VIH : les discriminations ne baissent pas

Publié par jfl-seronet le 18.06.2009
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effets indésirablesdiscrimination
On pouvait, hélas, s'en douter… Les discriminations contre les personnes séropositives ne faiblissent pas. C'est ce que démontrent les résultats d'une enquête internationale réalisée auprès de 3 000 personnes séropositives.
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Baptisée ATLIS (AIDS Treatment for Life International Survey), cette étude a été réalisée dans dix-huit pays (Etats-Unis, France, Corée, Brésil, Russie, Espagne, Afrique du Sud, etc.). Elle montre que 54 % des personnes touchées refusent de rendre publique leur séropositivité. Comme le précise un article de Destination Santé consacrée à cette étude : "Pour 83 % d’entre eux, cette attitude est dictée par la crainte d’une stigmatisation sociale !" C'est une évidence que les discriminations sont fortes : "A tel point que plus de quatre sondés sur dix, ont estimé que l’annonce de leur séropositivité pourrait avoir des répercussions allant jusqu’à la rupture de relations familiales et/ou amicales", note Destination Santé. Par ailleurs, un tiers des répondants sont inquiets pour leur avenir professionnel.

L'étude rapporte que c'est avec leurs parents que les personnes touchées parlent le plus de leur séropositivité (48,3 %) puis viennent les enfants, les amis, les partenaires… Mais les chiffres indiquent aussi que c'est avec les parents que les personnes touchées disent éprouver le plus de difficultés à le faire. Les femmes séropositives parlent plus volontiers de leur séropositivité à leurs enfants que les hommes (25 % contre 9,5 %).

Une bonne partie de l'étude portait sur les traitements. Très clairement, ce sont les effets indésirables qui dominent. Ainsi, entre 48 et 60 % des répondants, selon les propositions, craignent les changement du visage et du corps, les problèmes de foie, la fatigue, les problèmes de digestion, les troubles du sommeil, les complications cardio-vasculaires. L'effet cumulé des effets indésirables est d'ailleurs le motif d'un changement de traitement pour près de 36 % des répondants. "Un patient sur quatre refuse même de se traiter pour ce motif [ à cause des effets indésirables], et cette proportion peut atteindre 42 % chez les malades européens", note Destination Santé.

Mais l'étude ATLIS ne livre pas que ces résultats-là. Elle indique aussi que 76 % des répondants approuvent la prise des traitements pour éviter les problèmes de santé sur le long terme. Et 74 % sont confiants dans le fait que ces traitements les aident à avoir une longue vie avec le VIH. Lorsqu'on demande ce que les personnes attendent des traitements dans l'avenir, elles répondent une vie plus longue, des effets indésirables moins nombreux pour une meilleure tolérance, des prix plus abs et une meilleur accès aux traitements.
Plus d'infos sur http://www.iapac.org/ATLIS-key.html

 Illustration : Irum