VIH : la lutte en manque de dons

Publié par jfl-seronet le 03.12.2012
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Mondecollecte de dons

De nouveaux rapports montrent une légère augmentation des dons en faveur du sida : une riposte plus énergique est nécessaire avancent les experts. Explications.

Les dons privés liés au VIH/sida en provenance d'organisations caritatives basées aux Etats-Unis et en Europe ont atteint 644 millions de dollars américains en 2011, soit une augmentation de 5 % (plus 32 millions de dollars) par rapport à 2010 indique le rapport annuel de Funders Concerned About AIDS (FCAA) et du European HIV/AIDS Funders Group (EFG). Une analyse permet aussi de révéler que peu de nouveaux bailleurs de fonds décident de faire des dons en faveur du sida. "Nous saluons les efforts de ceux qui ont renforcé leur engagement en ce moment crucial dans la riposte contre le sida", a expliqué John Barnes, directeur exécutif de FCAA. "Mais ces augmentations masquent une diminution inquiétante du nombre de donateurs privés engagés dans la lutte contre le sida. Si nous tenons vraiment à obtenir une "Génération sans sida", nous devons absolument accroître le niveau d'engagement financier et politique en la matière".


"Le financement émanant d'organisations caritatives américaines a atteint 491 millions de dollars en 2011, avec une légère augmentation par rapport à 2010 (3 %). La majorité des donateurs américains en faveur de la lutte contre le sida a toutefois réduit ses financements, notamment plusieurs bailleurs de fonds parmi les 10 plus importants qui ont réalloué leurs investissements dans d'autres domaines de santé. Les financements totaux en faveur du sida de toutes les organisations caritatives américaines autres que la Fondation Bill & Melinda Gates ont diminué de 5 % depuis 2010. Les dons européens ont atteint 170 millions de dollars en 2011, le niveau le plus haut depuis 2007. Si la majorité des bailleurs de fonds européens a augmenté son niveau de financement entre 2010 et 2011, cette situation était surtout due aux fluctuations annuelles dans la distribution des subventions, plutôt qu'à l'augmentation de nouveaux programmes ou de programmes existants. Les prévisions aux États-Unis comme en Europe suggèrent que le financement de la lutte contre le sida restera identique en 2012", expliquent les deux organismes associés à l’ONUSIDA dans un communiqué.


"Nous sommes à une époque où la responsabilité partagée de la riposte contre le sida est essentielle. Si les pays investissent davantage dans la lutte contre le sida au niveau national, il reste un écart de 7 milliards de dollars entre le montant nécessaire et le montant disponible", a déclaré Paul De Lay, un haut responsable de l’ONUSIDA. "Les investissements caritatifs en faveur de la lutte contre le sida sont extrêmement importants, notamment dans l'appui à l'engagement de la société civile qui est souvent absent des plans de financements des donateurs à grande échelle".


L'aide internationale des gouvernements donateurs dans ce domaine est atone depuis 2008, indique l’ONUSIDA, alors que l'écart entre les ressources disponibles et les besoins pour atteindre les cibles mondiales pour 2015 s'est accru pour atteindre 7,2 milliards de dollars selon les estimations. Le cadre d'investissement de l'ONUSIDA destiné à favoriser une utilisation plus efficace des ressources indique que 4,2 millions de nouvelles infections à VIH ainsi qu'1,9 million de décès liés au VIH pourraient être évités, alors que 15 millions de personnes pourraient accéder au traitement contre le VIH si les financements atteignaient 24 milliards de dollars d'ici à 2015. Et ça, tout le monde la sait.