VIH le Planning Familial dénonce la criminalisation

Publié par jfl-seronet le 02.12.2008
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justice et VIH
Le combat contre la pénalisation de la transmission ou de l'exposition au VIH est une préoccupation ancienne du Planning Familial. Depuis 1995, cette structure agit contre cette dérive, contre cette "criminalisation" qui "connaît un essor mondial important." Explications.

"De l’Europe aux Etats-Unis, du Mali au Mozambique, de l’Azerbaïdjan à l’Australie, la transmission ou l’exposition au VIH font l’objet de poursuites judiciaires aux conséquences désastreuses", dénonce le Planning Familial dans un récent Rapport. "Dans de nombreux pays, le seul fait d’avoir exposé un ou une partenaire au risque VIH, même sans avoir effectivement transmis le virus, peut mener en prison. Au Sierra Leone, une loi criminalise la transmission du VIH par une mère à son enfant ; en Egypte, vivre avec le VIH peut mener à des poursuites pour crime de "débauche", constate le Planning familial. Ce dernier s'alarme d'ailleurs de cette tendance à la "criminalisation" qui "connaît un essor mondial important". Mais ce qui est très intéressant, c'est que le Planning démonte un des principaux arguments des tenants de la pénalisation.

"Pour justifier ces lois, la cause des femmes est avancée au motif que, confrontées à un cumul de vulnérabilités dans cette épidémie, elles auraient besoin d’un arsenal judiciaire pour les protéger de l’inconscience des hommes ! Force est de constater que lorsque ces lois sont appliquées, elles se retournent contres les femmes, celles-ci étant souvent dépistées plus tôt que les hommes (à travers un simple suivi gynécologique ou de grossesse) mais également en raison des inégalités femmes/hommes quant à l’accès à un tribunal ou un avocat", explique le Rapport du Planning Familial. Pour cette institution, c'est une évidence que "la pénalisation de la transmission VIH est dangereuse et contre-productive. Elle ne fait qu’intensifier le déni, le secret et la peur qui entoure ce virus ainsi que celles et ceux qui en sont atteints. Elle crée ainsi un terrain plus favorable à une propagation de l’épidémie qu’à une prévention efficace."


"Toutes les personnes séropositives ne sont "victimes" que d’une seule et même chose : le VIH. L’épidémie de sida appelle à une mobilisation forte assortie d’une réponse à la hauteur des enjeux. Cette réponse ne peut pas être judiciaire. La prévention et l’accompagnement seront toujours plus efficaces que la contrainte et la répression", estime le Planning Familial qui appelle, comme sa fédération internationale International Planned Parenthood Federation, les législateurs du monde entier à mettre tout leur zèle dans des lois destinées à lutter contre la source de toutes ces contaminations : inégalités femmes/hommes, homophobie, violences… plutôt qu’à poursuivre les personnes vivant avec le VIH.
Paris, le 28 novembre 2008
Plus d'infos sur : http://www.planning-familial.org

Commentaires

Portrait de avion

Et oui !!!! Voici comment l'envolée de la criminalisation des personnes vih+ peut, à long terme et de manière indirecte, d'ailleurs insoupçonnée, profiter aux séropositifs dans leur ensemble. Tout d'abord, peuvent être poursuivies les personnes qui omettent de déclarer leur séropositivité en ayant des pratiques à risques. Conséquence numéro 1, de plus en plus de personnes refusent de se faire tester. On le constate par le nombre important de patients qui apprennent leur séropositivité alors qu'il ont déjà développé une pathologie opportuniste grave. Mais tant qu'on ne se sait pas vih+, on ne courre pas le risque de ne pas avoir informé son partenaire, on n'est donc pas attaquable selon la loi. Conséquence numéro 2, les séronégatifs inconséquents se dé-responsabilisent d'assurer eux-même leur prévention, en se déchargeant contre les vih+ qui devraient seuls assurer la démarche d'information, de mise en garde et de prévention, ben voyons. Alors, plus de séropos qui refusent de se faire tester, donc de savoir, et d'être soignés, cela fait des charges virales qui augmentent, et des séropos qui baisent sans scrupules. Ajouter à ça des séronegs qui se dé-responsabilisent, et qui baisent avec des séropos non traités, et en avant les nouvelles contaminations !!!!! ça va grimper en flèche. Et finalement, pourquoi pas, car plus il y a de séropos, plus les labos obtiennent de gros budgets pour développer de nouveaux médicaments efficaces, pour les séropos. Voici donc comment ces lois criminalisantes peuvent avoir de manière très perverse et détournée, un côté très positif pour les séropositfs.
Portrait de piwee1

Je poserais juste une question : qu'est ce qui est plus important, la vie ou un simple rapport sexuel ? A mes yeux la vie. Comme je le disais ailleurs, chaque contamination est à étudier au cas par cas et il ne faut en aucun cas généraliser. Je pars sur le principe d'une rencontre sexuelle : une personne séropositive n'est en aucun cas tenue de divulguer son état à son partenaire, mais il doit tout faire, en partant d'une logique déontologique, pour protéger la personne, d'où les solutions existantes. Et tant que la personne séropositive ne sait pas qu'elle l'est, donc en théorie qu'elle est négative, rien ne l'empêche de prendre un minimum de précautions. Vous savez ce qu'on dit à propos des mauvais conducteurs : le danger vient des autres jamais de soit. Là, c'est pareil. La criminalisation engendrerait une baisse des tests ??? Je ne vois pas en quoi, à partir du moment qu'on est sur de soit. Et si ce n'est pas le cas, on se protège tout simplement. "La capote, c'est pas pour les marmottes". Après c'est sur, il y a des personnes qui se sont fait avoir par d'autres avant et qui dans une idée de vengeance veulent en plomber le plus possible. Et il faut les laisser en liberté ??? Je ne suis pas d'accord. Les séronégatifs se déresponsabilisent ??? Possible, mais alors à eux d'en assumer les conséquences. Pour ma part, j'assume. J'étais amoureux et je lui ai fait confiance, trop d'ailleurs et j'en paye le prix, je suis coupable sur ce point, mais je ne vais pas m'amuser à pilonner tout le pays pour autant. Je suis victime dans le sens où là personne qui m'a contaminé le savait et m'a menti. Mais aussi coupable d'avoir été trop bon. Mais comme je le disais, c'est au cas par cas. Toute cette histoire à cause d'un article paru dans la presse et beaucoup de sites internet courant de l'été 2007 car un jeune homme aurait contaminé une dizaine de personnes en Provence, tout en se sachant malade, et confondu suite à un génotypage. Forcément que ça fait scandale, ce n'est qu'un détail du lourd dossier que le parquet a bien voulu divulguer. S'il vous plait, ne généralisons pas, chaque cas est unique et chacun de nous devrait et aurait dû avoir le choix...