Celui qui sauve une vie sauve le monde entier.

Publié par jl06 le 08.01.2023
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« Femme, Vie, Liberté » : 300 000 signatures pour le peuple iranien

08 janvier 2023 à 01:00

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Je répète toujours : un fonds ne sauve pas le monde. Et donc les quelques lignes que vous lisez ne changeront pas d'un iota le Grand Livre de l'Histoire. Mais nous portons dans nos cœurs les peurs et les espoirs de centaines de milliers de filles iraniennes qui descendent chaque jour dans la rue depuis près de quatre mois, risquant et perdant leur vie, pour protester contre une théocratie obtuse, oppressive et féroce. Ils ont commencé le 16 septembre, le jour où Mahsa Amini, qui vient d'avoir 22 ans, a été battue à mort par la "police morale" parce qu'elle ne portait pas correctement le voile.

Ils n'ont pas cessé depuis. Chaque matin, ils sortent de chez eux, organisent des cortèges dans les rues, manifestent dans les universités. Ils sont passés à tabac par les paramilitaires, ils sont arrêtés, ils sont exécutés. Mais ils vont de l'avant.

Désormais en Iran la lutte des femmes est devenue le combat de tout un peuple, subjugué par un khomeinisme obscurantiste, humilié par une charia intolérante, réprimée par une garde islamique brutale. Nous avons déjà touché près de 600 victimes innocentes, dont plus de 60 enfants. La révolte se répand partout et enfin quelque chose bouge en Occident aussi.

 

C'était l'heure. De notre côté, nous avons fait la seule chose qui nous paraissait possible, au-delà de raconter les horreurs commises par le régime contre ses enfants. Nous avons lancé une collecte de signatures , dans un premier temps pour demander au gouvernement iranien la suspension de la peine de mort et la libération de Fahimeh , une jeune enseignante et mère de trois enfants, également condamnée à mort « pour entrave à la circulation ».

Nous avons été littéralement submergés par les adhésions, en trois semaines nous avons atteint plus de 300 000 signatures, dont des citoyens ordinaires et des personnalités de la politique, de la culture et du spectacle. Une participation sans précédent, qui nous a convaincus d'élargir le sens de l'initiative et de faire un geste « politique » : nous déposons aujourd'hui les 300 000 signatures à l'ambassade de Téhéran à Rome. Exiger que les droits humains et civils de tous les Iraniens et Iraniennes soient respectés. Crier avec eux Zan, Zendegi, Azadi : Femme, Vie, Liberté. Nous y croyons. Nous nous battons.

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SUICIDE DE MOHAMMAD MORADI : UN RASSEMBLEMENT PRÉVU CE DIMANCHE PAR LES IRANIENS DE FRANCEDe nombreuses personnes s’étaient rendues sur le pont Gallieni pour déposer des photos, des bougies et des fleurs en hommage à Mohammad Moradi. [JEFF PACHOUD / AFP]Par Khalil RajehiPublié le 08/01/2023 à 12:01 Mis à jour le 08/01/2023 à 12:03

Un vaste rassemblement des Iraniens de France est prévu ce dimanche 8 janvier à Lyon après le suicide de Mohammad Moradi, un étudiant iranien âgé de 38 ans, lundi 26 décembre. La manifestation s’élancera à 13h de la place des Terreaux. Elle ralliera la place Bellecour.

Une vive émotion. Ce dimanche 8 janvier, les Iraniens de France vont se rassembler à Lyon en mémoire de l’étudiant iranien Mohammad Moradi, 38 ans, qui s’est suicidé lundi 26 décembre dernier en se jetant dans les eaux glacées du Rhône.

Au cours de cet hommage, les participants devraient également exprimer leur solidarité au mouvement de la révolution en Iran, a noté LyonMag. La marche, elle, partira à 13h de la place des Terreaux pour rallier la place Bellecour.

Mohammad Moradi s’était donné la mort pour soutenir la cause iranienne et attirer l’attention sur la répression «violente» des manifestations contre le pouvoir en Iran.

«NOUS SOMMES FATIGUÉS DE CETTE SITUATION»

«La police attaque les gens, on a perdu beaucoup de fils et de filles, on doit faire quelque chose», avait affirmé d'une voix calme l’étudiant en histoire dans une vidéo postée sur plusieurs réseaux sociaux, avant de se suicider.

 

«J'ai décidé de me suicider dans le fleuve Rhône, c'est un challenge pour montrer que nous, peuple iranien, nous sommes très fatigués de cette situation. Quand vous regarderez cette vidéo, je serai mort», avait-il dit.

Le 27 décembre, le parquet de Lyon avait annoncé à l’AFP avoir «diligenté une enquête en recherche des causes de la mort afin de vérifier l'hypothèse d'un suicide au vu notamment des messages postés par l'intéressé sur les réseaux sociaux annonçant son intention».

De nombreuses personnes s’étaient rendues sur le pont Gallieni pour déposer des photos, des bougies et des fleurs en hommage à Mohammad Moradi.

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