VIH, santé dans le monde : des recommandations pour l’après-2015

Publié par jfl-seronet le 04.03.2014
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Mondesanté mondialeépidémiologie

"Vaincre le sida – Promouvoir la santé mondiale", un thème, un titre, un plan, un nom aussi. Celui d’une Commission ONUSIDA-Lancet qui s’est réunie, mi février, à Londres pour parler de l’avenir de la lutte contre le VIH et de la santé mondiale. La commission avait pour objectif d’émettre des recommandations dans ces deux domaines pour l’après-2015. Comme il s’agit une commission réunissant une institution internationale et une des plus grandes revues scientifiques au monde (The Lancet). C’est cette dernière qui les publiera... Mais en attendant, on peut, d’ores et déjà, donner quelques infos car la commission et des invités vedettes de l’événement ont communiqué.

Le pari de la Commission ONUSIDA-Lancet n’était pas simple. Des experts techniques, des représentants du secteur de la santé, des responsables du Lancet, de l’ONUSIDA, des personnalités qualifiées, des personnalités politiques, d'autres parties prenantes devaient examiner la manière dont l’ONUSIDA pourrait se moderniser pour contribuer à atteindre les objectifs de santé mondiale durable. Très clairement, cette réunion s'inscrivait dans le cadre des efforts internationaux pour enrayer l’épidémie de VIH/sida et par conséquent améliorer les conditions de santé au niveau mondial. Cet événement visait également à la promotion d'une "nouvelle ère de justice sociale, de santé et de développement durable". Créée au début 2013, la Commission réunit plus de 40 chefs d’Etat et dirigeants politiques, experts en matière de VIH et de santé, etc. pour faire le nécessaire afin que les enseignements tirés de la riposte au sida puissent servir à transformer la manière dont les pays et les partenaires appréhendent les questions de santé et de développement. Voilà ce qu’expliquait, histoire de bien cadrer l’événement, l’ONUSIDA dans un communiqué. Il s’agissait de : "Fournir un cadre destiné à informer sur la manière de traiter les questions de sida et de santé dans le programme de développement pour l’après-2015", d’organiser "des dialogues entre les régions", de "collecter différents points de vue" et, en 2014, de publier des "recommandations finales (…) regroupées dans un rapport complet". En attendant, on doit se contenter de quelques sorties politiques.

Paroles et paroles… de politiques

L’agence de presse chinoise Xinhua (qui couvre beaucoup l’Afrique) avait, en amont de la conférence, pas mal écrit sur la participation du chef d’Etat ghanéen. Très logiquement, l’ONUSIDA l’a cité dans son communiqué de presse. "La lutte contre le sida n’est pas encore terminée. Nous devons intensifier l’action pour obtenir une victoire historique sur la maladie", a donc expliqué John Dramani Mahama, Président du Ghana. "Chacun de nous a un rôle essentiel à jouer pour atteindre cet objectif. Nous devons prendre des mesures pour nous assurer que nous faisons ce qu’il y a de mieux pour nos pays, nos peuples et l’humanité". "Mettre fin au sida et à l’extrême pauvreté relève d’une responsabilité partagée qui doit être une priorité pour l’Afrique et le monde", a expliqué Yayi Boni, Président du Bénin. Sur cela, tout le monde est d’accord et ces formules (pas très nouvelles) n’ont pas fait avancer grand-chose.

Paroles et paroles… de Premières dames

C’est plus sur la méthode qu’a porté l’intervention d’Akie Abe, femme du Premier ministre japonais et donc Première dame du Japon. "Cette Commission assume un rôle historique, fondé sur une accumulation des connaissances et des technologies, pour identifier de nouvelles approches et redoubler d’efforts afin de vaincre le VIH au profit de la nouvelle génération", a-t-elle ainsi souligné. "Nous devons aller de l’avant, mais sans oublier personne. Nous devons transposer les résultats de la riposte au sida à d’autres domaines pour améliorer la santé". Une autre Première dame était de la conférence, Sylvia Bongo Ondimba, Première dame du Gabon. Son service de presse avait d’ailleurs avant la conférence adressé aux journalistes un copieux dossier de presse sur sa participation. Sylvia Bongo Ondimba a expliqué que : "L’égalité d’accès aux services de prise en charge du sida permet le recul de l’épidémie, contribue à la croissance économique du pays et à l’amélioration du bien-être des populations en général. C’est pourquoi la lutte contre le VIH/sida doit être intégrée dans les plans de développement de chaque pays".

L’épouse du président du Rwanda, Jeannette Kagame a, elle expliqué : "Nous avons réussi à fournir un traitement et des soins à ceux et celles qui vivent avec le VIH, mais aujourd’hui beaucoup de personnes doivent aussi lutter contre des maladies non transmissibles (…) Le caractère changeant de la maladie illustre à quel point il est difficile de trouver un remède ou un vaccin, c’est pourquoi nous devons nous adapter et être réactifs. L’Afrique doit être prête ! Le pire est derrière nous. Aujourd’hui, nous savons comment prévenir, comment traiter et comment soigner. Nous devons nous appuyer sur ce que nous avons mis en place et le faire sans plus attendre".

Le pire est derrière nous… vraiment ?

Cette formule de Jeannette Kagame, il semble que d’autres l’aient entonnée aussi. Bien entendu, la réunion de cette commission était en soi le message qu’il fallait accélérer la riposte au VIH pour enrayer définitivement la pandémie… mais certains participants, même s’ils ne contestent pas l’objectif, craignent les messages trop triomphalistes. "Nous avons enregistré des progrès remarquables dans la lutte contre le sida, mais le combat n’est pas terminé et l’excès de confiance est notre pire ennemi", a ainsi déclaré Yayi Boni, Président du Bénin. Prenons un exemple, la consommation de drogues est dans de nombreux pays un facteur qui entretient l’épidémie, il faudrait donc améliorer la prévention, renforcer la réduction des risques… Comme l’expliquait un participant : "Sur trente-deux pays – impliqués dans cette démarche de prévention : seuls deux fournissent au moins 200 seringues stériles par an à chaque consommateur de drogues injectables pour limiter le risque de contamination". Et d’autres exemples de ce type existent et puis il y a également certains chiffres édifiants. D’un côté, entre 2001 et 2012, le nombre annuel de nouvelles infections pour le  VIH chez les adultes et les adolescents a diminué de 50 % ou plus dans vingt-six pays. C’est bien… mais d’autres pays n’arriveront pas à atteindre l’objectif fixé par l’Organisation mondiale de la Santé en 2011 : diviser par deux le taux de transmission du VIH par voie sexuelle d’ici à 2015. Par ailleurs, "au cours des dix dernières années, des études menées dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne font état d’une diminution de l’usage du préservatif et/ou une augmentation du nombre de partenaires sexuels", a rappelé Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA.

On le voit, il n’est, hélas, pas certain que le pire soit derrière nous.

Commentaires

Portrait de alienordak40200

bonjour

NON, le  pire n'est pas derrière nous, que les plus riches se lèvent carnet de chèque en main, et partent vers les pays pauvres et démunis par rapport au VIH.

que les responsables de distributions de drogues arrêtent de s'enrichir sur le dos des drogués,si les hommes politiques se rejoingnaient sur un terrain neutre pour discuter vraiment de se qui se passe dans leur pays respectif,peut -être alors prendraient -ils soins de ceux qui les ont élus.

si le monde est malade, qui votera pour eux.

que l'on aident les scientifiques financièrement, que tous les scientifiques mettent en communs leur découvertes.

MAIS JE RÊVE D'UN MONDE OU LE BIEN ETRE D'AUTRUIT EST DELIQUESCENT.