VIH : sous protection judiciaire ?

Publié par jfl-seronet le 16.02.2011
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Le Premier ministre sénégalais Souleymane Ndéné Ndiaye a annoncé (7 février) qu’il était favorable à "l'élaboration d'une législation régionale destinée à protéger à la fois les personnes vivant avec le VIH, mais aussi celles qui ne sont pas atteintes". Selon lui, il s’agit de créer "un environnement juridique adéquat à la lutte contre la pandémie".
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"Les juristes doivent réfléchir autour de la problématique du sida et du droit, parce qu'il y a beaucoup de problèmes soulevés par le VIH avec les personnes infectées dans leur interrelation au niveau de la société". C’est ainsi, comme le rapporte l’Agence de presse sénégalaise (7 février), que le Premier ministre sénégalais a expliqué son souhait de voir élaborer une législation spécifique au sida. Cette annonce a été faite lors d’une rencontre régionale "des acteurs du pouvoir judicaire sur le sida". "La réunion doit dégager une position commune et éclairer les gouvernements par rapport aux décisions qui devront être prises pour protéger et non pas pour sanctionner les personnes vivant avec le virus, il s'agit pour la loi de protéger ces personnes", a souligné Souleymane Ndéné Ndiaye. "Le droit n'a pas encore saisi les questions que soulèvent les droits des personnes vulnérables", a expliqué le Premier ministre. Présent à cette manifestation, le directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a expliqué qu’on "ne pourra pas atteindre l'accès universel si on a des lois qui bloquent l'accès des personnes vulnérables aux services (…) Il y a des lois qui criminalisent du fait du seul statut sérologique d'une personne, de son orientation sexuelle, de son penchant pour la drogue". Reste que le directeur d’ONUSIDA marche sur des œufs. En effet, l’organisme onusien rappelle qu'il ne "prône ni la légalisation de la drogue, ni celle de l'homosexualité, mais lorsque quelqu'un est homosexuel, [il] doit avoir accès aux traitements, à l'information pour se protéger et protéger ses pairs. Les séropositifs meurent plus de la stigmatisation, de la discrimination, de préjudices que de l'absence de traitements ou de la maladie", a avancé Michel Sidibé. Cette rencontre régionale a réuni des ministres de la Justice, des magistrats des hautes juridictions nationales et régionales et des représentants de personnes vivant avec le VIH ainsi que diverses personnalités du monde scientifique et de la société civile. Comme le précise l’Agence de presse sénégalaise, d’ici quelques temps, on devrait donc voir des propositions sur "les actions à entreprendre pour renforcer la formation des acteurs du monde judiciaire et assurer une meilleure protection des personnes vivant avec le VIH et les populations vulnérables".