Vous avez dit circoncision ?

Publié par olivier-seronet le 23.09.2008
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prévention
Désormais considérée comme un moyen de prévenir la transmission du VIH chez les hommes – les femmes attendront –, la circoncision telle qu’elle est pratiquée en Afrique ne serait pas sans risque, loin s’en faut. Telle est, en effet, la conclusion d’une étude réalisée au Kenya qui parle de résultats “choquants”, “alarmants” et “inacceptables”.
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Menée sur un total de 1007 jeunes hommes, dont 562 ayant subi une intervention “médicale” et 445 une circoncision traditionnelle, l’enquête publiée par le Bulletin de l’Organisation mondiale de la santé révèle que 18% des premiers et 35% des seconds ont été victimes d’effets secondaires (blessures au pénis, infections, cicatrisations tardives…) 6% des participants ont, par ailleurs, subi des dommages irréversibles : torsion du pénis, blessures au gland ou perte de sensibilité. Des résultats “alarmants” auxquels s’ajoute le risque de transmission du VIH puisque 3% des hommes circoncis sous contrôle médical et 6,3% de ceux qui l’avaient été de manière traditionnelle ont repris les relations sexuelles avant la cicatrisation définitive. Moins de deux personnes sur 10 avaient, en effet, complètement cicatrisé 45 à 90 jours après l’intervention. Incomplètes, une circoncision traditionnelle sur 3 et une sur 6 en milieu médical ont, en outre, nécessité une nouvelle intervention.

Même en milieu médical, multiples sont, selon cette étude, les risques inhérents à la circoncision. Dans de nombreux cas, en particulier en pratique traditionnelle, les instruments n’étaient pas stérilisés entre plusieurs opérations malgré le risque de transmission du VIH. Interrogés par les enquêteurs, seul un praticien s’est cependant déclaré insuffisamment formé pour pratiquer ce genre d’intervention.

Un nombre d’accidents et d’incidents “inacceptable” et vraisemblablement identique dans d’autres pays d’Afrique de l’Est, qui amène les auteurs à insister sur la nécessité de former les praticiens, de leur fournir des kits complets de circoncision, et d’intégrer cet acte à la prévention du VIH et aux services de santé reproductive. Et d’estimer pour conclure que “les gains attendus de la promotion de la circoncision pour prévenir la transmission du VIH pourraient bien être sapés à l’avenir par l’apparition de souffrances inutiles”.
Source : www.aidsmap.com