L'alcool à moindre risque

L’alcool peut être un plaisir, c’est aussi un cancérogène avéré. Il serait, à lui seul, responsable de 11 % des cancers chez les hommes et de 4,5 % chez les femmes (voies aérodigestives supérieures, œsophage, foie, pancréas, sein, côlon-rectum).

Aucun type d’alcool n’est plus à risque qu’un autre. Tous les types de boissons alcoolisées produisent le même effet : c’est la quantité d’alcool pur consommée qui expose au risque et l’augmente à partir d’au moins un verre d’alcool par jour.

Des études chez les personnes vivant avec le VIH indiquent qu’une consommation problématique d’alcool concerne 16 % d’entre elles. Le rapport d’experts-es sur la prise en charge du VIH précise qu’une consommation excessive d’alcool est associée à une moins bonne observance du traitement, à la progression de la maladie et d’une moins bonne réponse de l’organisme au traitement. De plus, elle peut accroître la toxicité des ARV. Le dépistage d’une consommation excessive est recommandé lors de la prise en charge initiale et au long cours afin de proposer des solutions de sevrage.

Qu’entend-on par consommation excessive d’alcool ?
 Un avis d’experts-es de Santé publique France et de l’Institut national du cancer propose une valeur repère unique pour les deux sexes, exprimée sous la forme d’un nombre de verres standard : c’est ainsi que 1 verre de vin = 1 digestif = 1 verre de cidre = 1 verre de bière = 1 porto = 1 whisky = 1 pastis = 1 verre de champagne (un verre étant à chaque fois la dose standard servie dans un café ou un restaurant). À partir de dix verres par semaine et plus de deux verres par jour, on se situerait dans la consommation excessive.

L’alcool et le Paradoxe français. La bonne réputation d’une consommation modérée d’alcool (environ deux verres par jour) sur la santé cardiovasculaire est controversée : c’est ce qu’on appelle le paradoxe français, potentiellement dû aux antioxydants comme les pigments, tannins et resvératrol contenus dans le vin rouge. Les Français boivent plus d’alcool que d’autres populations comme celle des États-Unis par exemple, qui ont cependant plus de maladies cardiovasculaires. Mais l’explication peut venir d’autres facteurs que la consommation d’alcool.

En cas d’hépatite virale, la consommation excessive d’alcool joue sur la vitesse de progression de la fibrose. Elle augmente le risque de cancer du foie, de décompensation de la cirrhose et de décès.

Côté traitements. Tout est question de quantité. On voit qu’une consommation excessive à des conséquences dans le cas du VIH. En revanche, l’influence d’une consommation excessive sur l’efficacité du traite- ment antiviral dans le cas du VHC fait débat : les scientifiques ne sont pas d’accord. Concernant le VHB, l’efficacité du traitement n’est pas influencée par la consommation d’alcool.

Il existe de nombreuses solutions pour aider au sevrage, vous pouvez consulter le site alcool-info-service.fr ou les appeler au 0 980 980 930 entre 8 heures et 2 heures (appel non surtaxé).

« Je bois un verre de vin de temps en temps pour me détendre en milieu inconnu par exemple.
 Ce plaisir ne me tuera pas plus vite. »

« J’ai toujours trop bu d’alcool,
je me demande d’ailleurs si cette consommation excessive n’a pas participé à ma contamination. Depuis que j’ai appris que j’étais séropo, j’ai levé le pied et finalement ça ne me manque pas. »

« Je bois par période, surtout quand je suis angoissé. On en parle avec mon médecin mais ça ne change pas grand chose pour le moment parce que je ne veux pas prendre de traitement médical contre l’angoisse. »

« Bien que je ne sois pas alcoolique, boire un petit coup ou même
un gros coup de temps à autre fait partie de ma vie. Alors c’est une des premières questions que j’ai posée au médecin après ma contamination. La réponse
a été : mais pourquoi voulez-vous changer vos habitudes ? Me voilà rassurée, je peux garder mes petits plaisirs de la vie ! »

« La vie est précieuse mais il faut savoir profiter aussi des bons moments. Rien n'interdit un verre de vin. Les tanins sont bons
pour le corps, sans excès bien sûr. Le VIH fait partie de mon quotidien mais la fête aussi ! Soyons raisonnable, mais sortons et vivons ! »