BIOSANTECH et son vaccin thérapeutique en développement (source : le Point 28/10/2015)

Publié par la-vie-en-rose le 28.10.2015
6 229 lectures

C'est ce matin que la start-up française Biosantech a présenté des résultats d'un essai chez l'homme d'un vaccin thérapeutique (et non préventif) contre le sida. Il s'agit, pour être précis, d'un essai dit de phase IIa, donc de la première partie d'études réalisées chez un nombre limité de patients homogènes, afin de déterminer la posologie optimale du produit en termes d'efficacité et de tolérance par rapport à un placebo. Seule la phase III permet de montrer que la molécule répond – ou pas – à son objectif de départ, en l'occurrence qu'elle permettra de remplacer les lourdes trithérapies prises actuellement par les malades. La plus grande prudence s'impose donc aujourd'hui, et cela, d'autant plus que ces résultats ont été présentés à la presse mais pas à la communauté scientifique ou publiés dans une revue médicale, comme c'est normalement la règle.

En septembre dernier déjà, Biosantech avait présenté à la presse ces essais de phase IIa, menés au centre d'investigation de l'assistance publique deMarseille. Le communiqué rappelait que cet essai avait commencé le 2 septembre 2013, avec l'arrêt de la trithérapie du premier patient pendant deux mois. Il faut savoir que l'interruption de la prise de médicaments antirétroviraux entraîne, chez la très grande majorité des séropositifs, une remontée rapide de la charge virale (la quantité de virus dans le sang) en l'espace de quinze ours à un mois. "C'est la première fois qu'un vaccin thérapeutique franchit cette phase, précisait alors Corinne Treger, PDG de Biosantech. Elle suit la phase I, qui a commencé le 25 mars 2013, avec la pré-inclusion d'un premier patient."

Déterminer la dose la plus efficace

Cet essai de phase II a été réalisé sur 48 patients au total : 12 ont reçu un placebo et les 3 autres groupes de 12, des dosages différents. Mercredi matin, le directeur scientifique de Biosantech, Jean de Mareuil, a noté que ce travail avait permis de montrer l'absence de toxicité de la protéine Tat Oyi utilisée (le nom d'Oyi a été ajouté en référence à un patient gabonais résistant naturellement au VIH et chez qui cette protéine était capable de générer une bonne réponse immunitaire). Il a aussi servi à déterminer la dose la plus efficace. "À 33 microgrammes, le vaccin a permis à 4 patients sur 12 de baisser leur charge virale (quantité de virus dans le sang) à une dose "quasi indétectable" un mois après l'arrêt de la trithérapie", a-t-il précisé. Ce résultat est toutefois présenté comme "non significatif" en raison du petit nombre de personnes incluses dans l'étude.

Parmi les autres résultats annoncés, Biosantech cite une diminution à un an du stock des cellules réservoirs du VIH – là où le virus se cache et devient inaccessible aux médicaments – chez certains des patients vaccinés. Pour confirmer ces résultats, Biosantech espère pouvoir lancer dès la fin de cette année un nouvel essai portant sur 80 patients, après avoir obtenu l'accord de l'Agence du médicament. Mais, en attendant, Corinne Treger semble très désireuse de passer la main : "J'ai besoin d'argent, j'ai envie que quelqu'un prenne le relais", a-t-elle déclaré ce matin. Son appel sera-t-il entendu ?


  •  

Recommandé par

Commentaires

Portrait de romainparis

est dévoyé. La définition du vaccin est une substance destinée à être injectée dans le corps et permettant de l'immuniser contre une maladie.

Ce ne sera pas le cas ici.

Aussi, "Biosantech cite une diminution à un an du stock des cellules réservoirs du VIH – là où le virus se cache et devient inaccessible aux médicaments – chez certains des patients vaccinés"

Comment peuvent-ils mesurer une diminution alors même que nous ne connaissons pas encore tous les réservoirs. La science vient de découvrir que l'un de ces réservoirs se cachait dans la graisse.

Portrait de la-vie-en-rose

Oui, c'est vrai que le terme "vaccin thérapeutique" est galvaudé puisque ce n'est pas à proprement parler une vaccination. 

J'ignorais qu'il y a aussi des réservoirs dans la graisse. Tous au régime !

Je trouve aussi qu'il y a des trucs bizarres autour de BIOSANTECH, qui a racheté une molécule à un chercheur il y a quelques années et qui maintenant veut revendre l'affaire (grosse plus-value ?) après avoir organisé le buzz dans les médias...

Affaire à suivre quand même : le traitement a l'air TRÈS prometteur. Mais est-ce que ses promesses sont gonflées pour faire le buzz ? Et pouvoir ensuite revendre au meilleur prix... 

Portrait de cyril13

.. qui laissent à douter :

- " ..ces résultats ont été présentés à la presse mais pas à la communauté scientifique ou publiés dans une revue médicale, comme c'est normalement la règle."


- le deuxième est souligné par Romain ( " ..Comment peuvent-ils mesurer une diminution alors même que nous ne connaissons pas encore tous les réservoirs.")


- et enfin, ce qui me fait plus penser à la volonté de créer un buzz : " .. Corinne Treger semble très désireuse de passer la main : "J'ai besoin d'argent, j'ai envie que quelqu'un prenne le relais", a-t-elle déclaré ce matin"

Portrait de la-vie-en-rose

J'ai entendu hier (28/10/2015) Corinne Treger interviewée sur France Info. 

Elle a répondu à 2 des points que tu soulèves, Cyril. 

Voici (résumées) ses réponses :

Point 1 : pas de publication dans une revue médicale. D'après elle, cette procédure longue fait perdre un temps précieux. C'est donc dans l'intérêt des patients que cette étape a été zappée. 

Point 2 : pas abordé. Mais je n'ai pas entendu l'intégralité de l'interview... Cela dit, si le traitement diminue le stock de cellules des réservoirs DÉJÀ CONNUS, c'est un progrès important. 

Point 3 : la nécessité de vendre BIOSANTECH ou de trouver un(des) partenaire(s) financier(s). D'après elle, BIOSANTECH n'aura pas les capacités financières pour assurer la fabrication du traitement quand il sera au point et elle a déjà investi tout ce qu'elle possédait dans la société. 

Pour moi, ces arguments tiennent la route et il est donc impossible de dire aujourd'hui s'il s'agit d'une pure opération financière. D'autant que l'on n'a pas TOUS les éléments, loin de là.

Les mois qui viennent devraient nous en apprendre plus... 

Portrait de la-vie-en-rose

Un vaccin contre le VIH aurait donné des résultats sans précédents, peut-on lire dans Le Point. Et c’est le fruit du travail de chercheurs français, qui ont fait part, ce mercredi, de ces résultats. D’une manière peu conventionnelle cependant, puisque ce n’est pas au travers d’une publication scientifique que les données ont été rendues publiques, mais via les médias. Une manière de faire qui devient de plus en plus commune dans le monde des biotechnologies, mais qui trouble le message : est-on face à une avancée majeure ou à un effet de manche pour attirer de nouveaux investisseurs ? Plusieurs scientifiques français, et l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) ont déjà appelé à la plus grande prudence vis-à-vis de ces résultats.

L’histoire de ce vaccin curatif est longue et mouvementée. A l’origine, c’est le Pr Erwann Loret qui a l’idée de faire des recherches sur la protéine Tat, qui lui semble présenter un intérêt majeur pour lutter contre le virus du sida. Il obtient des résultats très encourageants chez le macaque, mais devra attendre plus de 10 ans avant d’obtenir l’autorisation de poursuivre ses travaux chez l’humain. Quand, début 2013, le Pr Loret peut enfin lancer un essai chez l’homme, il ne manque pas de souligner que c’est grâce à la création d’une start-up, Biosantech, financée en grande partie par des investisseurs privés, que tout cela est possible.

Ce n’est cependant pas Erwann Loret qui a annoncé hier à la presse les résultats de l’essai de phase IIa, mené sur 48 patients séropositifs, en partenariat avec l’Assistance publique Hôpitaux de Marseille. Entre-temps, Biosantech a racheté le brevet du vaccin au scientifique, dans des conditions plus que houleuses.

 

C’est donc aujourd’hui Corinne Treger, la PDG de la start-up, qui assure la communication sur ce vaccin curatif. Et ses arguments, peu scientifiques, sont pour le moins déstabilisants. A la question de l’absence de publication scientifique, elle n’hésite ainsi pas à répondre surFrance Info : « Je n’ai pas de temps à perdre ! » L’auditeur ne manquera pas de remarquer que Corinne Treger est d’ailleurs reçue pour une émission économique, et non pas scientifique… 

La PDG de Biosantech souligne d’ailleurs au cours de cet interview à quel point cette recherche coûte cher et que si elle avait su tout ce qui était demandé à un promoteur d’essai, elle se serait peut-être abstenue... Corinne Treger chercherait d'ailleurs à vendre Biosantech. 

La remarque de madame Treger est lourde de sens, elle montre comment aujourd’hui la recherche en santé est en partie menée par des investisseurs, qui n’ont malheureusement pas de connaissances ni de la science fondamentale, ni des usages en vigueur. Mais si des scientifiques doivent aujourd’hui s’en remettre à des personnes qui estiment qu’une publication, et donc une validation par les pairs, est une « perte de temps », c’est que la France a échoué dans l’accompagnement de ces chercheurs.

LIENS SUR LE MÊME THÈME

  • Sida : un vaccin protecteur efficace
  • VIH : un traitement ponctuel efficace en prévention

 

Portrait de croquant

Vaccination préventive et vaccination thérapeutique

La vaccination est un technique correspondant en l'inoculation dans l'organisme d'un germe (bactérie ou virus) affaibli ou tué. Cette inoculation a pour conséquence le développement d'une réponse immunitaire spécifique dans l'organisme.

Classiquement, les vaccins utilisés correspondent à une vaccination préventive (aussi appelée prophylactique)

Récemment, de nouveaux vaccins ont été mis à l'étude, correspondant à



une vaccination thérapeutique : Il ne s'agit plus là d'agir en prévision d'une éventuelle maladie, mais de tenter de soigner un individu déjà malade. En utilisant les mêmes principes d'injection d'un germe affaibli ou tué, le but recherché n'est pas ici de développer une mémoire à long terme, mais de stimuler le système immunitair

Portrait de cyril13

.. les 2 posts de Fil sur le même sujet, dans la brève (compte-rendu de chat théma)

http://www.seronet.info/comment/165624#comment-165624

Portrait de la-vie-en-rose

Effectivement, cette discussion contient deux commentaires du séronaute "fil" qui sont basés (liens à la fin des commentaires) sur des articles de SITES DE MÉDECINS : Le Quotidien du Médecin (lequotidiendumedecin.fr) et le Journal International du Médecin (jim.fr). 

Dans cette affaire, les médecins et le monde de la recherche médicale sont loins d'être objectifs...

Ils mettent en cause la stratégie (il s'agit bien de stratégie, apparemment) de communication de BIOSANTECH qui ne respecte pas les sacro-saintes règles en usage dans le monde de la recherche médicale. Ça n'est pas très surprenant puisque ces règles et ces usages, ce sont eux (leurs prédécesseurs en réalité) qui les ont mises en place. Mais c'est leur droit. 

Ce qui n'est pas normal, c'est qu'ils utilisent cet aspect de la démarche (non professionnelle selon eux) de BIOSANTECH pour laisser planer un doute sur les résultats eux-mêmes des travaux de cette petite entreprise, présentée dans LEURS médias (nombreux et puissants) comme un électron libre et incontrôlable. 

Je crois qu'il faut bien faire la distinction entre d'une part la politique de communication de BIOSANTECH, qui ne bénéficie pas des appuis et des soutiens du milieu (impitoyable...) de la recherche médicale à part celui de Mark Wainberg (pas n'importe qui tout de même) et d'autre part les résultats obtenus par l'équipe de chercheurs de cette petite société. 

Que Corinne Treger irrite l'oligarchie de la recherche médicale, ce n'est pas ça qui a de l'importance. Ce qui est important, c'est ce que Erwann Loret puis l'équipe des chercheurs de BIOSANTECH ont mis au point dans leurs éprouvettes. 

Portrait de gaylux

Si le "vaccin" été efficace ils aurait deja trouver des acheteur et je dirai meme que elle n'aurait jamais vendu s'y sa guerissait vraiment les seropo pourquoi investir dans un vaccin s'y quamd on a trouver la solution on se defausse car soi disan on a plus d'argent ? En fait elle veux recuperer ses bille ou faire une pluvalu car son projet et foireux elle s'est fait rouler par erwann loret maintenan elle cherche un ou des pigeons pour se refaire !!
La mafia ou buismess du sida dans toute sa splendeur !
En italie aussi ils utilise la fameuse proteine tat afin de lever des fond ... Hazar ou magouille ? http://www.rainews.it/dl/rainews/articoli/Vaccino-italiano-mezzo-flop-po...

Portrait de la-vie-en-rose

La protéine Tat (Tans-activator of transcription) est connue depuis plus de 20 ans. C'est une protéine sécrétée dans les cellules infectées par le VIH. 

Ce n'est pas une découverte de BIOSANTECH. D'autres labos et d'autres chercheurs travaillent sur cette protéine. Rien d'étonnant à ça puisqu'elle joue un rôle apparemment important dans la réplication des cellules infectées. 

La découverte de BIOSANTECH est la protéine Tat Oyi. 

Portrait de gaylux

Sa fait 20 ans qu'on nous fait croire a des vaccin "prometteur" eux senrichissent nous on déchante .. Sa mfou la haine tout ces profiteurs du sida .
Vous croyer vraiment quel a investit de son argent pour guerrir non pour senrichir oui !
C'est un peut comme le general elsisi a qui on a vendu nos bateau mistral et qui avait dit avoir developper une machine qui combaterai le sida qui s'en souvien ?
Ils a dis sa pour guerrir ou pour s'enrichir ? (actuellement c'est lui qui dirigige l'egypte ) a gerber :-S

Portrait de goldo

" Si le "vaccin" été efficace ils aurait deja trouver des acheteur et je dirai meme que elle n'aurait jamais vendu "

Ce n'est pas aussi simple que cela. D'abord tout n'est pas noir ou blanc. Un vacin, thérapeutique ou même préventif, n'est pas soit "totalement efficace" soit "totalement inefficace".

Il ne faut pas oublier que nous parlons d'un vaccin thérapetique et que selon ONUSIDA l'appellation vaccin sera réservée aux traitements qui offriraient chez 30 % des malades une stabilité virémique durant 1 mois après l'arrêt de la trithérapie...

Nous parlons donc d'une guérison fonctionnelle avec un traitement à effet prolongé dont on espère qu'il n'aura pas d'effet secondaire.

C'est cela le but. On peut donc envisager qu'un médicament ne soit efficace que sur une partie bien déterminée des séropositifs, ou dans des conditions bien particulières, et durant une période bien déterminée au terme de laquelle le traitement doit être réinjecté, etc.

Un traitement efficace ne signifie pas l'érradication totale du virus chez tous les patients. Ce serait le nec plus ultra.

Et malgré toutes ces nuances, si on pouvait commercialiser un tel médicament, ce serait une révolution annonçant de nouveaux jours dans la lutte contre la maladie.

Par ailleurs, tous les candidats vaccins "en compétition" sont encore en développement et n'ont pas forcément atteint leur plein potentiel...

Donc, dire que si le médicament - en cours de développement - était efficace la société aurait déjà été vendue me semble trop simpliste.