VHC : étude Revenge

Publié par jfl-seronet le 31.12.2017
5 729 lectures
Notez l'article : 
0
 
ThérapeutiqueVHChépatite Cétude Revenge

L’essai ANRS Revenge a démontré l’efficacité d’une combinaison comprenant sofosbuvir et grazoprevir/elbasvir associée à la ribavirine dans le traitement de personnes infectées par le VHC et en échec thérapeutique suite à la prise d’un premier traitement par agents antiviraux directs (AAD), explique l’ANRS dans un communiqué.

L’essai a été mené par le Pr Victor de Lédinghen (Service d’hépato-gastroentérologie et d’oncologie digestive, CHU Bordeaux, Inserm UMR 1053) et ses collègues. Il permet d’apporter une solution thérapeutique pour ces personnes infectées par le VHC dont le virus est difficile à traiter. Les résultats de ces recherches ont fait l’objet d’une publication dans la revue "Clinical Infectious Diseases".

Le virus de l’hépatite C (VHC) est de mieux en mieux traité. En effet, chez plus de 95 % des personnes infectées de manière chronique par le VHC, la prise d’agents antiviraux directs (AAD) conduit à l’élimination du virus. Néanmoins, le petit nombre de personnes en échec avec ce premier traitement par AAD se révèle très difficile à traiter en particulier à cause de l’acquisition de virus résistants.

La combinaison de sofosbuvir et grazoprevir/elbasvir (Sovaldi + Zepatier) était recommandée de manière intuitive pour ces personnes confrontées à un échec mais les preuves cliniques manquaient, souligne l’ANRS. C’est dans ce cadre que l’essai ANRS Revenge coordonné par le Pr de Lédinghen et ses collègues, soutenu par l’ANRS et le laboratoire MSD, a évalué l’efficacité et la tolérance d’une prise de 16 ou 24 semaines de la combinaison sofosbuvir et grazoprevir/elbasvir associée à la ribavirine pour des personnes infectées par le VHC de génotype 1 ou 4 en échec d’une première ligne de traitement AAD.

L’essai a été mené chez 26 personnes infectées par le VHC en échec thérapeutique d’un premier traitement par AAD et présentant des virus résistants. La majorité de ces personnes avaient également une cirrhose compensée ou une fibrose sévère. Les personnes ont été reparties dans deux groupes selon une prise du traitement de 16 ou 24 semaines. Durant le traitement, toutes les personnes ont atteint un taux d’ARN viral indétectable. Les scientifiques ont ensuite mesuré de nouveau ce taux d’ARN viral 12 semaines après l’arrêt du traitement, afin de confirmer la guérison virologique. Ce taux s’est révélé indétectable chez 25 des 26 patients (le 26e patient est décédé avant la fin de l’essai, des suites de sa maladie du foie). Ce traitement a été bien toléré par les personnes, indique l’ANRS. Cet essai permet de démontrer qu’une prise de 16 semaines de la combinaison de sofosbuvir et grazoprevir/elbasvir associée à la ribavirine permet de guérir les personnes infectées par le VHC et en échec après un premier traitement. Suite à la présentation des résultats préliminaires de cet essai, l’Afef (société française d’hépatologie) avait recommandé cette combinaison thérapeutique en tant que traitement de deuxième ligne pour l’infection par le VHC. Les recommandations de l’Afef sont accessibles en ligne.

Retreatment with sofosbuvir plus grazoprevir/elbasvir plus ribavirin of patients with hepatitis C virus genotype 1 or 4 who previously failed a NS5A or NS3-containing regimen. ANRS HC34 REVENGE. Publié le 25 octobre 2017 dans la revue Clinical Infectious Diseases. Victor de Lédinghen, Claire Laforest, Christophe Hézode, Stanislas Pol, Alain Renault, Laurent Alric, Dominique Larrey, Sophie Métivier, Albert Tran, Caroline Jézéquel, Didier Samuel, Fabien Zoulim, Christelle Tua, Aurélie Pailhé, Séverine Gibowski, Marc Bourlière, Eric Bellissant, Jean-Michel Pawlotsky.