Web @ctivistes 2.0 : à vos marques, prêts-es, likez !

Publié par Fred Lebreton le 23.02.2021
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Initiativeactivistes

Plus que jamais, le web et les réseaux sociaux sont devenus des plateformes d’expression incontournables pour les activistes, les lanceurs-euses d’alerte et autres agitateurs-rices de consciences. C’est sur Twitter que des mouvements féministes ont vu le jour comme #MeToo, #BalanceTonPorc ou #NousToutes. Plus récemment, le mouvement antiraciste #BlackLivesMatter (Les vies des Noirs-es comptent) a gagné en visibilité, notamment grâce à la puissance des réseaux sociaux. La lutte contre le VIH/Sida n’est pas en reste et, depuis quelques années, de nombreux-ses activistes ont décidé d’utiliser des plateformes comme Twitter ou Instagram pour faire entendre leurs voix. Seronet vous propose de découvrir une sélection de comptes qui valent le détour.

@GwenFauchois

Sur sa bio Twitter, Gwen Fauchois se présente en ces mots : « Aktiviste lesbienne féministe ». Militante de longue date de la lutte contre le VIH/sida, Gwen Fauchois a été chargée de la communication et vice-présidente d’Act Up-Paris dans les années 90. Depuis 2012, elle participe à différents collectifs lesbiens et féministes. Elle tient également un blog où elle questionne l'actualité d'un point de vue minoritaire. Depuis le début de la crise sanitaire liée à la Covid-19, la militante est très active sur Twitter et ses « coups de gueule » sur la gestion de la crise par les pouvoirs publics sont repris en masse.

@TheAidsMemorial

Des histoires d’amour, de deuil et de souvenirs, voici ce qu’annonce le compte Aids Memorial sur sa page Instagram. Chaque jour, le compte partage des photos et des histoires de personnes décédées des suites du sida envoyées par leurs proches pour leur rendre hommage. Une façon digne et touchante de faire vivre la mémoire de celles et ceux qu’on a perdus-es avec des récits souvent très émouvants. Crée en 2017 par Stuart, un Écossais qui préfère rester anonyme, Aids Memorial compte aujourd’hui près presque 160 000 abonnés-es ; plus de 8 000 histoires ont été publiées. Il existe aussi un compte Twitter.

@BR99 (Bruce Richman)

Bruce Richman fait partie de ces activistes infatigables dans la lutte contre le VIH. Ouvertement gay et séropositif, son combat depuis 2012 est de faire connaître le message U = U (Undetectable = Untransmittable ou Indétectable = Intransmissible) au plus grand nombre. Pour cela, il a fondé, en 2016, Prevention Access Campaign (PAC), une initiative basée à New York qui vise à faire la promotion de U = U dans le monde. L’activiste américain est également très actif sur Twitter où il reprend tous les tweets qui mentionnent les campagnes #UequalsU afin de les partager avec ses 8 000 abonnés-es.

@LaBascule

C’est une première en France : un podcast dédié à la Prep ! Cet outil de prévention au VIH, qu’on ne présente plus et qui a déchainé des passions a, aujourd’hui, un espace d’expression pour les personnes directement concernées : les usagers-ères de la Prep. À l’initiative de ce podcast, deux journalistes qui connaissent bien le sujet : Charles Roncier (rédacteur en chef adjoint de vih.org) et Sébastien Magro (membre de l’AJL, Association des journalistes lesbiennes, gays, bis-es, trans et intersexes). Longue vie à ce nouveau podcast qui permettra sans doute à celles et ceux qui se posent des questions sur la Prep d’obtenir des réponses simples et claires de la part de personnes concernées. Par ailleurs, le podcast se décline également sur Twitter et Instagram où les deux journalistes partagent chaque épisode et de nombreuses informations sur le VIH et la Prep.

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Portrait de jl06

Au Cameroun, des homosexuels sont tués en toute impunité et enchaînés en prison
Mercredi 24 février 2021 à 09:502Image d'illustration. Photo © Brian Inganga/AP/SIPA 

Sur place, une ONG rapporte plusieurs assassinats d’homosexuels, ces dernières semaines. Deux femmes transsexuelles ont aussi été arrêtées et incarcérées. 

Quand les regards sont tournés vers le terrorisme qui frappe une partie de l’Afrique, d’aucuns rappellent le sort des minorités sur le continent. C’est le cas du Comité Idaho France. L’ONG, qui lutte contre l’homophobie, rapporte notamment plusieurs cas de meurtres d’homosexuels au Cameroun, survenus au cours des deux dernières semaines, explique France 24, le 23 février.

« Un regain d’homophobie en Afrique »

Le président du Comité Idaho France, Alexandre Marcel, indique que trois homosexuels ont récemment été tués dans le pays : un couple, assassiné à Yaoundé, il y a une quinzaine de jours ; et un homme tué le 22 février à Douala. Des actes perpétrés, selon la même source, en raison de l’orientation sexuelle des victimes. « Il n’y a aucune information qui circule. Aucun média local n’en parle. Nous savons ce qu’il se passe, car nous sommes alertés par des réseaux associatifs et des militants LGBT qui nous font remonter ces affaires », assure Alexandre Marcel. Ce dernier constate aussi « à l’heure actuelle, un regain d’homophobie en Afrique et particulièrement au Cameroun ». Il ajoute qu’« à cause de la pandémie de Covid-19, les homosexuels sont obligés d’être dans leur famille et ne peuvent plus avoir de vie privée. Les choses se savent plus facilement. »

De son côté, Alice Nkom, avocate et présidente de l’Association pour la défense des droits des homosexuels (Adefho) au Cameroun, rapporte l’existence d’un dossier dont elle a la charge : l’arrestation, le 8 février, de deux femmes transsexuelles. Les interpellées, accusées d’homosexualité, d’outrage privé à la pudeur et de défaut de carte nationale d’identité, se trouvaient dans un restaurant lorsqu’elles ont été arrêtées. « Selon nos informations, elles sont toutes les deux enchaînées et privées de nourriture en prison », écrit de son côté le site lgbtphobies.org. France 24 rappelle aussi que plusieurs pays d’Afrique, comme la Mauritanie, le Nigeria ou la Somalie, punissent toujours l’homosexualité de la peine de mort.