Vacances : check-list des précautions santé !

Publié par Fred Lebreton le 01.08.2020
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Cette année, crise de la Covid-19 oblige, les Français-es vont largement privilégier des déplacements à l’intérieur du territoire, mais certaines personnes vont quand même tenter l’aventure d’un voyage à l’étranger. A priori, aucune difficulté pour concilier voyages et traitements anti-VIH, VHB et VHC. Mais il faut s’y préparer à l’avance, surtout si on part loin ou longtemps. Check-list des précautions.

Voyage en France métropolitaine

  • Prévoir largement assez de médicaments pour la durée du séjour. Si on a besoin de plus d’un mois de traitement, faire une demande d’entente préalable à la Sécurité sociale (très facile à obtenir, en s’y prenant à l’avance), ou demander à son-sa pharmacien-ne qui peut l’accepter.
  • Prendre ordonnance, carte et attestation de carte vitale, pour obtenir ses ARV dans toute pharmacie de ville (parfois avec un délai de 24 heures) ou d’hôpital. Petite astuce, pensez à scanner ces documents et à vous les envoyer par mail. En cas de bagage perdu vous les aurez tout le temps avec vous en version numérisée sur votre smartphone.
  • Les comprimés ARV n’aiment pas les fortes chaleurs. Ne pas les laisser dans la voiture ou derrière une vitre en plein soleil.
  • Prévoir comment on va prendre son traitement pendant le séjour (horaires, présence d’autres personnes).
  • Prévoir un stock de masques jetables (en vacances on n’a pas forcément la possibilité de laver les masques réutilisables).

Voyage à l’étranger

À l’étranger, la situation dépend des pays. En plus des précautions pour la France, s’informer trois mois à l’avance sur les vaccins recommandés et les précautions sanitaires. Appeler le service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital, aller sur diplomatie.gouv.fr, consulter son médecin, parler du projet, des précautions à prendre et des vaccins à effectuer : sont-ils compatibles avec votre état de santé ?

N’hésitez pas à consulter le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France qui fait un bilan exhaustif, actualisé annuellement, des recommandations sanitaires pour les voyageurs-ses et notamment les pages vaccination (bien qu’on puisse regretter que dans les risques liés au VIH, le Tasp et la Prep ne soient pas du tout mentionnés).

Attention aussi à la situation épidémiologique du pays dans lequel vous souhaitez vous rendre. La Covid-19 touche certains pays plus que d’autres. Vérifiez bien que la zone que vous souhaitez visiter n’est pas en (re)confinement ou en pic épidémiologique avec mise sous quatorzaine.

Demander un résumé de la situation médicale (en anglais si besoin), une ordonnance (dactylographiée pour être lisible) qui mentionne aussi les DCI (dénominations communes internationales), les coordonnées d’un hôpital prenant en charge les personnes séropositives sur place. Les traitements transportés doivent être identifiés au nom de la personne et accompagnés d’une ordonnance.

Vérifier que vous avez une assurance assistance pour soins à l’étranger (souvent comprise dans l’assurance maison, auto ou le contrat de la carte bancaire avec laquelle vous aurez payé les billets et le séjour ; demander le numéro à appeler depuis l’étranger ; préciser que c’est pour une pathologie préexistante au voyage, et non pour des soins imprévisibles, accident ou maladie survenant sur place). La prise en charge est variable selon les pays, les durées de séjour et si le voyage est professionnel (dans ce cas, il peut y avoir une assurance liée à l’entreprise). Prendre les coordonnées de l’ambassade ou du consulat de France. S’informer auprès de la Sécurité sociale sur la prise en charge dans le pays. Pour les vacances ou les séjours en Europe, demander, trois semaines avant le départ, une carte européenne d’assurance maladie, qui permet d’être pris-e en charge par les structures de santé publique du pays de voyage.

Enfin, préparer une pharmacie de voyage, en fonction du pays, et avoir dans son bagage à main au moins trois jours de traitement anti-VIH ou VHB en cas de perte du bagage en soute. Mieux vaut adopter l’heure locale pour la prise des traitements.

Vacances, j’arrête tout ?

On peut être tenté-e (ou contraint-e par les circonstances) d’interrompre son traitement. Les risques varient beaucoup selon la situation médicale. Demander l’avis de son médecin et ses conseils sur l’arrêt et la reprise. Parfois, le médecin modifie le traitement pour le rendre plus compatible avec le voyage.

Vivre à l’étranger et frais de santé

La réponse dépend des pays et des conditions retenues par l’employeur. Dans l’Union européenne (UE), en Suisse, Norvège, Islande et Lichtenstein, et dans les pays liés à la France par une convention de Sécurité sociale, l’employeur a deux options : soit, il conserve votre rattachement à la Sécurité sociale française, soit il vous affilie à celle du pays de travail (souvent moins cher mais plus complexe, intéressant pour les longues expatriations). Si possible (prise en charge par l’entreprise), prendre une complémentaire pour les soins et aussi pour la retraite (caisse des français de l’Étranger). Dans les pays hors UE et sans convention de Sécurité sociale, vous ne pouvez relever que d’une assurance locale (publique ou privé). La prise en charge financière et la qualité des garanties (avec éventuelles complémentaires) sont à négocier avec votre employeur.

Restrictions à l’entrée ou au séjour

Certains pays imposent des restrictions à l’entrée ou au séjour pour les personnes vivant avec le VIH. C’est une atteinte aux droits humains. D’autant plus intolérable que le VIH n’est ni un virus de l’étranger, ni un virus contagieux, mais un virus transmissible contre lequel il existe des moyens de prévention très efficaces : le préservatif, le Tasp et la Prep. Cela alourdit encore l’atmosphère de stigmatisation et de discrimination à l’encontre des personnes vivant avec le VIH et peut décourager tant les nationaux que les étrangers-es d’avoir recours aux services de prévention, de dépistage et de prise en charge du VIH. Si un pays impose ce type de restrictions, il est utile d’avoir réfléchi à la stratégie face à la douane. Se renseigner (en anglais) sur hivtravel.

Pas mal de conseils et des recommandations nombreuses… mais c’est l’assurance de vivre des vacances dans les meilleurs conditions sanitaires possibles. Bonnes vacances à tous-tes !