VIH : le sport, c’est la santé ?

Publié par Mathieu Brancourt le 04.04.2012
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sportactivité physique
Une journée de réflexion "Sport et VIH" est organisée mercredi 4 avril au Stade Charlety à Paris. Les résultats d’une étude menée par l’université de Montpellier seront présentés. De nouvelles données d’analyse et de compréhension du rapport au sport des personnes séropositives. Le but : leur en faciliter l’accès et la pratique.
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Comment pratiquer une activité sportive lorsque l’on vit avec le VIH ? C’est à cette question que tente de répondre la journée de réflexion "Sport et VIH". Organisée conjointement par Actif Santé, la région Ile-de-France, le Sidaction et le COREVIH (Coordination régionale de lutte contre le VIH) Sud-Ile-de-France, cette manifestation sera l’occasion d’échanger sur l’étude sociologique "Perspectives et nouveaux dispositifs pour faciliter l’activité physique et sportives des personnes atteintes du VIH".


"La première partie concernera les données recueillies par l’étude et les enjeux de la pratique sportive lorsque l’on est séropositif", précise Estelle Duval, ingénieur d’Etude Santé, éducation et situation de handicap à l’université de Montpellier 1. Sylvain Ferez, chercheur responsable de l’étude, recensera les constats des actions de terrain, et tout particulièrement les freins liés à la pratique sportive. Les conséquences physiologiques seront aussi évoquées. "On raisonne toujours comme si le sport est nécessairement bon pour la santé, mais il faut aussi voir dans quelles conditions la personne le pratique", indique Estelle Duval. Suivront des tables rondes, afin de mettre en perspective les résultats de l’étude avec le constat de terrain des associations. "L’objectif est de faire émerger une prise en compte collective, dans l’optique d’améliorer l’accès au sport", résume encore l’ingénieur.


Malgré quelques spécificités selon le sous-groupe de population (gays, femmes ou migrants), les personnes vivant avec le VIH rencontrent les mêmes problématiques. "Il y a la capacité physique à pratiquer, mais aussi la représentation de ses propres capacités", indique Estelle Duval. Certains ne veulent pas changer leurs habitudes d’autres s’adaptent spécifiquement, de manière quasi-thérapeutique. Car selon eux : "Il faut faire du sport, pour être un bon malade", explique-t-elle. La question de la visibilité, avec les stigmates physiques réels ou auto-projetés, mais aussi la dicibilité de sa maladie, se posent également dans l’approche sociale du sport chez les personnes séropositives.


L’étude a été financée dans le cadre d’un appel d’offres de Sidaction. "Sidaction finance également des programmes d’éducation physique adaptée sur les missions qualité de vie/qualité de soins de l’association", indique Vincent Douris, chargé des questions sociales de l’organisation de lutte contre le sida. Selon lui, la question traitée lors de cette journée est double : "Voir comment améliorer l’acceptation sociale des personnes vivant avec le VIH, mais aussi comment les engager dans cette activité qui crée du lien social et maintient la qualité de vie".

Commentaires

Portrait de Coeursauvage

Je pense que le sport pour les séropositifs ne présentent que des avantages. Moins au niveau du physique que du mental. Occuper son corps, c'est aussi occuper son esprit et lui permettre de se libérer temporairement du poids de la maladie. Le mental est d'une grande importance dans toute maladie. Rester optimiste, rester actif, c'est garder l'espoir de vivre mieux et oublier un peu ses soucis, ses craintes et ses angoisses. Tiens, il faudra que je me mette au sport, moi...
Portrait de trente1

Bonjour

je suis un sero concerné et adepte de sport , surtout de sport d'endurance, trail notamment. J'ai parfois l'impression qu'une situation de sero+ change notre approche d'une question qui releve plus de la passion que du benefice escompté dans la pratique sportive .

Qu 'en pensez vous ?

Portrait de basique

Le sport est important pour un S+, notamment les sports d'endurance et la pratique régulière. j'ai lu ( je ne sais pas si je peux le citer ici..) le livre "anticancer" de JJSS.. j'y ai trouvé plien de bonnes recettes a nous appliquer a nous aussi.. ce VIH qui nous crée une inflammation chronique, qui porte atteinte a notre immunité, c'est exactement ce qui est la génèse de nombreux cancers.. La psécificité de nos traitements en plus font que les bonnes recettes applicables aux cancéreux peuvent aussi s'appliquer a nous même...activité physique régulière, alimentation saine et variée, équilibre psychologique... Ce à quoi finalement tout le monde devrait veiller,... nous nous devons de le faire ..
Portrait de Coeursauvage

Séropositif ou non, je pense qu'on est sportif dans l'âme ou qu'on ne l'est pas. On aime ou on n'aime pas l'activité physique. Pour ma part, j'ai toujours eu beaucoup d'activité physique sans pour autant faire du sport. Mon organisme, je pense, aurait du mal à résister à un effort intense. Pourtant, je bouge énormément et je reconnais que l'inaction me pèse. Le sport stimule l'organisme et conserve la musculature. Ce dernier point est particulièrement important, et pas seulement pour les séropo. Mais encore faut-il avoir l'énergie et la volonté de se bouger... La maladie, il faut bien le reconnaître, ne nous porte pas à surmonter nos tendances naturelles que sont la paresse et le goût de certains pour l'inaction.
Portrait de trente1

Le VIH aujourd’hui hui peut être considéré comme une maladie chronique , contrôlable dans le temps au prix d'un certain ( par tri therapie ou autre ). le sport d'endurance a aussi cette spécificité, à savoir qu' il faut souvent beaucoup de régularité mais avec une intensité moins importante que d'autres sports . Aussi je fais le parallèle entre prendre son traitement tous les jours et choisir de marcher ou courir 45 mn tous les 2 jours . qu'en pensez vous ?
Portrait de Phoenix.

ma mis le feu au cul, j'ai repris le sport après une trop longue retraite sportif:) c'est redevenu ma came, je pratique un art martial et du sport en salle (musculation et cardio), environ 6 h semaine. Tant que ma santé me le permettra je continuais, et je n'ai pas à envier les autres au niveau performance, je suis tout à fait dans le coup. Bon, des coup de pompes parfois et un peu à la traine de temps à autre, mais je mets cela sur le dos du mauvais sommeil. Je connais plein de s- qui ne me suivraient pas et préfèrent rester affaler dans le canapé à manger des cochonneries, boire des sodas, de l'alcool ou fumer des joints et si je propose un tour de vélo ils sont toujours une bonne vieille excuse:) Avec le ce putain de virus j'avais perdu plus de 12 kg, il était indispensable pour moi et pour l'image que j'avais face au miroir,de reprendre les choses en main. je ne supportais plus se sac d'os que j'étais devenu ... Alors j'ai d’abord commencé par la muscu et le régime prise de masse qui va avec, mais non sans peine et découragement par moment. D'autant que rien n'est jamais acquis et le moindre arrêt prolongé vous fait régresser, comme pour tout sport. Le moindre repas loupé et c'est quelques grammes de reperdu ... et oui un régime prise de masse pour un ectomorphe est tout autant difficile que pour ceux qui veulent en perdre! Enfin après un bon renforcement musculaire et un gain de 7kg de muscle en plus que mon poids de forme avant l'infection, je me sentais enfin reconsolidé et prêts à reprendre l'une de mes grandes passions de jeunesse : les art martiaux. Et cette fois je ne compte pas lâcher le morceau et espère bien atteindre mon objectif et cela VIH ou pas ... inch allah (petit citation: A 20 ans on à le corps dont on hérite. A 40ans celui que l'on mérite)
Portrait de Coeursauvage

Bravo pour ce courage et cette volonté. J'espère avoir les deux pour suivre ton exemple à mon rythme (je n'ai plus 2O ans, ni même 40...)
Portrait de Phoenix.

coeur sauvage, je connais plein de gens qui à 50 ou 60 ans se sont mis sérieusement à la musculation avec des résultats probants. On en avait déjà parlé sur ton blog, je pense sérieusement que la musculation est le seul moyen de combattre une éventuel fonte musculaire du au vih. Et pour cela tu n'as pas besoin forcement de t'inscrire dans une salle de sport qui peut être onéreuse.Une paire d'haltères, deux chaises et un tapis de fitness peuvent largement suffire pour te mettre dans le bain durant les premiers mois. De plus, ce qu'il faut savoir et que beaucoup de gens ignorent c'est que la musculation est la seul activité physique qui permet au corps de sécréter deux types d’hormones, qui sont des hormones rajeunissantes : * l’hormone de croissance qui permet de régénérer les tissus. * Et la testostérone , bon au niveau des os, le la peau, du cerveau, qui donne un excellent mental et qui est aussi une hormone très intéressante au niveau de la libido aussi bien chez l'homme que chez la femme;) Donc avec un peu de volonté et à ton rythme (par exemple 3x 45 mn semaine pour commencer) il n'y a pas de raison que tu n'y arrives pas et t'y as tout à gagner...
Portrait de Coeursauvage

Merci pour tes conseils précieux de connaisseur. J'ai une petite baisse de forme en ce moment, morale et physique, mais j'ai de la volonté et le désir puissant de conserver une jeunesse éternelle. Alors, pas de problème, je m'y mets très bientôt!
Portrait de KRIS3

J'ai commencé à 46 ans à faire du sport en salle régulièrement depuis 2006 ; avant cela c'était uniquement ou presque en montant 4 à 4 les marches du métro et encore , pas les jours de grande pollution ! Pourquoi le sport ? par besoin devant l'évolution naturel du corps avec les années à se laisser emporter par les mauvaises graisses !! et puis depuis 2007 j'ai eu une raison de plus avec le VIH de vouloir en faire ! Cela me permet à chaque séance de transpirer et de maintenir ma musculature actuelle , modifiée en mieux depuis 5 ans .J'ai souvent remarqué que même et surtout , lorsqu'on est fatigué au début d'une séance de sport , on s'en ressent bien mieux lorsqu'on l'a fini ! d'où un bénéfice de bien-être acquis par l'effort physique ! Je pense que tout activité physique , qu'elle soit en salle ou dans la nature , procure ce bien-être .D'où l'on peut légitimement penser que le sport est bénéfique à tous et surtout aux personnes malades qui peuvent se mouvoir aisément ! J'ai en plus du prendre un traitement contre le VHC entre mars et juin 2009 lorsque je vivais encore à Asnières sur Seine ; le peu de sport que je faisais à ce moment là , même si à cette période je n'avais pas la même force pour faire du steeper ou du rameur , me faisait beaucoup de bien !! Sport que je continuerai de la même façon à mon prochain traitement VHC en Octobre . Le seul fait d'aller à la salle à pied à Clichy me faisait sortir de chez moi ! Si même on ne peut s'inscrire dans une salle de sport , une bonne ballade en pleine nature ou le plus loin de la pollution à un rythme soutenue qui fasse que l'on transpire un peu , est une bonne activité ! Mon idée sur le sport , est qu'il permet d'éliminer le trop plein de médicaments qui pourrait s'accumuler dans les graisses et met en mouvement toutes les parties du corps pour qu'elles fonctionnent et augmentent l'immunité de cette façon ! Enfin je dirai , que je ne bois pas d'alcool , je ne fume pas et je suis végétarien ! ça me permet de dire que je n'ai aucune difficulté avec mon traitement actuel , tout juste une petite fatigue l’après-midi qui fait que je dois faire une sieste de temps à autre ! Et il est vrai qu'ici à Toulon , faire du vélo ou de la piscine en extérieur ou se balader se fait plus facilement qu'ailleurs ! c'est aussi pour la qualité de cette vie que je suis venu ici ! Voilà mon expérience du sport !