VIH le Planning Familial dénonce la criminalisation
"De l’Europe aux Etats-Unis, du Mali au Mozambique, de l’Azerbaïdjan à l’Australie, la transmission ou l’exposition au VIH font l’objet de poursuites judiciaires aux conséquences désastreuses", dénonce le Planning Familial dans un récent Rapport. "Dans de nombreux pays, le seul fait d’avoir exposé un ou une partenaire au risque VIH, même sans avoir effectivement transmis le virus, peut mener en prison. Au Sierra Leone, une loi criminalise la transmission du VIH par une mère à son enfant ; en Egypte, vivre avec le VIH peut mener à des poursuites pour crime de "débauche", constate le Planning familial. Ce dernier s'alarme d'ailleurs de cette tendance à la "criminalisation" qui "connaît un essor mondial important". Mais ce qui est très intéressant, c'est que le Planning démonte un des principaux arguments des tenants de la pénalisation.
"Pour justifier ces lois, la cause des femmes est avancée au motif que, confrontées à un cumul de vulnérabilités dans cette épidémie, elles auraient besoin d’un arsenal judiciaire pour les protéger de l’inconscience des hommes ! Force est de constater que lorsque ces lois sont appliquées, elles se retournent contres les femmes, celles-ci étant souvent dépistées plus tôt que les hommes (à travers un simple suivi gynécologique ou de grossesse) mais également en raison des inégalités femmes/hommes quant à l’accès à un tribunal ou un avocat", explique le Rapport du Planning Familial. Pour cette institution, c'est une évidence que "la pénalisation de la transmission VIH est dangereuse et contre-productive. Elle ne fait qu’intensifier le déni, le secret et la peur qui entoure ce virus ainsi que celles et ceux qui en sont atteints. Elle crée ainsi un terrain plus favorable à une propagation de l’épidémie qu’à une prévention efficace."
"Toutes les personnes séropositives ne sont "victimes" que d’une seule et même chose : le VIH. L’épidémie de sida appelle à une mobilisation forte assortie d’une réponse à la hauteur des enjeux. Cette réponse ne peut pas être judiciaire. La prévention et l’accompagnement seront toujours plus efficaces que la contrainte et la répression", estime le Planning Familial qui appelle, comme sa fédération internationale International Planned Parenthood Federation, les législateurs du monde entier à mettre tout leur zèle dans des lois destinées à lutter contre la source de toutes ces contaminations : inégalités femmes/hommes, homophobie, violences… plutôt qu’à poursuivre les personnes vivant avec le VIH.
Paris, le 28 novembre 2008
Plus d'infos sur : http://www.planning-familial.org
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Commentaires
Vive la criminalisation des patients vih+ .... LOL !!!!!
Pas tout à fait d'accord