VIH et syphilis : la Suisse s'inquiète pour les gays

Publié par jfl-seronet le 14.12.2010
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IST
Sens du timing pour la Suisse qui, à l'occasion du 1er décembre 2010, a présenté son programme de lutte contre le sida pour la période 2011-2017. Parmi les nouveautés, signalons l'intégration de plus en plus évidente des maladies sexuellement transmissibles, dont la syphilis qui est en forte augmentation depuis 10 ans dans le pays.

En  2010, l’Office fédéral de la santé publique a enregistré 1 026 nouveaux cas de syphilis (état au 29 novembre dernier), rapporte le site swissinfo.ch (1er décembre). Ces chiffres sont bien plus élevés qu’en 2009 (716 cas) et en 2008 (665 cas). Le site d'info rappelle que la majeure partie des cas de syphilis enregistrés en Europe concerne des gays. La syphilis se transmet facilement à travers les rapports sexuels oraux. "Souvent, les patients ne sont pas conscients d’avoir la syphilis, du moment que les lésions primaires, qui se présentent sous forme d’ulcères, ne sont pas douloureuses", explique un médecin suisse. Pour la plupart des spécialistes, cette très forte augmentation des cas de syphilis serait une des conséquences de l'augmentation "de relations sexuelles non protégées». "Dans les années 1990, tout le monde connaissait quelqu’un qui était mort ou qui était en train de mourir du sida, poursuit-il. C’était une bonne raison de se protéger et d’utiliser des préservatifs. Il y a donc eu un déclin de la syphilis. Je pense qu’après 2000, très peu de jeunes individus ont vu un patient atteint du sida, raison pour laquelle il y a davantage de rapports sexuels non protégés", avance ainsi le professeur Furrer, de l’Hôpital de l’Ile à Berne, sur le site swissinfo.ch. Avec une moyenne de 11,7 malades de la syphilis pour 100 000 habitants, la Suisse est le pays le plus touché au niveau européen. Selon l’organisation Aide suisse contre le sida, Internet a "aussi contribué à propagation de la syphilis". "Nous avons constaté qu’il y sur la toile de plus en plus de conseils pour trouver des endroits où avoir des rapports sexuels non protégés", explique ainsi Bettina Measchli de l’Aide suisse contre le sida dans une interview au "NZZ am Sonntag".  Le nouveau programme de lutte contre le sida pour la période 2011-2017 a donc décidé d'intègrer la lutte contre les autres infections sexuellement transmissibles. Il le fait d'autant plus facilement qu'il existe un rapport direct entre le virus du sida et les autres maladies. "Les IST jouent un rôle moteur dans la propagation du VIH : quiconque est atteint d'une autre IST contractera plus rapidement le VIH, tandis que les personnes séropositives ayant en plus une IST sont davantage contagieuses", explique un communiqué officiel du ministère suisse de la Santé. Le programme national vise  à rappeler les règles du "safer sex" auprès de groupes comme les homosexuels, les consommateurs de drogues, les personnes migrantes provenant de pays ayant une très forte épidémie.
Plus d'infos sur www.aids.ch
Plus d'infos sur http://www.bag.admin.ch

Commentaires

Portrait de romainparis

Elle est en retard ! Cela fait quelques années que la recrudescence de la syphilis et de l'hépatite C est effective... Je pense que la bonne question est : pourquoi ?