VIH : bénéfices du soutien par les pairs

Publié par Fred Lebreton le 23.09.2021
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Quels sont les bénéfices du soutien par les pairs pour les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ? C’est ce qu’a voulu savoir une équipe de chercheurs-ses menée par le Dr Rigmor Berg de l’Institut de santé publique de Norvège. Explications.

Rester dans le soin

Les programmes de soutien par les pairs consistent à encourager l’auto support entre personnes qui vivent avec une même pathologie, comme le VIH. Le but est d’apporter un soutien moral, social et matériel (aider à faire les courses, préparer les rendez-vous médicaux, échanger sur son ressenti, etc.) en particulier chez les personnes les plus vulnérables (isolées, en âge avancé, en situation de précarité ou qui ont des comorbidités).

L’équipe du Dr Rigmor Berg a effectué une large revue de 20 études rapporte le site d’infos Aidsmap. Ces études observaient l’efficacité du soutien par les pairs entre PVVIH. Les critères d’inclusion étaient d’avoir au minimum une interaction d’une heure en présentiel de la part d’une personne vivant avec le VIH ; tous-tes les participants-es avaient au moins 18 ans. Les études ont été menées dans neuf pays (États-Unis, Afrique du Sud, Nigéria, Ouganda, Vietnam, Kenya, Chine, Espagne et Mozambique).

L’analyse de ces études s’est concentrée sur trois groupes : les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH), les personnes trans et les femmes, en mélangeant, dans chaque groupe, les personnes qui ont commencé un traitement ARV récemment et celles qui sous traitement depuis plus longtemps. Les chercheurs-ses ont comparé les personnes qui bénéficiaient d’un soutien par les pairs avec celles qui n’en bénéficiaient pas. Ils-elles ont observé une légère amélioration chez les personnes qui bénéficient du soutien, concernant le maintien dans le soin, ainsi que l’observance aux traitements (le fait de suivre sa prescription médicale).

Prudence

Cependant, les résultats variaient beaucoup d’une étude à l’autre et les chercheurs-ses ont conclu que ces résultats étaient à interpréter avec « prudence ». Par ailleurs, aucune des deux études qui se sont focalisées sur l’initiation aux traitements ARV n’a démontré la plus-value d’un soutien par les pairs pour les personnes vivant avec le VIH qui débutaient un traitement. En ce qui concerne le maintien d’une charge virale indétectable (moins de 100 copies/ml étant le seuil retenu dans cette analyse), les résultats étaient contrastés. Une grande étude menée en Ouganda a montré que les personnes bénéficiant du soutien par les pairs avaient deux fois plus de probabilités d’avoir une charge virale indétectable que celles qui n’en bénéficiaient pas, tandis qu’une autre étude plus petite menée au Vietnam n’a pas montré de différences significatives à ce sujet. La nature différente des programmes de soutien par les pairs selon les contextes et les pays a rendu l’interprétation de cette méta analyse (analyse de plusieurs études) compliquée expliquent les chercheurs-ses. Ils-elles concluent que les améliorations observées étaient modestes, mais significatives et suggèrent que le soutien par les pairs doit être pris en compte dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH.