Vaccins Covid-19 : le feuilleton continue

Publié par jfl-seronet le 25.03.2021
3 268 lectures
Notez l'article : 
5
 
0
PolitiqueCovid-19vaccins

Côté lutte contre la Covid-19, la période récente aura été marquée par des interrogations et de la défiance sur le vaccin d’AstraZeneca. La polémique sur des effets indésirables, dont le lien avec le vaccin n’est pas (à ce stade) prouvé, a été si forte que des pays, dont la France, ont suspendu provisoirement l’usage de ce vaccin. Sinon, un nouveau variant fait une percée en Bretagne et le vaccin Janssen (Johnson et Johnson) est efficace contre les variants.

AstraZeneca : peur en Europe

Tout a commencé comme un cauchemar. L'Autriche décide le 8 mars de suspendre un lot de vaccins après la mort d'une infirmière qui venait de recevoir une dose d'AstraZeneca. La femme âgée de 49 ans est décédée à cause d'une mauvaise coagulation sanguine. Dimanche 14 mars c'est au tour des Pays-Bas de suspendre le vaccin par précaution jusqu'au 28 mars, après que des « effets indésirables possibles » ont été rapportés au Danemark et en Norvège, sans lien avéré à ce stade, selon le ministère de la Santé. Plus tôt dans la journée, l'Irlande avait pris la même décision, après le signalement en Norvège de quatre nouveaux cas graves de caillots sanguins chez des adultes vaccinés-es. La Norvège, qui a signalé le 13 mars des hémorragies cutanées chez des jeunes vaccinés-es, avait suspendu le vaccin quelques jours avant, comme le Danemark, l'Islande et la Bulgarie. La Thaïlande comme la République du Congo avaient, de leur côté, reporté leurs campagnes de vaccination. Puis suivent l’Italie, l’Allemagne et la France qui décident de suspendre, à leur tour, la vaccination avec AstraZeneca. Les autorités sanitaires avancent des risques d’embolie pulmonaire ou de thrombose veineuse qui pourraient être liées à cette vaccination.

Dans un communiqué, dimanche 14 mars, AstraZeneca indique qu'après « examen attentif de toutes les données de sécurité disponibles sur plus de 17 millions de personnes vaccinées dans l'Union européenne et au Royaume-Uni » avec son vaccin , aucune preuve n’est apportée d’un « risque accru d'embolie pulmonaire, thrombose veineuse profonde (TVP) ou de thrombocytopénie dans aucun groupe d'âge, de genre, de lot ou de pays particulier ». Dans l'Union européenne et au Royaume-Uni, des cas de thromboses et des embolies pulmonaires ont certes été rapportés chez les personnes vaccinées, mais « beaucoup moins que cela ne surviendrait naturellement dans une population générale de cette taille et similaire », avance d’ailleurs le laboratoire. Les affirmations du labo ne renversent pas la situation et la suspension reste effective dans plusieurs pays. La déclaration du 12 mars de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui assure qu'il n'y a « pas de raison de ne pas utiliser » ce vaccin, ne change rien, non plus. Pourtant, l’agence s’est voulue persuasive. « Pour le moment, l'OMS estime que la balance risques/bénéfices penche en faveur du vaccin AstraZeneca et recommande que les vaccinations se poursuivent », indique un communiqué, qui poursuit ses évaluations sur les problèmes rencontrés par quelques personnes vaccinées avec ce produit. L'Agence européenne des médicaments (AEM) a, de son côté, estimé qu'un lien de causalité était « probable » dans au moins certains des « 41 rapports d'anaphylaxie possible [réaction allergique très forte, ndlr] observés parmi environ cinq millions de vaccinations au Royaume-Uni ». L’agence sanitaire européenne fait d’ailleurs valoir que des allergies sévères devraient être ajoutées à la liste des effets indésirables possibles du vaccin, mais que celui-ci restait « sûr ».

L'Agence européenne des médicaments (EMA) se dit (17 mars) « fermement convaincue » des avantages du vaccin AstraZeneca contre la Covid-19. « Nous sommes toujours fermement convaincus que les avantages du vaccin AstraZeneca dans la prévention du Covid-19, avec son risque associé d'hospitalisation et de décès, l'emportent sur le risque de ces effets indésirables », a défendu (16 mars) la directrice exécutive de l'EMA, Emer Cooke. Elle avait alors précisé que l'agence « examinait » les effets « indésirables associés à tous les vaccins », même si l'attention était concentrée sur celui d'AstraZeneca. 

« Le vaccin anti-Covid d'AstraZeneca est-il dangereux ? » Au vu des réactions de nombre de pays, on dirait que oui ! Pourtant rien n'indique un lien de cause à effet et l'emballement des autorités sanitaires divise les professionnels-les de santé. « Cela n'a aucun sens de procéder à des arrêts de cette vaccination », s'étonne le professeur Bruno Riou, haut cadre de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), sur France Inter. « C'est comme si on disait : "Il y a eu un accident de voiture chez un vacciné, on va interdire la conduite ou supprimer la vaccination !" » ironise le médecin. La plupart du temps, les autorités sanitaires réagissent à des cas, dans leur pays ou à l'étranger, où des personnes vaccinées ont développé des problèmes sanguins, parfois mortels. Ce sont soit des difficultés à coaguler, comme en Autriche, soit la formation de caillots sanguins (thrombose), pour lequel un seul cas grave a été signalé en France après la prise d'un vaccin AstraZeneca. Les autorités sanitaires font jouer le principe de précaution car il n'y a, à ce stade, aucun lien avéré entre ces problèmes de santé et ce vaccin. « Quand on utilise un produit relativement récent comme tous ces nouveaux vaccins, on doit les surveiller comme le lait sur le feu et dès qu'il y a un signal, même si on n'y croit pas, il faut tout arrêter », estimait d’ailleurs la vaccinologue suisse Claire-Anne Siegrist sur la RTS.

Dans un communiqué publié dimanche 15 mars, le labo AstraZeneca souligne que les cas de thromboses après avoir reçu son vaccin sont « similaires » à ceux des autres vaccins. Ces affirmations sont appuyées par les chiffres officiels du Royaume-Uni, l'un des pays les plus avancés dans sa campagne de vaccination, comme le rappelle l’AFP. Ils témoignent du caractère extrêmement rare des thromboses. Il y a eu 35 cas sur les 9,7 millions de personnes ayant reçu une dose AstraZeneca - 0,0004 % - et 24 sur les 10,7 millions de vaccinés Pfizer/BioNTech - 0,0002 %. Dans chaque catégorie, il n'y a qu'un seul décès. « C'est tout à fait raisonnable d'étudier attentivement les liens entre vaccins et problèmes de coagulation, mais on va trop loin en (empêchant) les gens de recevoir des vaccins qui peuvent leur éviter de tomber malade », a commenté, pour sa part, Stephen Evans, épidémiologiste à la London School of Hygiene and Tropical Medicine. En France, les données de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) montrent que les effets indésirables sont plus fréquents à être signalés chez des vaccinés-es avec AstraZeneca (0,66 %) que Pfizer/BioNTech (0,19 %) ou Moderna (0,12 %). Ils sont le plus souvent sans gravité. Lorsqu'ils sont lourds, il s'agit en grande majorité de syndromes proches de la grippe « particulièrement sévères » avec, par exemple, des accès de fièvre intense.

Le laboratoire AstraZeneca a affirmé, lundi 22 mars, que son vaccin était efficace à 79 % contre la Covid-19 et qu'il n'augmente pas le risque de caillots dans le sang, après l'essai clinique mené aux États-Unis, dont les résultats ont été rendus publics, tout récemment. Le vaccin est efficace à 80 % pour les personnes âgées de plus de 65 ans, a-t-il affirmé alors que plusieurs pays ont renoncé à le prescrire aux plus âgés-es en raison d'un manque de données lors des précédents essais. Mais dans plusieurs pays, les recommandations ont été modifiées dernièrement. C’est le cas de la France où la Haute autorité de santé (HAS) recommande de n’utiliser le vaccin AstraZeneca que pour les personnes âgées de 55 ans et plus.

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Après avoir analysé les cas de thrombose survenus chez des personnes vaccinées, le comité de pharmacovigilance (Prac) de l’Agence européenne du médicament (EMA) a rendu son verdict, explique Le Quotidien du Médecin (19 mars) : les bénéfices attendus du vaccin AstraZeneca contre la Covid-19 restent supérieurs aux risques. Le comité de pharmcovigilance estime que la prise du vaccin « n’augmente pas le risque global de caillot sanguin ». Il constate qu’il n’y a pas de « problème lié à des lots de vaccin en particulier ». « Toutefois, la vaccination peut être liée à de rares cas de formation de caillot sanguin, associés à une thrombocytopénie : environ 20 millions de personnes ont été vaccinées au Royaume-Uni et dans l’Union Européenne à la date du 16 mars, et seulement sept cas de formation d’un caillot sanguin et 18 cas de thrombose du sinus veineux cérébral ont été rapportés à l’agence », détaille le journal médical. Mais comme le précise l’EMA, ce lien causal n’a pas pu, à ce jour, être démontré, mais « reste possible et mérite d’avantage d’investigation ». Et Le Quotidien du Médecin d’expliquer : « L’EMA demande que la communication autour du vaccin transmette les points suivants : le vaccin AstraZeneca n’est pas associé avec une augmentation du risque de trouble de la coagulation en population générale ; il y a eu quelques rares cas de thrombose, principalement chez des femmes de moins de 55 ans ; compte tenu de l’épidémie de Covid-19 et du fait que l’infection augmente significativement le risque de thrombose, le rapport bénéfice/risque reste favorable ; toutefois, les patients doivent consulter s’ils souffrent d’essoufflement, de douleurs dans la poitrine ou l’estomac, d’œdème des membres, de céphalées, de troubles de la vision, de saignements persistants, d’ecchymoses multiples, de rougeurs importantes ou d’ampoules de sang sous la peau après une vaccination ».

À la suite de l’avis favorable de l’EMA, la Haute autorité de santé (HAS) recommande que « la vaccination avec le vaccin AstraZeneca reprenne sans délai. Compte tenu du déroulement de la campagne vaccinale, qui va concerner au cours des deux prochains mois prioritairement les populations âgées, et de l'existence d'alternatives pour les plus jeunes, la HAS recommande à ce stade de n'utiliser le vaccin AstraZeneca que pour les personnes âgées de 55 ans et plus. Cet avis sera revu prochainement en collaboration étroite avec l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), en fonction des données de pharmacovigilance à venir, avec davantage de recul sur le vaccin AstraZeneca, en particulier chez les personnes de moins de 55 ans. D'ici là, la HAS recommande d'utiliser les vaccins à ARNm chez les personnes éligibles à la vaccination âgées de moins de 55 ans », indique le communiqué de la HAS.

Plusieurs pays dont l'Italie, la France et l'Allemagne ont repris les vaccinations avec le vaccin AstraZeneca.

Polémique sur Spoutnik V

Les producteurs du vaccin russe contre la Covid-19 ont accusé lundi 22 mars le commissaire européen Thierry Breton d'être « biaisé » pour avoir affirmé que l'Union européenne n'avait « pas besoin » du vaccin Spoutnik V et estimé que Moscou aura besoin d'aide européenne pour sa réalisation. S'exprimant sur TF1, le 21 mars, Thierry Breton, qui est chargé des aspects industriels de la fabrication des vaccins contre la Covid-19 dans l'UE, a assuré que les Européens n'auront « absolument pas besoin de Spoutnik V », étant donné que d'autres voisins sont homologués. « Spoutnik V est un vaccin en complément, nous avons 350 millions de doses », a déclaré le commissaire européen au Marché intérieur, assurant, en outre, que « les Russes ont un mal fou à le fabriquer et qu'il faudra sans doute les aider ». « S'il faut leur fournir une ou deux usines pour le fabriquer pourquoi pas, mais pour l'instant priorité aux Européens, on verra ça au second semestre », a-t-il lancé. Les producteurs du Spoutnik V ont dénoncé (22 mars) sur Twitter un « nouveau commentaire biaisé » visant un « vaccin sûr et efficace », dont la demande d'homologation est examinée actuellement par l'Agence européenne des médicaments (AEM). « Les biais conduisent à des échecs. Et les échecs de Breton sont clairs pour de nombreuses personnes dans l'UE », a taclé sur Twitter le compte officiel du vaccin russe. À ce jour, plus de deux millions de Russes ont reçu deux doses du vaccin russe. De son côté, Vladimir Poutine a annoncé qu'il se ferait vacciner contre la Covid-19. Il en a profité pour dénoncer (22 mars) les « étranges » déclarations d'un haut responsable européen. « Nous ne forçons personne à faire quoi que ce soit (...), mais nous nous interrogeons sur les intérêts que défendent ces gens, ceux des entreprises pharmaceutiques ou ceux des citoyens européens ? », a-t-il affirmé lors d'une réunion télévisée.

Une « nouvelle vague » en France

La France est entrée dans « une forme de troisième vague » de l'épidémie de coronavirus, « caractérisée par des variants nombreux », a estimé (17 mars) Jean Castex en plaçant toujours la vaccination « au premier rang de la stratégie » pour tenter de l'endiguer. Interpellé à l’Assemblée nationale par la présidente du groupe de députés PS Valérie Rabault sur le mode : « Que comptez-vous faire pour éviter que nous prenions le mur ? », Jean Castex a expliqué : « Je mettrais évidemment au moment où je m'exprime la vaccination au premier rang de cette stratégie » de lutte. Évidemment, cette explication a sonné en décalé alors que le vaccin AstraZeneca était encore suspendu en France comme chez de nombreux voisins européens. « Nous savons que c'est la vaccination massive (...) qui nous permettra d'en sortir », a insisté le chef du gouvernement qui doit aussi faire face aux laboratoires pharmaceutiques qui ne tiennent pas leurs engagements contractuels de livraisons de doses.

L'épidémie « pas sous contrôle » en IDF

Sans surprise ! L'épidémie est dans une phase d'accélération en Île-de-France. Du coup, avant même le gouvernement, Martin Hirsch, directeur de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a fait part, il y a quelques jours, de ses solutions. Des solutions dont tout le monde parle : un confinement chaque week-end assorti d’une « très grande vigilance » pendant la semaine, ou un confinement plus large et plus strictement appliqué. Interrogé le 17 mars dernier sur RTL, Martin Hirsch a expliqué : « Le virus n'est pas sous contrôle, le taux d'incidence est supérieur à 400. Il y a autant de malades en réanimation aujourd'hui qu'il y en avait au pic de la deuxième vague. (...) On est plutôt dans une phase d'accélération ». Il est même entré dans une démonstration, chiffres à l’appui. Voici ce que cela donne : « Fin mars, on pense, sans que la tendance s'accélère ou ne ralentisse - et elle ne se ralentira pas -, qu'on aura entre 1 700 et 2 100 patients » dans les services de réanimation franciliens. Et d’ajouter : « Si je mets une semaine de plus, si je vais au 6 avril, là on passe entre 2 000 et 2 800 patients en réanimation. Alors 2 800 patients en réanimation, si vous avez de la mémoire, c'est exactement la chose qu'on a eu du mal à prendre en charge il y a un an, début avril l'année dernière », a-t-il expliqué. Les mesures annoncées le 18 mars n’auront pas d’impact avant mi-avril. On sait désormais à quoi s’en tenir avec les annonces du gouvernement, faites le 18 mars. C’est une stratégie de « freiner sans enfermer », prévue pour au moins quatre semaines.

Un nouveau variant en Bretagne

Les autorités sanitaires françaises ont annoncé (15 mars) la mise en place en Bretagne d'un système de détection et de surveillance d'un nouveau variant du Sars-CoV-2, détecté dans le cadre d'un cluster au centre hospitalier de Lannion, dans les Côtes d'Armor, rapporte Reuters. Les autorités sanitaires ont tout d'abord détecté en Bretagne plusieurs cas de malades présentant les symptômes de la Covid, « rattachés à un cluster », mais dont les tests PCR étaient négatifs. Le 13 mars, 79 cas y ont été identifiés, dont 8 cas porteurs du variant, confirmé par séquençage, précise l’AFP. Des analyses réalisées par l'Institut Pasteur ont mis « en évidence un nouveau variant (...) porteur de neuf mutations dans la région codant pour la protéine S mais également dans d'autres régions virales », a précisé la DGS dans un message aux professionnels-les de santé. Les autorités sanitaires ont estimé qu'il est raisonnable de mettre ce variant sous surveillance. Ce variant a été classé dans la catégorie « à suivre » par les autorités (catégorie VUI (variant under investigation) de l'OMS) ; celle qui regroupe la plupart des milliers de variants qui apparaissent naturellement dans le monde, et dont seule une petite proportion posera finalement des problèmes particuliers de santé publique, par exemple s'ils s'avèrent plus transmissibles. Les premières analyses de ce nouveau variant ne permettent de conclure ni à une gravité, ni à une transmissibilité accrues, a indiqué la DGS.

Janssen contre les variants

Bonne nouvelle sur le front des vaccins. Le 17 mars, les experts-es du groupe stratégique consultatif d’experts-es (Sage) sur la vaccination de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont publié leurs recommandations sur l’utilisation du vaccin Janssen (groupe pharmaceutique Johnson & Johnson) ; vaccin que l’agence onusienne a homologué mi-mars. Ce vaccin est recommandé même dans les pays où circulent les variants du coronavirus plus contagieux. « Dans les pays où la propagation des variants est élevée et dans les pays où nous disposons maintenant d’informations sur l’utilisation de ce vaccin pour contrôler le Sars-CoV-2 causé par ces variants, nous vous recommandons de l’utiliser », a déclaré Alejandro Cravioto, président de ce groupe d’experts-es de l’OMS. Globalement, « après avoir examiné les données, nous disposons d’un vaccin qui s’avère sûr », a-t-il ajouté, en ajoutant que le vaccin était recommandé dès 18 ans, et « sans limite d’âge », précise l’AFP. En janvier, Johnson & Johnson avait annoncé que son vaccin était efficace à 66 % contre la Covid-19. Ce vaccin est le premier, bénéficiant d’un feu vert de l’OMS, à ne nécessiter qu’une seule injection au lieu de deux, en plus de pouvoir être stocké à des températures de réfrigérateur. Le vaccin de Johnson & Johnson est autorisé en urgence aux États-Unis depuis fin février. Il l’est également au Canada depuis début mars, et depuis le 11 mars dans l’Union européenne. Par ailleurs, le groupe pharmaceutique s’est engagé à le vendre à prix coûtant. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a indiqué espérer que le système international Covax reçoive « le plus vite possible » 500 millions de doses de ce vaccin.

Les réinfections sont rares

Les personnes de 65 ans ou plus ont un risque accru d'attraper à nouveau la Covid-19, même si dans l'ensemble les réinfections restent rares, selon une vaste étude danoise publiée le 15 mars, indique l’AFP. En 2020, dans le cadre de la stratégie de tests PCR gratuites du Danemark, environ quatre millions d'individus (69 % de la population) ont subi 10,6 millions de tests, notent le professeur Steen Ethelberg du Statens Serum Institut (Copenhague) et ses collègues, expliquant qu'ils ont utilisé ces données pour estimer la protection contre la réinfection par le Sars-CoV-2. L'évaluation à grande échelle des taux de réinfection confirme que seule une petite proportion de personnes (0,65 %) a eu un test PCR positif à deux reprises, souligne l’AFP. Le taux d'infection (3,3 %) était cinq fois plus élevé chez les personnes testées positives au cours de la deuxième vague après avoir eu un test négatif lors de la première vague. En prenant en compte l'âge, l'étude montre que 0,60 % (55/9 137) des personnes de moins de 65 ans qui avaient eu la Covid-19 lors de la première vague, ont été testées à nouveau positives pendant la deuxième vague, contre 0,88 % (17/1 931) parmi les 65 ans ou plus. La protection contre une réinfection, conférée par l'infection naturelle, n'était donc que de 47 % parmi les personnes âgées de 65 ans ou plus, contre 80 % chez les plus jeunes, selon leur étude parue dans The Lancet comparant des résultats de tests PCR effectués lors de la première vague (entre mars et mai 2020) et la deuxième vague épidémique (de septembre à novembre) au Danemark.

L’OMS a récolté 200 millions d’euros

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé lundi 15 mars avoir réussi à lever plus de 242 millions de dollars en un an (plus de 200 millions d’euros) avec son fonds de solidarité pour la lutte contre la Covid-19, mais il lui faut 1,6 milliard de dollars de plus cette année, explique l’AFP. Ce mécanisme de financement original pour une agence de l’Onu a été lancé le 13 mars 2020 et a depuis bénéficié de la générosité de 661 000 personnes, entreprises et autres organisations, afin de venir financer l’aide que l’OMS et ses partenaires apportent aux pays dans la lutte contre la pandémie. Une « belle performance », se réjouit l’organisation dans un communiqué, en expliquant qu’il faut redoubler d’efforts pour arriver à lever les 1,6 milliard de dollars dont elle estime avoir besoin pour « surmonter les défis présents et à venir » dans la bataille contre la pandémie.