Carton rouge pour les Suisses !

Publié par aKroBat le 13.10.2008
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On a pas mal parlé de la conférence de Mexico au sujet de l’avis Suisse sur la Charge virale. On a moins souvent évoqué un late breaker particulièrement intéressant à la fin de cette conférence. Ce qui est bien aujourd’hui aujourd’hui avec le net, c’est qu’on peut directement aller chercher à la source les informations. C’est vrai que les conférences sont en anglais mais je trouve dommage que tout le monde n’en profite pas. En premier, ceux qui ont largement relayé l’avis Suisse mais se sont bien gardé de parler ensuite des données contradictoires.

 

Si ça vous intéresse, toute la présentation est visionnable en ligne.

http://www.kaisernetwork.org/health_cast/player.cfm?id=4384#

 

Le late breaker en question était présenté par une jeune médecin Suisse, Suzanna Attia. On est tout de suite fixé par le titre « Can unsafe sex be safe ? » (Le sexe non protégé peut-il être safe ?) il s’agit d’une revue de la littérature scientifique au sujet de la transmissibilité du VIH en fonction de la charge virale et des IST (Infections sexuellement transmissibles).

 

Le propos rondement mené, Suzanna montre :

- Qu’aucune étude ne quantifie directement le risque de transmission au sein du groupe cible de l’avis de la commission Suisse (hétéro en couple stable avec une charge virale indétectable sous traitement anti-rétroviral efficace depuis au moins 6 mois en l’absence d’IST).

- Pas de cas documenté de transmission du VIH par des individus avec une charge virale inférieure à 40 copies/ml de sang [il en a eu depuis].

- Pas de données empiriques sur le sexe anal

- Manque de données dans les études sur l’utilisation du préservatif

- Limites du seuil de détection de la charge virale en dessous de 400 copies/ml

- La durée de la suppression de la charge virale n’est pas disponible dans les études

- Des données limitées sur les IST

 

En gros pour tous ceux qui ont lu des évaluations du risque au sujet des recommandations Suisses, elles ne sont pas étayées sur des éléments concluants dans la littérature scientifique. Petit rappel pour ceux qui avaient entendu parler de la prétendue « étude Suisse », il ne s’agissait non pas d’une recherche mais d’un avis.

 

Commentaires

Portrait de aKroBat

L’auteur concluait avec quelques recommandations qui ont tout l’air d’un carton rouge pour Hirschel et ses sbires :

 

-       Des revues systématiques de la littérature devraient précéder la formulation de positions pour guider les décisions de santé publique

-       Les sources, la qualité et l’applicabilité directe des preuves supportant les recommandation devraient être explicites

-       D’autres recherches sont nécessaires sur la transmission dans les couples sérodifférents dont les partenaires séropositifs est sous traitement anti-rétroviral pour

o     Les différentes natures de rapports sexuels

o     Les infections sexuellement transmissibles sans symptômes et intermittentes de l’appareil génital (Herpès, chlamydia, etc.)

o     La dynamique de la charge virale dans le sang et dans les secrétions génitales.

 

C’est à dire qu’au moment de la présentation, aucun élément fiable ne venait appuyer ou infirmer l’avis de la commission Suisse et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour pouvoir tirer des conclusions fiables qui ne nous mettent pas à risque de transmettre le virus à ceux qu’on aime.

Portrait de grincheux

Bien apprécié ta manière sérieuse de présenter les faits et les données du problème. Je suis d'accord avec toi. Il n'y a rien de strictement scientifique dans les dites études suisses. Comme il n'y en a jamais eu non plus en ce qui concerne par exemple la contamination par fellation. Ce sont des avis, des impressions... tout de même adossés à une pratique de médecins infectiologues.

Cependant, des avis comparables à celui des Suisses s'exprime aussi en France : par exemple, le professeur Pierre-Marie Girard, ancien assistant du Professeur Willy Rosenbaum dont on a entendu parler récemment.

P-M GIRARD dirige le Service des Maladies Infectieuses à l'Hôpital Saint-Antoine et est actif aussi au sein de la Direction Générale de la Santé. Il a répété, à plusieurs reprises, cette année, à la radio comme à la télévision, que la lutte contre le vih était aussi un objectif de santé publique et que les traitements visaient non seulement à soigner les patients qui mouraient sans traitement mais aussi - d'abord ? - à enrayer l'épidémie et que globalement, en France, cet objectif avait été atteint. Et d'ajouter, même en présence de Didier Lestrade, fondateur d'Act up, qu'une charge virale indétectable était très probablement corrélée à l'impossibilité de transmettre le virus. C'est certes un avis mais un avis avisé.

Portrait de aKroBat

Déjà commence par citer précisément ce que dit Pierre-Marie Girard.

 

Etre chef de service cela ne signifie pas nécessairement être au courant de toute l'actualité scientifique sur ce sujet.

La question ici ce ne doit pas être celle de la croyance mais des faits. Désolé, perso je ne prends pas le risque de contaminer le mec que j'aime sur des allégations.

 

Sur la fellation c'est juste faux il y a pas mal d'études scientifiques. Ben, tiens, j'en ferais un prochain billet !

 

 

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Fuck me safe or go and fuck yourself

Portrait de ecceomo

  • T'as jubilation Akrobat, est le reflet d'une vision étriquée de vivre avec sa maladie. Imposer aux autres ce qui est pour leur bien.
  • Mauvaise foi et volonté de discrédité, ça pu la panique ton post. 
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  • ça fait depuis 99 que l'on se pose la question suivante, si la trithé réduit jusqu'à rendre indétectable la présence de VIH en circulation, logiquement les risques de contamination sont aussi devenu minimes. 
  • La liste est longue des personnalités "irresponsables" qui pensent cela.
  • La question est de savoir pourquoi, nous simple mortel séropo ne sommes pas assez adultes pour entendre ce que disent ces études et l'intégrer chacun à sa manière dans sa stratégie des risques (vivre au jour le jour avec le VIH). 
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  • Le débat crucial autour des études suisses n'est pas dans la qualité de l'étude qui est scientifiquement bonne (pan sur le bec de grincheux ! excuse !), mais dans les stratégies de lutte contre l'épidémie . Doit on partir de ce que vivent les gens concernés et parler un langage crédible, réfléchir à une réduction des risques ou continuer de croire à des campagnes de préventions inaudibles car discréditées par nos expériences réelles. 
  • Quel est ce besoin de cultiver la peur ?... Et aussi cette malsaine stigmatisation de ceux qui ne pensent pas comme toi ?..
  • En résumé, le débat se pose entre prévention et réduction des risques...
  • Mais les images véhiculées ne sont pas anodines et en ce sens je me battrai contre les injonctions à rentrer dans les rangs . Oui, la communication publique des "études suisses" est un formidable changement de point de vue dans l'histoire du SIDA; Et je suis prêt à en débattre avec ceux qui n'ont pas peur de la complexité.
  • ecceomo
  •  
  • Positivement / / De passage avant compostage
Portrait de ecceomo

la couleur est une perception relative du réel.
Portrait de aKroBat

IL N'Y A PAS D'ETUDE SUISSE il n'y a qu'un avis et la nuance est de taille. Les Suisses n'ont mené aucune recherche et n'ont fait aucune publication scientifique sur le sujet. Il s'agit seulement de l'avis d'une commission médicale.

Pour le reste bien d'accord avec toi il s'agira d'un débat sur les stratégies de lutte contre l'épidémie.
Mais pour avoir cette discussion il me semble qu'il faut se baser sur des données fiables et ce que montre l'article que je cite c'est que pour le moment il n'y en a pas.
 
Besoin de cultiver la peur? désolé, mais ça m'arrangerait comme tout le monde de savoir que je ne puisse pas transmettre le sida. Moi ce que je trouve surprenant (à défaut de le trouver malsain) c'est plutôt ton acharnement à ne pas considérer les opinions divergentes et à refuser de prendre en compte les autres avis donnés sur ces questions.
 
Pourquoi penser en sens unique?
T'oublie d'ailleurs un peu vite il me semble que la question ne concerne pas que les séropos mais aussi et peut-être d'abord les séronegs avec qui on sexe.

 

 

Fuck me safe or go and fuck yourself

Portrait de skyline

Vas-y Akrobat, fais nous un post sur la fellation que l'on se marre !

C'est vrai que quand Rozenbaum nous dit que la contamination par fellation est quasi nulle, on devrait l'attaquer pour prosélytisme bareback !

Ou non j'ai mieux ! On devrait créer un crime de contamination involontaire par le VIH, Rozenbaum et Hirschel seraient les premiers condamnés....

Avec tous ces imbéciles incultes qui nous entourent, on se demande qui on va bien pouvoir baiser safe... les dangereux barebackers nous prennent en tenaille ! Ouf, Akrobat va nous sauver à l'aide de son trapèze magique !

Vas-y post mon grand post, des milliers de pauvres petites pédales idiotes sont à la veille d'abandonner Kpote et de remplir de honte notre beau pays des droits de l'homme, il faut absolument contre-carrer l'immonde flot de paroles dangereuses de ces séronautes sans foi ni loi.

Vive l'hygénisme et vive le sérotriage !

Portrait de ecceomo

Un article paru sur seronet du 4 juillet

je ne suis pas juste mono-maniaque mais  les fondements des craintes mérite de continuer à s'informer et réfléchir

 

http://www.seronet.info/article/considerons-les-actes-non-proteges-non-c...

 

 / / De passage avant compostage

Portrait de ecceomo

 http://www.saez.ch/pdf_f/2008/2008-05/2008-05-089.PDF

 

 

/ / De passage avant compostage