Washington 2012 : le bilan de l’Aide suisse contre le Sida

Publié par jfl-seronet le 01.09.2012
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Aids washington 2012
A l’instar d’autres associations de lutte contre le VIH, l'Aide Suisse contre le Sida était présente à la 19e Conférence internationale sur le sida qui s’est déroulée du 22 au 27 juillet dernier à Washington. A l’issue de cet événement, l’association a fait le point sur certains sujets abordés lors de la conférence et tirer quelques idées pour l’avenir. En voici quelques unes.
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Dans son communiqué, l’Aide suisse a mis l’accent sur la Prep (Prophylaxie pré-exposition). "La prophylaxie pré-exposition n'est pas encore autorisée en Suisse, elle n'est donc pas encore remboursée par les caisses-maladie", note l’Agence officielle. "Mais cet instrument aussi peut être un moyen privilégié pour certains groupes cibles en Suisse. Dans ce contexte, il semble important de donner, avant toute prescription, de bonnes explications sur les possibilités de prévention individuelle et une information globale au sujet des risques liés à la prophylaxie". Soit une position très prudente. Reste que l’organisme reconnaît le bien fondé de la prévention combinée. L'Aide Suisse contre le Sida explique ainsi : "Nous disposons aujourd'hui d'une large palette d'instruments de prévention. Outre les approches habituelles et efficaces comme les préservatifs, les offres de dépistage et de conseil, la prophylaxie post-exposition (PPE), l'échange de seringues, les programmes de méthadone ou la prévention médicamenteuse de la transmission mère-enfant, nous avons de nouvelles approches à disposition : l'effet préventif du traitement précoce du VIH et la prophylaxie pré-exposition (Prep) qui vient d'être autorisée aux USA. Si ces approches sont combinées les unes avec les autres, une future génération sans sida n'est plus une utopie".

Mais, rappelle l’organisme, cela ne peut bien fonctionner qu’en l’absence de discriminations à l’encontre des personnes vivant avec le VIH. "Dans beaucoup trop de pays – en Suisse aussi – des personnes sont toujours discriminées, stigmatisées et exclues des différents groupes fortement touchés par le VIH : les personnes VIH-positives, les hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes, les travailleurs du sexe, les transsexuels, les consommateurs de drogue, les migrants et d'autres groupes encore. Aujourd'hui, la communauté mondiale ne peut plus se permettre les discriminations : celles-ci empêchent de mettre en œuvre nos efforts en matière de prévention, et coûtent chaque jour la vie à des millions de personnes".
 
Au fait quelle est la situation en Suisse en matière de VIH/sida ? "En comparaison européenne, la Suisse a un taux relativement élevé de personnes infectées par le VIH, et ce pour des raisons historiques. Des activités de prévention efficace (entre autres dans le domaine des drogues…) permettent de diminuer depuis des années le nombre de nouvelles infections. Depuis 2009, c'est le cas également pour les hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes (…) Nous enregistrons néanmoins toujours près de 600 nouveaux diagnostics positifs par année. Entre un quart et un tiers des cas ne sont diagnostiqués qu'à un stade (trop) avancé. Cela montre que beaucoup ne sont pas conscients des risques qu'ils prennent, et que l'éducation sexuelle et la prévention sont toujours très importantes en Suisse aussi", conclut l’Aide suisse contre le Sida.