VI(H)E sexuelle !

Publié par jfl-seronet le 23.03.2011
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On ne fera pas l’injure, surtout sur Seronet, de prétendre que c’est une nouveauté que nous apprend cette étude réalisée à Casablanca auprès de 134 personnes. Elle démontre que la qualité de vie sexuelle et affective des personnes vivant avec le VIH est perturbée du fait des contraintes inhérentes à la maladie, aux traitements et aux risques de transmission. En revanche, ce qui est intéressant, c’est qu’elle traite de la sexualité des femmes vivant avec le VIH.
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A tout seigneur, tout honneur, c’est le site "Femmes et sida", une excellente source d’information sur le VIH qui a, le premier, publié en France une synthèse de l’étude marocaine (14 mars). Cette dernière porte donc sur la "Qualité de vie sexuelle chez les personnes vivant avec le VIH". Sans trop détailler (c’est à découvrir sur "Femmes et sida"), 80 % des personnes (hommes et femmes) ayant participé à cette étude étaient sous traitements. 80 % avaient une charge virale indétectable. L’âge moyen était de 38 ans et 54 % étaient des femmes. 51 % étaient sans emplois. 41 % des femmes avaient un partenaire sexuel stable, 47 % chez les hommes.
Premier élément, une part importante des personnes (70 %) ont annoncé leur séropositivité à leurs partenaires. "Parmi les hommes inclus, 64 % affirment ne pas avoir une activité sexuelle satisfaisante et 80 % rapportent des troubles sexuels", notamment un problème d’érection, notent les auteurs. Les femmes, dont la sexualité n’est que peu étudiée lorsqu’elles sont séropositives, disent dans cette enquête "ne pas avoir une activité sexuelle satisfaisante" pour 70 % d’entre elles. "69 % se plaignent de troubles sexuels, avec, en particulier, une baisse de la libido, une anorgasmie [absence d’orgasme, ndlr] et une dyspareunie [douleur pendant le coït, ndlr]", indique l’article de "Femmes et sida".
Cela n’étonnera personne, mais ces troubles sexuels "ont une origine multifactorielle et peuvent être dus à l’impact psychologique du caractère sexuellement transmissible de l’infection à VIH", à des motifs biologiques (par exemple, la baisse du taux de certaines hormones), "aux conséquences des traitements antirétroviraux liées aux effets indésirables et au stress que peut représenter la prise de médicaments", etc. L’étude marocaine note aussi une utilisation "insuffisante" du préservatif. "59 % seulement des [personnes inclues, ndlr] dans cette étude utilisent systématiquement le préservatif lors des rapports sexuels ; 42% des femmes séropositives ont des rapports non protégés avec leur partenaire stable et 29 % avec des partenaires occasionnels ; 40 % des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont des rapports non protégés avec le partenaire stable et 23 % avec des partenaires occasionnels", indique "Femmes et sida" qui estime que ces travaux montrent que : "La prise en considération des troubles sexuels doit faire partie intégrante de la relation médecin-patient au cours de l’infection à VIH".