VIH et hépatite A : vaccin sous conditions… financières
Quelle protection du vaccin contre l’hépatite A chez les séropositifs au VIH ?
Les vaccins contre les hépatites A et B existent. En revanche, il n’y a pas de vaccin contre l’hépatite C même si des recherches sont en cours. Les personnes vivant avec le VIH sont plus exposées au risque d’exposition aux hépatites A (VHA) et B (VHB). La vaccination contre l’hépatite A (comme la B d’ailleurs) est recommandée par les experts français du VIH (Rapport Yeni 2010), notamment en cas de co-infection avec l’hépatite B ou C, si l’on a des rapports homosexuels (prévalence plus élevée, pratiques sexuelles plus fréquentes comme l’anulingus), chez les personnes injectrices de produits et celles qui voyagent en zone d’endémie (bassin méditerranéen). Il est préférable de réaliser cette vaccination lorsque les T4 sont supérieurs à 500/mm3, et surtout supérieurs à 200/mm3, et que la charge virale VIH est indétectable (inférieure à 50 copies/ml). Tout ceci afin que le système immunitaire soit suffisamment fort pour "réagir" au vaccin et que les T4 soient suffisants pour "imprimer" la mémoire que confère la vaccination contre une rencontre future avec le virus de l’hépatite A. Il faut deux doses de vaccin et un contrôle de l’immunogénicité, un mot compliqué pour dire la capacité de réaction immunitaire suffisante en cas d’exposition au virus.
Des résultats récents
L’édition de juin 2011 du "Journal of Infectious Diseases" relate une étude sur la durabilité de la protection conférée par le vaccin anti-VHA. L’étude rétrospective concernait 130 personnes, une majorité d’hommes, de moyenne d’âge de 35 ans, au taux médian de T4 de 461 T4/mm3, et dont grosso modo la moitié avait une charge virale VIH contrôlée par la prise d’un traitement antirétroviral (inférieure à 1000 copies/ml). Tous les participants ont reçu deux doses de vaccin anti-VHA. 89% des personnes avaient une réponse immunitaire contre le VHA après injection des doses de vaccin, et après un an. 85% restaient protégés après 6 à 10 ans. Ces résultats sont encourageants, mais on note une baisse des anticorps, régulièrement, au cours du temps, et ces anticorps restent toujours largement inférieurs à ce qu’ils sont chez des séronégatifs. La protection marche mieux quand les T4 étaient supérieurs à 350/mm3 au moment de la vaccination.
Qu’en conclure ?
Cela ne remet pas en cause le fait qu’il est préférable de contrôler l’immunogénicité après la double injection, c'est-à-dire vérifier le titre (la quantité) d’anticorps. Il faut probablement continuer à mesurer régulièrement ces anticorps, notamment après 6 à 10 ans, mais aussi si la charge virale VIH remonte (par exemple, si on passe d’indétectable à détectable). Enfin, plus les T4 sont hauts au moment de la vaccination, mieux c’est.
Et concrètement ?
Se protéger contre le VHA, si on a les moyens, ça peut être plus facile, mais ce vaccin, ainsi que le vaccin combiné VHA-VHB, n’est toujours pas remboursé par la Sécurité sociale en France. On est donc face à une exposition au risque à deux vitesses selon les moyens financiers dont on dispose. Cette situation n’est pas normale et AIDES veut en faire un sujet public de discussion et de revendication… pour que cette situation change. A Paris, les dispensaires de la ville permettent de se faire vacciner gratuitement si on indique qu’on fait partie d’une "population à risque" (avec des risques d’exposition plus forts), mais cela reste peu connu et surtout inégal avec d’autres régions de France.
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Commentaires
Vaccin hepatite b rembourser à 65% minimum.
Attention à la durée d'efficacité du vaccin.
pierre-alexandre (roi)