paris et Londres en capitales multiculturelles. Paris-Londres. Music Migrations propose un parcours immersif et chronologique pour traverser ces trois décennies décisives de l’histoire musicale de Paris et de Londres. L’expositin explore les liens denses et complexes entre migrations, musiques, luttes anti-racistes et mobilisations politiques. L’exposition montre comment plusieurs générations d’immigrés-es, dans ces deux anciennes puissances coloniales, se sont emparées de la musique pour faire entendre leurs droits à l’égalité, revendiquer leur place dans l’espace public et contribuer aux transformations à la fois urbaines, économiques et culturelles des deux pays. Véritable expérience musicale et visuelle, Paris-Londres. Music Migrations présente plus de 600 documents et œuvres d’art liés à la musique - instruments, costumes, photos, affiches de concerts, vidéos, pochettes de disques, fanzines... - des prêts d’institutions comme le Victoria and Albert Museum, mais aussi des ensembles issus de collections personnelles de musiciens - dont celle de Manu Dibango -, un costume de Fela Kuti le « père » de l’afro-beat ou des réalisations de Jean Paul Gaultier. La playlist de l’exposition fait entendre le reggae-punk de Poly Styrene, le makossa de Manu Dibango, le raï vintage de Cheikha Rimitti, le ska de Desmond Dekker, le R&B de Soul II Soul, le mandingue de Salif Keïta, le blue beat de Millie Small, la chanson algérienne de Noura, le punk sans frontière de Rachid Taha, l’asian underground d’Asian Dub Foundation, la rumba rock de Papa Wemba, etc.
Paris-Londres. Music migrations (1962-1989), jusqu’au 5 janvier 2020 au Musée de l’histoire de l’immigration, palais de la Porte Dorée (293 avenue Daumesnil - 75012 Paris).

À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

« J'ai eu le sida pendant trois mois. Plus exactement, j'ai cru pendant trois mois que j'étais condamné par cette maladie mortelle qu'on appelle le sida. Or je ne me faisais pas d'idées, j'étais réellement atteint, le test qui s'était avéré positif en témoignait, ainsi que des analyses qui avaient démontré que mon sang amorçait un processus de faillite. Mais, au bout de trois mois, un hasard extraordinaire me fit croire, et me donna quasiment l'assurance que je pourrais échapper à cette maladie que tout le monde donnait encore pour incurable. De même que je n'avais avoué à personne, sauf aux amis qui se comptent sur les doigts d'une main, que j'étais condamné, je n'avouai à personne, sauf à ces quelques amis, que j'allais m'en tirer, que je serais, par ce hasard extraordinaire, un des premiers survivants au monde de cette maladie inexorable. » Un des grands textes d’Hervé Guibert à découvrir ou redécouvrir.
À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, par Hervé Guibert, Nouvelle édition 2019, collection Folio (n°2366), 8,40 euros.

Drag, voguing : le queer sur le devant de la scène, octobre 2019

De nouvelles scènes artistiques permettant aux minorités de genre de s’exprimer sont de plus en plus visibles : la scène drag parisienne, boostée par le succès de l’émission RuPaul’s Drag Race, dépasse le simple transformisme et permet à de nombreuses « queens » et « kings » de développer toujours plus loin cette expression artistique et politique. Du drag au voguing en passant par la représentation de Bilal Hassani à l’Eurovision, est-on dans un nouveau monde qui permet aux minorités de genre de prendre la parole et la lumière ? Ou au contraire à une époque où les actes homophobes se développent et où les populismes menacent les droits LGBT ?
Cette rencontre, proposée dans le cadre de la programmation du Monde Festival sera animée par Jean-Guillaume Santi, journaliste au Monde, avec comme intervenants-es des drag queens, drag kings, vogueurs et vogueuses de la scène française le 6 octobre 2019 à 20 heures au Théâtre des Bouffes du Nord, à Paris.

TTT, Tandem de témoignages transgenres

T pour transformation, transition, transcendance. T pour tracas, travers, turpitudes. Mais aussi T pour talent, ténacité, tempérament, transparence. Et pour donner du sens à ces mots, ce seront deux de ces nombreux parcours qui seront narrés corrélativement au sein de ce livre, non pas parce que les vies se comparent, mais parce que certaines références sont souvent universelles. Pour cela, Christel et Roxanne nous livrent avec tantôt le miel tantôt l'acide, mais toujours avec une sincérité crue, la genèse, la construction et l'actualité de leurs nouvelles vies. Connu comme écrivain, puis fondateur des éditions Atlantes, Christel Seval vient d'annoncer son changement de genre. Sa transition a pris trois années, qu'elle livre ici dans leur nudité terrible, sous la forme d'un journal qui l'a sauvée sans doute d'une sortie de route prématurée. Roxanne Sharks, elle aussi auteure, avec un recul d'une dizaine d'années sur sa transition, offre par son humour caustique quelques analyses sociologiques décapantes. 
TTT Tandem de témoignages transgenres, par Christel Seval, Roxanne Sharks, Éditions Atlantes, 22 euros.

Pierre et Gilles, la fabrique des idoles, Paris, novembre 2019

Depuis les années 1980, Pierre et Gilles ont photographié et sublimé plusieurs générations de stars. Les deux artistes s’investissent aujourd’hui dans la création d’une exposition conçue comme une installation musicale et visuelle qui dévoile les secrets de leur fabrique des idoles. « Empreint de l’iconographie et des structures de l’art classique, le duo Pierre et Gilles s’inscrit dans l’histoire du portrait occidental. À une époque où les idoles de la chanson détrônent les saintes icônes et où le tumulte des concerts de rock supplante la mystique des chants religieux, Pierre et Gilles réintroduisent le sacré dans leur iconographie en réalisant des portraits presque miraculeux, vénérables en tant que tels, qui semblent acquérir une vie propre. Influencés par l’esthétique d’un certain underground américain importé en France à la fin des années 1970, Pierre et Gilles construisent un univers dans lequel l’art baroque côtoie l’iconographie hindoue et où les imaginaires et les époques se confondent », explique le commissaire de l’exposition Milan Garcin. « L’exposition raconte l’histoire d’amour qui lie les deux artistes à la musique, en conduisant le visiteur dans un pèlerinage pop où les saints-musiciens côtoient reliques, objets liturgiques et produits dérivés, tous issus de l’atelier de Pierre et Gilles. Cette présentation inédite des objets qui peuplent l’antre des deux artistes interroge leur rapport à la mémoire et à la nostalgie ; elle permet aussi de comprendre, grâce à ces centaines de pièces à conviction (memorabilia, lettres, autographes, vidéos, pochettes de disques, produits dérivés), comment fonctionne cette « fabrique des idoles ». L’univers de Pierre et Gilles compose un panthéon iconoclaste et sentimental, allant d’Étienne Daho à Stromae, de Sheila à Eddy de Pretto, de Sylvie Vartan à Nina Hagen, en passant par Claude François, Marilyn Manson, Boy George, Madonna, Lio et Michael Jackson. Autant de figures à fort potentiel symbolique qui leur permettent d’explorer librement la sacralité des stars qui peuplent les hit-parades.
Pierre et Gilles, la fabrique des idoles du 19 novembre 2019 au 23 février 2020 à l’espace exposition de la Philharmonie (221 avenue Jean Jaurès - 75019 Paris).

Bd-SM, comment s'agenrer ?

La lutte des corps vivants et humains pour se faire reconnaître sur la scène mondiale rencontre, au fur à mesure de leur émergence, la censure des biens pensants. Nos corps seraient toujours trop ou pas assez ! Trop mauvais goût, migrant, moche, pauvre, porn, viril, queer, handicapé, arabe, vieux, jeune... Pas assez expérimenté, recommandé, blanc, connu, référencé, intégrable. À force de ne pas être dans la bonne case définie par les catégories de classe et de races de ceux et celles qui gouvernent la médiatisation du visible et de l'acceptable, faut-il s'étonner que la société d'aujourd'hui se passe ailleurs que dans les discours censés nous représenter ? C'est là qu'entre en scène le Bd-SM... 
Bd-SM, comment s'agenrer ? par Bernard Andrieu, Éditions Le Murmure, 9 euros.

Léonard de Vinci, Paris, octobre 2019

500 ans que le génie Florentin est mort et autant de temps que son œuvre est admirée. Homme aux talents multiples, Léonard de Vinci a brillé en philosophie, dessin et peinture mais s’est également illustré comme inventeur et scientifique. Composée de cinq toiles du maître, de nombreux dessins d’engins hydrauliques ou de ponts démontables ainsi que de quelques manuscrits, l’exposition exceptionnelle retrace le parcours intellectuel, humain et artistique de Léonard de Vinci. Un corpus d’oeuvre unique que seul le musée du Louvre pouvait rassembler, en complément de son fonds exceptionnel de tableaux et dessins du maître italien, y sera présenté. Cette date revêt pour le Louvre une signification toute particulière : l’année 2019 marque le cinquième centenaire du décès de l’artiste, à Amboise. À l’invitation du nouveau roi de France, François Ier, Léonard de Vinci quitta en effet l’Italie pour la France à la mort de son protecteur, Julien de Médicis. Il arriva sans doute vers novembre 1516 dans la demeure du Clos Lucé, située à quelques pas de la résidence royale d’Amboise. C’est là que François Ier logea magnifiquement Léonard, qu’il nomma « premier peintre, ingénieur et architecte du roi » et pensionna royalement. L’artiste y vécut les trois dernières années de sa vie, organisant ses notes sur divers sujets scientifiques et artistiques en vue d’en publier des traités et travaillant à ses tableaux dont il n’avait jamais voulu se séparer : la Sainte Anne, La Joconde, le Saint Jean Baptiste. On garde aussi de ce temps d’admirables dessins sur des papiers de fabrication française, démontrant qu’il travailla à une monumentale sculpture équestre, à des projets hydrauliques ou à l’organisation de festivités pour le souverain. Le cinquième centenaire du décès du maître italien offre donc au Louvre l’occasion singulière de réunir autour des cinq grands tableaux de ses collections la plus grande part possible des peintures de Léonard (quatorze à dix-sept, selon les spécialistes, lui sont de nos jours attribuées), afin de pouvoir les confronter à un large choix de dessins ainsi qu’à un ensemble, restreint mais significatif, de tableaux et de sculptures qui en offriront une contextualisation concrète.
Leonard de Vinci du 24 octobre 2019 au 24 février 2020 au Musée du Louvre, tous les jours de 9h à 18h sauf le mardi. Nocturnes jusqu’à 21h45 le mercredi et le vendredi. Nocturne gratuite le premier samedi du mois de 18h à 21h45.

Des nouvelles inédites de Proust, octobre 2019

Des nouvelles inédites de Marcel Proust seront publiées le 9 octobre sous le titre « Le mystérieux correspondant et autres nouvelles inédites » aux éditions de Fallois. Neuf textes, rédigés alors que Proust était âgé d'une vingtaine d'années. Ils auraient dû figurer dans le premier livre de l'écrivain, « Les plaisirs et les jours » (1896) mais ils avaient été finalement écartés par l'auteur, rappelle France Info. Les nouvelles ont été mises au jour par le créateur des éditions de Fallois, Bernard de Fallois, décédé l'an dernier, grand spécialiste de l'œuvre de Marcel Proust. « Avec ce recueil de nouvelles et de textes divers entièrement inédits nous remontons aux sources de la Recherche du temps perdu », ont souligné les éditions de Fallois dans un communiqué. « Ces pages inédites n'ont pas la perfection de la Recherche du temps perdu mais précisément elles nous aident à mieux la comprendre en nous révélant ce que fut son début », estiment les éditions de Fallois. Le volume (180 pages + huit pages fac-similés, ) est complété par un ensemble de documents présentés par l'universitaire Luc Fraisse sur les sources de À la Recherche du temps perdu. 
Le mystérieux correspondant et autres nouvelles inédites, Marcel Proust, Éditions de Fallois, 2019 8,50 euros.

La Maison

À 23 ans, après le succès de ses deux premiers ouvrages, Emma Becker décide de rejoindre une maison close berlinoise pour en écrire la vérité – de l’intérieur. Cela devait durer une année, elle y reste deux ans et demi. Pourquoi ? « Parce que j’y étais bien. Si la Maison n’avait pas fermé peut-être y serais-je encore… », explique la jeune auteure. De chambre en chambre, d’une fille à l’autre, la lecture addictive de La Maison nous entraîne au cœur d’un monde interdit. Un des romans de la rentrée dont le sujet est le travail du sexe. 
La Maison, par Emma Becker, Éditions Flammarion, 2019, 21 euros.

Correspondance avec sa mère

En marge de sa monumentale publication de la correspondance générale de Proust (en cours de publication aux Éditions Plon), Philipp Kolb avait, dès 1953, donné l'édition, devenue introuvable, des 159 lettres échangées par Marcel Proust et sa mère entre 1887 et 1905. Ces lettres offrent de Proust un portrait sans retouches, tel qu'en lui-même il fut, libre des excès de sa politesse et de toutes ses affectations. Bref, voici un document indispensable pour connaître notre cher petit Marcel. L’ouvrage paraît chez 10/18, collection dirigée par Jean-Claude Zylbertsein. L’ouvrage sort le 5 septembre 2019.
Correspondance avec sa mère, par Marcel Proust, 10/18, 2019, 8,10 euros.

Jour de courage

Lors d’un exposé en cours d’histoire sur les premiers autodafés nazis, Livio, 17 ans, retrace l’incroyable parcours de Magnus Hirschfeld, ce médecin juif-allemand qui lutta pour l’égalité hommes-femmes et les droits des homosexuels dès le début du 20e siècle. Homosexuel, c’est précisément le mot que n’arrive pas à prononcer Livio. Magnus Hirschfeld pourrait-il parler pour lui ? Sous le regard interdit des élèves de sa classe, Livio accomplit ce qui ressemble à un coming out.
Jour de courage, par Brigitte Giraud, Éditions Flammarion, 2019, 17 euros.

L’intouchable Harvey Weinstein

Une plongée au cœur de la saga la plus explosive de l'histoire du Cinéma : L'intouchable raconte l'histoire de l'ascension et de la chute du magnat d'Hollywood Harvey Weinstein. Comment il a acquis et préservé sa toute-puissance au fil des décennies, même quand le scandale menaçait.
Un film documentaire d’Ursula MacFarlane. Durée : 1h39 minutes.

Des jours sans fin

Cet excellent roman de Sebastian Barry est sorti, il y a quelques mois, en version de poche. Dans les années 1850, chassé d’Irlande par la Grande Famine, le jeune Thomas McNulty vient tenter sa chance en Amérique. Il rencontre John Cole, qui devient l’ami et l’amour de sa vie. Tour à tour, Thomas et John vont combattre les Indiens des grandes plaines de l’Ouest, se travestir en femmes pour monter des spectacles, et s’engager du côté de l’Union dans la guerre de Sécession. Jusqu’à ce que la violence de la guerre les rattrape. Sebastian Barry dessine le portrait d’une famille touchante et inhabituelle, composée de ce couple inséparable, de Winona, leur fille adoptive sioux, et du vieux poète noir McSweny, et pose un regard neuf sur une des périodes les plus brutales de l’histoire américaine.
Des jours sans fin, par Sebastian Barry, traduit par Laetitia Devaux. Collection Folio (n°6627).

On s’en va, Paris, novembre 2019

Après son incursion dans l’œuvre de Marcel Proust, le metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski revient à l’un de ses dramaturges favoris, Hanoch Levin, dont il restitue de façon très libre, mais avec un brio ravageur, la verve truculente et caustique. « On ne part pas », écrivait Rimbaud. Comme si partir était définitivement impossible. Pourquoi partir, d’ailleurs ? Et pour aller où ? À vrai dire, ce ne sont pas les raisons qui manquent si l’on en croit les personnages, tous plus ou moins sur le départ, de ce spectacle adapté d’une pièce d’Hanoch Levin dont le titre original, Sur les valises, comédie en huit enterrements, annonce d’emblée la couleur trempée dans l’humour le plus noir. En fait de départ, cette création est aussi un retour pour Krzysztof Warlikowski, dont le public français avait découvert pour la première fois le style inimitable en 2003 avec une mise en scène de Kroum l’ectoplasme, déjà d’Hanoch Levin. Impossible de ne pas voir dans l’obsession de prendre la tangente qui taraude les héros de cette pièce un reflet de l’irritation du metteur en scène face aux orientations politiques de plus en plus liberticides de la Pologne contemporaine. De cette insatisfaction chronique, il donne une version acide aussi drôle que grinçante, illuminée par la grâce d’un rire libérateur, explique le critique Hugues Le Tanneur, dans le programme du théâtre.Le spectacle sera donné en polonais avec surtitres français.
On s’en va, d’Hanoch Levin, mise en scène de Krzysztof Warlikowski. Théâtre national de Chaillot (salle Jean Vilar. 1 place du Trocadéro - 75016 Paris), du 13 au 16 novembre 2019.

Haut perchés, août 2019

Une femme et quatre hommes qui se connaissent à peine se retrouvent dans un appartement en plein ciel au-dessus de Paris. Ils ont tous été la victime du même pervers dominateur qui est enfermé dans une pièce. Ce soir-là, ils ont décidé d’en finir. Tour à tour, ils se racontent des souvenirs qui les lient à cet homme et entrent dans la chambre pour se confronter à lui. Mais ce qui s’y passe entre le monstre et eux reste leur secret.
Voici le dernier film d’Olivier Ducastel et de Jacques Martineau avec Manika Auxire, Simon Frenay, Geoffrey Couët, François Nambot et Lawrence Valin. Durée 1h30, sortie le 21 août 2019.

L’œuf dure, août 2019

Rémi rencontre Dino, un jeune artiste marseillais qui tombe amoureux de lui. Peu après leur rencontre, Dino annonce à Rémi qu’il veut un enfant. La difficulté est alors de trouver une femme qui accepte à la fois de leur faire un enfant… et d’être filmée, de la rencontre à l’accouchement !
Un film de Rémi Lange avec Adriano Dafy, Magali Le Naour-Safy, Rémi lange, etc. Sortie le 28 août 2019.

Soulèvement, Paris, novembre 2019

Dans un solo fulgurant, Tatiana Julien évoque des situations insurrectionnelles collectives, interrogeant notre solitude dans la foule. En piste comme pour un défilé, elle danse la rébellion en état de fête. « Peu d’artistes savent lier engagement physique et réflexion politique comme Tatiana Julien dans Soulèvement. De mai 68 à un concert de Mylène Farmer, du MLF au mouvement Occupy ou encore d’une ambiance de voguing à l’histoire de la danse contemporaine, elle soulève les questions et tensions qui font grincer notre époque. Sur fond de paroles historiques d’Edgar Morin, Albert Camus, Gilles Deleuze et autres Jack Lang, on voit la performeuse se jeter dans les bras de l’épuisement physique. Et on s’interroge : où en est la démocratie à l’ère du numérique et d’une culture mondiale de l’entertainment ? Engagée dans la lutte telle une boxeuse, Tatiana Julien nourrit sa gestuelle explosive d’une frénésie de motifs allant des danses pop à l’univers numérique du jeu vidéo Fortnite, d’éclats de krump et de hip hop, aux citations de Mary Wigman ou de Jean-Claude Gallotta. En allant à l’extrême du masculin et du féminin, en s’adressant à certain-e-s dans son plus simple appareil, elle souligne que nous ne devons jamais renoncer, mais seulement exulter », explique Thomas Hahn dans la présentation de ce spectacle.
Soulèvement, un spectacle de danse, mise en scène et avec Tatiana Julien. Théâtre national de Chaillot (salle Jean Vilar. 1 place du Trocadéro - 75016 Paris), du 22 au 27 novembre 2019.

Charlie Chaplin, l’homme-orchestre, Paris, septembre 2019

Cette exposition de la Philharmonie de Paris vous propose de redécouvrir l’œuvre du maître du cinéma muet dans sa dimension musicale et, plus largement, dans son rapport étroit à la danse, au rythme, à l’illusion de la parole et du son, tous rigoureusement « orchestrés » dans chacune de ses œuvres. Né dans un quartier pauvre de Londres le 16 avril 1889, Charlie Chaplin mène une vie d’enfant de la balle et monte très jeune sur les planches du music-hall. À 18 ans, il est recruté par Fred Karno, le plus grand imprésario britannique de spectacles de cabaret. La deuxième tournée de la troupe aux États-Unis change le cours de sa vie : le jeune acteur est remarqué par Mack Sennett, fondateur des studios Keystone. Charlie Chaplin bascule alors de l’univers du music-hall à celui du cinéma et développe à l’écran les techniques apprises sur scène. En 1927, alors que le cinéma bascule du muet au parlant, Chaplin voit l’opportunité de signer la musique de ses films. La musique doit servir de contrepoint de charme et ne pas concurrencer le comique de l’image. Conscient cependant que son comique repose sur la gestuelle, Chaplin retarde la prise de parole de Charlot, mais tire parti des nouvelles possibilités techniques qui lui sont offertes pour introduire des gags purement sonores. Tout en ombre et lumière, l’exposition propose une immersion audiovisuelle adaptée à tous les publics. Complétant le parcours, des dispositifs interactifs permettent de mieux comprendre le cinéma à l’époque de Chaplin. En regard, tirages photographiques originaux, œuvres d’art et documents rares dressent un panorama musical d’une richesse insoupçonnée, offrant ainsi un éclairage inédit sur la vie et l’œuvre de l’un des plus grands artistes du 20e siècle, explique le commissaire de l’exposition Sam Stourdzé.
Charlie Chaplin, l’homme-orchestre, exposition à la Philharmonie (221 avenue Jean-Jaurès - 75019 Paris), du 11 octobre 2019 au 26 janvier 2020.

Les Bonnes, Paris, novembre 2019

La metteuse en scène et chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin s'empare de l'une des plus célèbres pièces de Jean Genet, Les Bonnes, dans laquelle deux sœurs domestiques tentent d'empoisonner leur maîtresse, tout en multipliant entre elles de délirants jeux de rôles pervers. Faisant écho à un fait divers qui défraya la chronique dans la France des années 30, la pièce soulève la question du conflit de classe, offre une satire de la bourgeoisie, une réflexion sur le travestissement, et apparaît comme une parodie de la tragédie classique. Mêlant chorégraphie, théâtre et cinéma, Robyn Orlin fait dialoguer le jeu au plateau avec la projection en arrière-scène du film que Christopher Miles adapta de la pièce en 1975. Elle propose un spectacle jouissif, décalé, avec trois comédiens pour interpréter les trois rôles féminins, mais aussi politiques, en relisant la pièce originale depuis son pays d'origine, l'Afrique du Sud.
Les Bonnes, Jean Genet et Robyn Orlin. Théâtre de la Bastille (76 rue de la Roquette - 75011 Paris. Métro Bastille), du 4 au 15 novembre 2019 ; un spectacle avec Andréas Goupil, Arnold Mensah et Souleyman Sylla.

Elisa et Marcela, 2019

En 1901, une Galicienne nommée Elisa Sanchez Loriga se fait passer pour un homme afin d'épouser celle qu'elle aime, Marcela Gracia Ibeas. Ce film est inspiré d'une histoire vraie.
Un film de avec Greta Fernandez, Natalia de Molina et Francesc Orella, etc.

La dame de Chez Maxim, Paris, septembre 2019

Après Le système Ribadier à la Comédie Française, la metteure en scène Zabou Breitman retrouve Feydeau et l’une de ses pièces les plus mythiques, La Dame de Chez Maxim, qu’elle mettra en scène, au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Le Docteur Petypon (Micha Lescot), médecin respectable, a fait la fête jusqu'au petit matin chez Maxim. Son meilleur ami le découvre endormi à midi sous un canapé renversé. De la chambre sort la Môme Crevette (Léa Drucker), une danseuse du Moulin-Rouge. Celle-ci est forcée de se faire passer pour sa femme. Elle se pique au jeu et provoque une cascade de quiproquos, d'imbroglios et de coups de théâtre à un rythme effréné. La pièce de Georges Feydeau est, ici, interprétée par Léa Drucker, Micha Lescot, André Marcon, Christophe Paou, Eric Prat, Anne Rotger, etc.
La dame de Chez Maxim, de Georges Feydeau, mise en scène de Zabou Breitman. Théâtre de la Porte Saint-Martin (18 boulevard Saint-Martin - 75010 Paris. Métro Strasbourg-Saint-Denis), à partir du 10 septembre. Billetterie : Tél. 01 42 08 00 32.

L’œuf dure, août 2019

Rémi rencontre Dino, un jeune artiste marseillais qui tombe amoureux de lui. Peu après leur rencontre, Dino annonce à Rémi qu’il veut un enfant. La difficulté est alors de trouver une femme qui accepte à la fois de leur faire un enfant… et d’être filmée, de la rencontre à l’accouchement !
Un film de Rémi Lange avec Adriano Dafy, Magali Le Naour-Safy, Rémi lange, etc. Sortie le 28 août 2019.

Muriel Robin reprend ses sketches cultes… et pof ! Paris, septembre 2019

Depuis plus de 30 ans nous vivons avec ses sketchs. L’addition, Le Noir, La réunion de chantier et tant d’autres… Ils ont accompagné nos vies, marqué notre quotidien, ils font partie de notre mémoire, de notre histoire collective, de notre jeunesse. Les répliques sont cultes, les expressions incontournables, indissociables d’une époque qui continue de vivre en nous.
Qui n’a pas rêvé de remonter le temps ? De retrouver ces instants qui nous ont rendus si heureux ? Muriel Robin, l’espace de quelques soirs, reprend ses sketchs cultes ! Le passé et le présent vont danser ensemble en une grande fête de la joie pour célébrer notre si belle histoire commune. Et Pof !
Muriel Robin reprend ses sketches cultes… et pof ! Théâtre de la Porte Saint-Martin (18 boulevard Saint-Martin - 75010 Paris. Métro Strasbourg-Saint-Denis), du 24 au 28 septembre 2019. Billetterie : Tél. 01 42 08 00 32.

Matthias et Maxime, octobre 2019

Deux amis d’enfance s’embrassent pour les besoins d’un court métrage amateur. Suite à ce baiser d’apparence anodine, un doute récurrent s’installe, confrontant les deux garçons à leurs préférences, bouleversant l'équilibre de leur cercle social et, bientôt, leurs existences.
Un film de Xavier Dolan avec Anne Dorval, Xavier Dolan et Gabriel d’Almeida Freitas, etc. Sortie le 16 octobre 2019.

Dans le Frigo, Paris, septembre 2019

Pour ses cinquante ans, L., un ancien mannequin devenu écrivain, a reçu de sa mère un cadeau : c’est un frigo. Devant cet objet indéchiffrable, froid comme la mort, L. est seul. L’arrivée surréaliste de cette boîte au beau milieu du salon et de sa vie déclenche un affolement délirant. Tel un enfant dans sa salle de jeu, L. incarne toute une galerie extravagante de figures. Et c’est la transe : son imaginaire monstre prend le pouvoir et prolifère dans un total gaspillage de soi, entre parodie et vanité, pour mieux exorciser l’angoisse et la solitude. « Un frigo, c’est la boîte du prestidigitateur la plus élémentaire quand on n’a pas de moyens » dit Copi. Exilé à Paris dans les années soixante, l’auteur et dessinateur franco-argentin est une figure emblématique et déjantée de la scène et de l’affirmation du mouvement gay. Atteint du Sida, en 1983 il se sait déjà condamné lorsqu’il écrit Le Frigo. « Je n’ose pas l’ouvrir. J’ai peur d’y trouver le cadavre de ma mère » confie L. Qu’y a-t-il dans le frigo, dans nos frigos ? Monologue pour 8 acteurs ? Une pièce courte de plus de trois heures ? Il y a de quoi s’inquiéter ! Et si le temps d’une soirée le théâtre dépassait les bornes ? Et si on entrouvrait la porte vers l’inconnu, et si la fin n’était que le début… Ce spectacle est mis en scène par Clément Poirée avec Bruno Blairet, Eddie Chignara, Pierre Lefebvre-Adrien, Louise Grinberg, Anne-Lise Heimburger, Matthieu Marie, Laurent Menoret et Céline Milliat-Baumgartner.
Dans le Frigo, de Copi, mise en scène Clément Poirée, Théâtre de la Tempête (salle Coline Serreau. Cartoucherie, route du champ de manœuvre - 75012 Paris) du 13 septembre au 20 octobre. Navette gratuite depuis le métro Château de Vincennes. Durée de 2h30 et 4 heures.

Portrait de la jeune fille en feu, septembre 2019

1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde et en tombe amoureuse. Un film de Céline Sciamma avec Adèle Haenel, Valéria Golino, Noémie Merlant, Luana Bajrami, etc.

Lewis versus Alice, Saint-Denis, septembre 2019

Après La Fuite !, traversée hallucinée des Russes blancs jusqu’en terre d’asile, Macha Makeïeff confronte sa fantaisie, qui est vaste, à celle d’un écrivain victorien inclassable, l’énigmatique Lewis Carroll. Affabulations, murmures, ragots, persiflages autour de l’auteur d’Alice… Qui est ce fils de pasteur et clergyman lui-même, marginal et célèbre, pédagogue dépressif, polémiste, ce logicien qui écrit des contes extravagants ? Chez ce poète du nonsense, il n’est question que de décalages, de mots à l’envers et d’énigmes sans réponse… On n’aurait de véritable existence que dans le rêve. Folie mécanique, inepties salutaires, jouissances de l’imagination, cela pour désarmer les puritanismes, lutter contre tout esprit de sérieux qui serait une malfaisance, une faute de goût. Comme une arme, le féerique plutôt que le réel. La langue de Carroll, il faut la chanter, la faire entendre sous toutes ses coutures, lui qui fréquentait assidûment, malgré la condamnation de l’évêque d’Oxford, la pantomime et le théâtre. Les acteurs de Lewis versus Alice ? Hors du temps et gothiques, extravagants. Qu’ils chantent, dansent, racontent, polémiquent ! Qu’ils aient des visions et prennent le thé au milieu de nulle part. Fantasy ! Ils font ainsi l’éloge d’une excentricité so british, libre jusqu’à l’absurde. 
Lewis versus Alice, d’après les textes de Lewis Carroll, un spectacle de et mis en scène par Macha Makeïeff. Théâtre Gérard-Philipe (59 boulevard Jules-Guesde - 93200 Saint-Denis) du 27 septembre au 13 octobre 2019.

Downton Abbey, septembre 2019

Les fans de la série seront ravis de voir ce film qui reprend (avec une nouvelle intrigue) la trame habituelle de Downton Abbey ; série britannique qui met en scène la vie de la famille Crawley et de ses serviteurs dans un manoir de la campagne anglaise à l’orée du 20e siècle. C’est le scénariste de la série et écrivain Julian Fellowes qui est aux manettes de cette histoire.
Un film de Michael Engler avec Michelle Dockery, Maggie Smith, Hugh Bonneville, Imelda Stauton, Jim Carter, Elizabeth McGovern, etc. Sortie le 25 septembre 2019.

Le malade imaginaire, Saint-Denis, septembre 2019

Argan, mari tyrannisé, père abusif, se livre aveuglément aux médecins qui l’entretiennent dans un état maladif, entre fantasmes et névroses. Rendu à l’état végétatif, il ne voit d’espoir, pour sauvegarder sa santé, qu’en l’union de sa fille Angélique avec un homme de médecine. Son choix s’est porté sur Thomas Diafoirus, neveu dégénéré d’un charlatan. Angélique, éprise de Cléante qui lui fait la cour, travesti en maître de musique, refuse cette union que sa marâtre Béline encourage avec hypocrisie. Ultime pièce de Molière qui meurt après la quatrième représentation, le 17 février 1673, alors qu’il interprète le rôle d’Argan, Le Malade imaginaire est l’une de ses oeuvres les plus abouties dru dramaturge. Sous les attraits d’une comédie qui ose les archétypes de la farce – père obtus, amant masqué, soubrette rusée, mort feinte et quiproquo –, il s’agit aussi d’une sombre méditation sur la peur de la mort et la bêtise humaine. Pour cette brillante comédie-ballet, la troupe de la Comédie-Française reprend la mise en scène de Claude Stratz créée en 2001 et jouée régulièrement depuis avec succès.
Le malade imaginaire, de Molière, mise en scène de Claude Stratz ; spectacle avec Alain Lenglet, Coraly Zahonero, Guillaume Gallienne, Julie Sicard, Christian Hecq, Yoann Gasiorowski. Théâtre Gérard Philipe (59 boulevard Jules-Guesde - 93200 Saint-Denis), du 11 au 15 septembre 2019.

L’affaire Pasolini, août 2019

Pendant l’été 1975, Pier Paolo Pasolini termine le montage de son dernier film, « Salò ou les 120 journées de Sodome ». Son œuvre suscite de fortes polémiques et provoque des débats par la radicalité des idées qu’il y exprime. Au mois d’août, le négatif original du film est dérobé et une rançon importante est exigée. Prêt à tout pour récupérer son film, Pasolini va se laisser enfermer dans une terrible machination qui le conduira à sa perte.
Film de david Grieco avec Massimo Ranieri, Libero de Rinzo, Matteo Taranto le 21 août 2019. Durée : 1h40.

Put your heart under your feet... and walk ! Bobigny, novembre 2019

Comment continuer à vivre et à créer après avoir perdu l’âme sœur ? Steven Cohen met son cœur sous ses pieds et marche. Sa déclaration d’amour à Elu, qui fut son partenaire artistique et son compagnon pendant vingt ans, prend la forme d’une cérémonie cathartique, qui se mue en une célébration de l’énergie vitale et en une profession de foi artistique. 
Put your heart under your feet... and walk ! un spectacle de Steven Cohen. MC 93 Bobigny (Maison de la Culture 9 boulevard Lénine - 93000 Bobigny. Métro Ligne 5 : Station Bobigny – Pablo Picasso puis cinq minutes à pied) du 28 au 29 novembre 2019.

Port Authority, septembre 2019

C’est l’histoire d’une rencontre, entre un jeune homme blanc qu’on prend pour un loser et qui tente de survivre dans un New York qui ne veut pas de lui, et une « famille » de danseurs noirs et queer de Harlem adeptes du « voguing ». Parmi eux, il y a une fille superbe. Mais voilà, elle n’est pas seulement une fille superbe.
Port Authority, film de Danielle Lessowitz, le 25 septembre 2019. Il est interprété par Fionn Whitehead, Leyna Bloom, Mcaul Lombardi, Louisa Krause, Rao Rampilla, etc.

 

Commentaires

Portrait de Pierre75020

Merci pour ces conseils instructifs, judicieux et roboratifs. Grâce à eux la rentrée ne sera pas trop ennuyeuse.