"VIH…EILLIR !"

Publié par jfl-seronet le 12.02.2011
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Autant le dire d’emblée, un unique article n’épuisera pas le sujet, désormais incontournable, du vieillissement avec le VIH. Il faut dire que cette question touche à tant de domaines (la qualité de vie, le rôle des traitements, l’impact du VIH lui-même à long terme, la retraite, etc.) que prétendre à l’exhaustivité tiendrait de l’escroquerie (au moins intellectuelle). Seronet traitera régulièrement de cette question.
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Aujourd’hui, Seronet présente les grandes lignes d’une étude qui avance que : "Le déclin des fonctions physiques dû au vieillissement n'est pas directement lié au VIH."

Les personnes vivant avec le VIH ont autant de probabilités de rencontrer des problèmes de déclin physique lié à l’âge que les personnes séronégatives. C’est le résultat d’une étude publiée dans le numéro de janvier (2011) de "AIDS Patient Care and STDs". Ces dernières années, les chercheurs ont constaté qu’un nombre conséquent de maladies (certains cancers, problèmes cardio-vasculaires, maladies pulmonaires, etc.) liées au vieillissement commençait à apparaitre plus tôt chez les personnes séropositives que chez les personnes séronégatives. Les scientifiques sont partagés quant aux causes. Pour les uns, il pourrait s’agir des conséquences d’un vieillissement accéléré du fait de l'infection du VIH elle-même, d’autres penchent plutôt pour les médicaments qui participeraient de ce vieillissement accéléré. On peut aussi imaginer qu’une conjugaison des deux (infection et médicaments) accélère le vieillissement.
Les scientifiques sont impatients de mieux connaitre le phénomène des maladies liées au vieillissement chez les personnes séropositives et de déterminer le meilleur moyen d'accompagner et de soigner des personnes séropositives qui, désormais, vieillissent.
Comme l’explique l’article de "AIDS Patient Care and STDs", un des centres d'intérêt des chercheurs concerne les fonctions physiques. Ses fonctions incluent l'aptitude physique qu'a une personne pour effectuer des actes qui vont des  simples corvées domestiques à des exercices physiques éprouvants. Rares sont les études qui ont tenté d’évaluer si la réduction des fonctions physiques était plus courante chez les personnes séropositives moins âgées. Des chercheurs américains ont donc décidé de comparer les données entre 3 227 personnes séropositives et 3 240 personnes séronégatives d’une population de vétérans militaires. La plupart des participants à cette étude étaient des hommes et la majorité avait 45 ans ou plus. Les deux groupes (celui des personnes séropositives et celui des personnes séronégatives) ont montré des différences. Ainsi, les participants séropositifs ont plutôt réussi à effectuer tous les exercices réguliers imposés dans le cadre de l’étude. Ils étaient plutôt en sous poids. Ils avaient plutôt un passé d'injection de drogue et avaient "un terrain plus favorable" au développement de maladies cardio-vasculaires, de l'hépatite C et du diabète.
Dans l’étude, les chercheurs ont aussi considéré les personnes (des deux groupes) ayant la même maladie. Les personnes séropositives et séronégatives ayant des maladies cardio-vasculaires et du diabète avaient les mêmes fonctions physiques. Parmi les personnes obèses, les participants séronégatifs étaient ceux qui avaient l’activité physique la plus réduite. La seule maladie pour laquelle les personnes séropositives ont montré des diminutions de fonction physique (comparées aux personnes séronégatives) était celles atteintes de maladie chronique telle que l’emphysème, une maladie pulmonaire. Les auteurs notent qu'ils n'ont pas eu la possibilité d'explorer tous les niveaux de la fonction physique, lorsqu'ils étaient liés à la sévérité des maladies spécifiques (maladies cardio-vasculaires ou diabète) au cours du temps. Ils précisent également que des recherches plus approfondies seront nécessaires pour confirmer leurs premières conclusions. Cependant, ils remarquent que la principale différence dans la fonction physique entre les personnes séropositives et les personnes séronégatives ne semble pas être liée au VIH lui-même, mais aux autres maladies.
Plus d’infos en anglais sur www.aidsmeds.com