VIH/sida en RDC : il faut sauver 1 million de vies !

Publié par jfl-seronet le 26.07.2012
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ConférencesAIDS 2012accès aux soins

La situation du VIH/sida en République Démocratique du Congo (RDC) oblige à la mobilisation la plus large, afin que soit réalisé l’objectif d’accès universel aux traitements et aux soins à l’échéance de 2015, indique un communiqué publié (26 juillet) à la conférence de Washington. ACS/AMO Congo, Act Up-Paris, AIDES, Coalition PLUS et Médecins du Monde rappellent quel est l’enjeu : "Sauver 1 million de vies !"

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Le 18 juillet dernier, des organisations de la société civile congolaise ont organisé une manifestation à Kinshasa afin d’alerter les responsables politiques, les bailleurs de fonds et les médias sur la crise humanitaire que traverse le pays.

1 million de personnes vivent avec le VIH/sida. 430 000 sont éligibles au traitement antirétroviral, mais seules 50 000 y ont accès – soit une couverture de moins de 15 %. La stratégie nationale en RDC prévoit l’accès universel en 2015, là où les programmes financés par le Fonds mondial ont comme objectif de parvenir à 92 000 personnes à la fin de 2014.

Dans leur communiqué, les associations expliquent que : "L’engagement de l’Etat congolais est insuffisant, malgré de récentes déclarations positives pour 2012 et 2013, qui demandent encore à être concrétisées. Certains bailleurs de fonds extérieurs se désengagent du pays, là où la situation appelle à un investissement massif".

Face à cette situation, les organisations de la société civile congolaise réunies au sein du Consortium Plaidoyer VIH RDC, ont émis plusieurs revendications. Certaines s’adressent au gouvernement de RDC. Le Consortium demande, par exemple, que soit déclaré "l’état d’urgence humanitaire au regard de l’épidémie VIH en RDC", la création d’un "fonds spécial d’urgence pour répondre aux besoins immédiats", de "faire appliquer la loi qui prône la gratuité des traitements et des soins pour tous les malades" ou encore de "consacrer, dans le budget de la santé, une ligne budgétaire spécifiquement dédiée à l’achat de traitements et de tests de dépistage, et ce, dès 2012". Aux bailleurs de fonds étrangers, le consortium demande "d'accroître leur soutien à la RDC, à travers le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, mais aussi via le financement direct de programmes d’accès aux ARV". A l’Union Européenne, il est demandé de "prévoir que son prochain Fonds européen de développement consacré à la RDC comprenne un ambitieux volet de lutte contre le VIH/sida. D’autres demandes concernent les Etats membres de l’Union européenne ou les Etats-Unis.

"L’opportunité d’offrir une vie digne aux personnes vivant avec le VIH/sida se présentera au gouvernement congolais à brève échéance, à travers une nouvelle subvention du Fonds mondial. Il doit la saisir et montrer sa volonté de changer la donne. Cependant, le pays ne pourra pas compter sur les opportunités de financement limitées qu’offre le Fonds mondial pour relever ce défi. Nous appelons donc les donateurs internationaux à accroître leur contribution à cette institution, et à financer d’ambitieux programmes autour d’une priorité : la préservation d’un million de vies humaines", indiquent les signataires.