VIH : le monde arabe confronté aux problèmes

Publié par jfl-seronet le 27.12.2011
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La période du 1er décembre annonce toujours son lot de nouvelles concernant le VIH/sida. Données épidémiologiques récentes, conférences internationales, points sur les évolutions de l’épidémie dans certaines régions du monde. Récemment des experts ont fait part de leur vision de l’épidémie au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Explications.
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L'inaction des gouvernements et l'accès limité à l'éducation et aux soins médicaux dans le monde arabe accroissent le risque d'une expansion de l'épidémie de VIH/sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, estiment des experts. L’épidémie y bénéficierait d’un terreau assez profitable puisque la maladie y est taboue et les personnes qui en sont atteintes sont fortement discriminées. "La région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord est l'une des deux régions dans le monde connaissant la plus forte progression de l'épidémie de VIH", a déclaré à l'AFP (7 décembre) Aleksandar Sacha Bodiroza, conseiller sur la question du VIH et du sida au Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). "Le nombre de personnes ayant besoin d'un traitement dans la région est passé d'environ 45 000 en 2001 à quelque 160 000 en 2010", précise-t-il. Lorsqu’on regarde les chiffres du rapport des Nations Unies publié le 30 novembre, on constate que le virus du sida a infecté 2,7 millions de personnes en 2010 dans le monde, soit une baisse de 15% par rapport à 2001, tandis que le nombre de décès liés au virus est en recul en raison d'un meilleur accès au traitement. Ce mouvement trouve-t-il sa traduction dans le monde arabe ? Pas du tout. Selon les données, le taux d'infection et de décès est en hausse. Seraient en cause : le manque d'actions gouvernementales, le problème d'accès aux services médicaux et l’absence de prise de conscience du public. Les Nations unies estiment entre 350.000 et 570.000 le nombre de personnes vivant avec le VIH au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, région qui compte plus de 367 millions d'habitants. L'infection est concentrée dans les populations vulnérables : homosexuels, personnes usagères de drogues par injection, travailleurs et travailleuses du sexe et leurs clients. Une étude publiée récemment par la Public Library of Science, citée par l’AFP, évalue le taux d'infection parmi les hommes homosexuels à 5,7% au Caire et à 9,3% à Khartoum (Soudan). Si certains pays ont commencé à prendre des mesures, la stigmatisation des personnes infectées demeure très forte dans cette région où les relations sexuelles entre personnes du même sexe et avant le mariage sont souvent considérées comme un crime. "La vie de ceux qui sont porteurs du VIH est très difficile (...) Ils ne peuvent pas parler librement de leur maladie avec leurs proches. Nous avons eu des cas de personnes mises à la porte par leur famille", note Brigitte Khoury, psychologue clinicienne au centre médical de l'Université américaine de Beyrouth, interviewée par l’AFP. "Le fil commun qui relie tous les pays de la région est l'impact de la stigmatisation et de la discrimination, qui sont les principales raisons pour lesquelles les personnes séropositives ou appartenant à des groupes à risques n'ont pas accès aux services essentiels", explique Aleksandar Sacha Bodiroza du Fonds des Nations unies pour la population. De nombreux pays arabes exigent, avant de délivrer un visa ou un permis de séjour, que les étrangers passent un test du sida. Autant d’obstacles qui contribuent au développement de l’épidémie dans cette région.

Commentaires

Portrait de sonia

Encore un article qui vient stigmatiser le monde arabe ! Qu'en est il des juifs arabes d'Israël ?(palestiniens...) Pourquoi ce silence dans le traitement de l'info?