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Portrait de ecceomo

Le blog de ecceomo

De saison

Publié par ecceomo le 02.11.2008
6 723 lectures

dans ce blog je vais mettre petit à petit 

la conscience de ce que j'ai à propos du chemin fait avec la mort

mon atout maître

et le centre même de ce que je peux partager de positif

...

mon urgence didactique

 

ecceomo

positivement / / De passage avant compostage 

Commentaires

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Par ecceomo 2 Novembre 2008, 14:38:30
 
la mort entre
liberté abolue
et

liberté obligatoire

 

 

ecceomo

Positivement / / De passage avant compostage

Portrait de ecceomo

Par ecceomo 2 Novembre 2008, 14:40:07
  • Petite planète bleue
  • es-tu comme nous
  • ré-initialisant vivre à chaque inspiration
  • apprivoisant mourir
  • par l'expiration nécessaire
  • la vague et son ressac
  • de quelle mort s'agit-il
  • quand tout se retire
  • à la force des courants
  • de quelle vie espère-t-on
  • baigner par l'écume de l'action
  • l'abandon consentit aux 2 faces du présent
  • est mon orbite d'humain
  • avec comme soleil le néant


 
  • ecceomo
  •  Positivement / / De passage avant compostage
Portrait de ecceomo

Par ecceomo 2 Novembre 2008, 14:43:55
{K} La cendre
SOUMIS PAR ECCEOMO LE 11 AOÛT, 2008 - 21:01.


Un chanteur que j'aime bien, l'auteur interprète de la chanson "L'amour dans la rue")

 

le texte d'une autre chanson qui me parle fort (on trouve sur Utube ...) 

 YouTube - K - La Cendre (live au Paléo)

 

« K » - La cendre


Certains meurent avant même / d’avoir passé la porte / du couloir qui comporte / cette pression étrange 

certains meurent avant même / de savoir juste un peu / la saveur de ce jeu / de n’être plus un ange 

certains meurent dans des ventres


Certains meurent juste après / encore mouillés de ça / quand on les pose là / au froid de la ruelle

certains meurent juste après / sur le corps essoufflé / dans les bras déchirés / de leur maman si belle

certains meurent dès qu’ils entrent


Certains meurent tout gamins / d’être des riens du tout / des gens nés sans le sou / sur qui on tire à vue

certains meurent tout gamins / fauchés par le brouillard / d’un chauffard d’un soûlard qui passait dans la rue 

certains meurent encore tendres


Certains meurent en plein feu / de leur jeunesse ouverte / un képi sur la tête / pour un vieux président 

certains meurent en plein feu / de leur adolescence / pris d’un coup de démence / ils se pendent au plafond

certains crèvent d’apprendre


Certains meurent pour que dalle / d’une piqûre de bête / d’une pierre sur la tête / le hasard les reprend

certains meurent pour que dalle / d’être allé s’éclater / aux vitres des cités / en gueulant « dieu est grand !»

certains meurent sans comprendre


Certains meurent et reviennent / tout éblouis de là / d’avoir goûté la joie / mais de l’autre côté

certains meurent et reviennent / en riant aux / éclats / à cette peur qu’on a / de voir tout s’effacer

certains meurent sans qu’ils tremblent


Certains meurent de tristesse / tout imbibés d’alcool / suivant le protocole / qu’on leur a inventé

certains meurent de tristesse / sans se donner le temps / d’arrêter un instant / leur vie conditionnée

certains se croient de cendres


Et les larmes me viennent / quand je te perds encore / moi qui serrait ton corps / que je croyais tenir

oh les larmes me viennent / mais je laisse le marbre / et je cours dans les arbres / et je te crois venir

souriante, descendre


Vu qu’on meurt tous les jours / qu’on meurt à chaque instant quand on crache le vent / qu’on a dans nos poitrines

vu qu’on meurt tous les jours / qu’on meurt et qu’on revit / autant laisser la vie / être, autant qu’on s’incline

je veux t’aimer la cendre


Certains meurent et reviennent / tout éblouis de là / d’avoir goûté la joie / mais de l’autre côté

certains meurent et reviennent / en riant aux éclats / à cette peur qu’on a / de voir tout s’effacer

certains meurent sans qu’ils tremblent


Et je t’aime la cendre


* Texte : K (Nicolas Michel) 

 

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Par ecceomo 14 Novembre 2008, 23:02:09

la mort n'est ni une surprise, ni une catastrophe

 

 

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Par ecceomo 14 Novembre 2008, 23:06:11

je sais faire avec la vie

je connais ma mort

 

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Par ecceomo 3 Janvier 2009, 19:54:17

l'ombre des nuages en partage

les pensées sont ce qu'elles sont

 

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Par ecceomo 4 Janvier 2009, 15:49:58
à 25 ans, le monde m'appartenait, la musique me nourrissait (propre et figuré) et l'avenir à créer... mon amant P. était fakir, il vivait à la rue quand on s'est rencontré pour vivre ensemble. 6 mois après il apprends sa séropositivité et disparaît pour "ne pas me pourrir la vie"... mon jeune médecin gay était au première ligne de l'épidémie, fondateur d'Arcat sida mort 2 ou 3 ans après... je n'ai pas attendu l'âge raisonnable pour marcher derrière des cercueils.
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Par ecceomo 4 Janvier 2009, 15:51:10
J'avais 28 ans séropo depuis 1 an. C'était en 88. J'étais musicien pro depuis 4 ans, presque tout le temps solo et en tournée continue. Et j'avais fondé un duo avec S. , une copine complice. Il en faut  de la complicité, création travail jeu de scène relation repas hôtel km au volant... Le frère de S. s'appelait G., à peine plus âgé il était en train de mourir du sida, c'était celui dans le groupe d'amis qui savait mobiliser rassembler faire la fête... Il a préparé ses obsèques et nous les avons réalisé comme il a dit. Ce fut une très belle journée. C'était sa manière d'apprivoiser la mort inéluctable. Et pour S. j'étais comme un frère... Notre relation professionnelle s'est disloquée 2 ans après, pas facile avec ma santé qui déclinait de refaire le même chemin. Notre duo s'est arrêté à sa 52° représentation... J'ai appris de G. sa manière de dévier la peur en concevant l'inconcevable.
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Par ecceomo 4 Janvier 2009, 15:53:05
  • En 95, je sentais l'échéance se rapprocher (8 ans de séropo), et ai décider de quitter la ville pour le pied des montagnes. Pouvoir jouir de ce panorama à l'horizon infini entre 2 passages à l'hôpital. J'étais tombé sous le charme d'un cimetière isolé, un bouquet de cyprès sur le sommet d'une colline face à la chaîne des Pyrénées. C'était devenu le point de rencontre clandestin pour vivre un amour tout autant interdit avec... J'ai acheté ma concession 6 m2 (2 m sur 3) et préparer les indications pour que les vivants qui auraient à gérer  cela sachent quoi faire.
  • Cette place au cimetière, j'y suis aller boire l'apéro avec amis et cousin, j'en étais fier. Un super lieu !...
  • J'y suis aller aussi chaque fois que la vie étais trop dure à porter... Allongé sur la terre, ma place étais prête et je pouvais choisir, être au dessus et vivre, mais cela voulait dire se retirer les doigts du cul et plonger dans la mêlée, que restait il à perdre... ou alors de me tuer, tout étant prêt pour conclure.... D'avoir le choix conscient et l'endroit réel ou poser la question m'a beaucoup aidé à rassembler mes forces. En me relevant et quittant le cimetière, je me rappelle d'heure entre chien et loup où je marchais décider sans savoir vers où, mais sans réserve ni peur.

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Par ecceomo 4 Janvier 2009, 15:54:15
Pendant ces années d'ermite, j'ai aussi connu une longue période à vivre avec ma corde prête sur le dossier de la chaise ... ce n'était qu'un au secours lancé vers moi même car je n'en étais que le seul témoins... Le vieux mythe d'éjaculer une dernière fois en renonçant au souffle !! (OD est peut être un orgasme fatal équivalent) J'avais devant la maison un vieux tilleul plus que centenaire, au jardin 2 énormes noyés, et un gros platane au bord de la route . Il était hors de question de faire ça au tilleul, trop d'amour pour lui, trop plein de ses fleurs de son odeur au printemps, les noyés avec l'avantage d'être un peu à l'écart et surtout d'un dernier pied de nez... pendu ou noyé ... je sais ça fait sourire que moi. Le platane était trop en exposition, même si en dehors du facteur et du laitier, il n'y passe pas grand monde. Se pendre finalement, ça n'allait pas , je ne voulais pas souiller ni une maison ni un arbre de la malédiction des pendus...

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Par ecceomo 4 Janvier 2009, 15:55:52
  • Les tri-thérapies confirmant leur efficacité, il est devenu pas indécent d'imaginer un avenir...
  • J'ai repris ma marche vers les autres, et c'est une jeune femme (déjà mère) que j'ai croisée et qui sans le savoir m'a ramener chez les vivants. On a fait un bébé (exploit d'être dans les premiers protocoles de fécondation assistée et de sperme lavé)... Une grosse galère (mais c'est un autre sujet) et finalement enceinte, mais le bébé est mort avant la naissance, sans explications plausibles. On mets la mort au placard, et elle vous revient par le ventre. Notre couple, pourtant libre à implosé 2 ans après... et me voilà solo, rattrapé par des épisodes opportunistes du VIH (perte vision, locomotion, ulcères oesophagiens accompagnés d'anorexie..) , les projets au tapis en un faux fils mais vrai p'tit mec de 17 ans aujourd'hui, c'est lui qui a été là lors de mon infarctus il y a 2 ans, un moment intense, limpide et serein... du présent tout en conscience grave et sensible.
  • Cet épisode l'a fait grandir et à seller notre confiance réciproque. Il ne comprends seulement pas que je sois amoureux de mec, mais sa tolérance se renforce petit à petit.
  • Et il sait faire maintenant quand la situation est grave...
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Par ecceomo 4 Janvier 2009, 15:56:41
Chemin faisant, cette présence de la mort est devenu une sorte d'expertise... La capacité  à tenir la main, ne pas mentir ".... mais non tu ne vas pas mourir...". J'ai accompagné mon père et soutenu ma famille, visité des copains longtemps, accompagnées des sorties de week end avec pied à perf etc... Je suis de tous les coups où il faut congédier l'angoisse. La mort n'est ni un désastre ni une surprise. Et quand je suis revenu sur les sites de culs, j'ai échangés avec pas mal de mec de tous âges , et le sujet qui déboulait face à leur mal être, était cette présence de la mort comme atout pas comme un boulet. J'ai eu des discussions profondes sur plusieurs semaines ainsi (mais rien qui n'a débouché sur du Q   lol)... Avec les amis dans les environs, j'ai eu aussi des échanges profonds qu'ils n'avaient eu avec personne d'autre. Pour moi, elle n'est plus tabou mais partout autour elle est capable de déclencher les pires frayeurs, si je suis dans le périmètre, je prends cher... J'apprends à me taire ... à la faire taire... je m'en fous maintenant de maîtriser quoi que ce soit, et je paye assez cher de porter le stigmate. En fait, je suis l'ami des vieux et le copain des bébés.

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Par ecceomo 4 Janvier 2009, 15:57:07
L'histoire aime les pieds de nez. De retour d'une semaine à l'hôpital, mon répondeur était assailli de messages. "On" voulait bien me vendre le hangar et ses terres sur la crête... au prix agricole alors que l'immobilier est devenu délirant et que le spot est unique et vraiment génial. C'est comme ça que moi je descends de mon strapontin de précaire et trouve l'endroit cherché depuis tellement longtemps (que je n'y croyais plus), pour y faire un projet de vie... comble de l'histoire, c'est juste 100 m après mon cimetière... en 10 ans de trithé, j'ai fais 100 m sur la crête pour passer d'un projet de mort à un potentiel de vie !

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Par ecceomo 4 Janvier 2009, 15:58:44
D'un coup, ces derniers mois, tout c'est précipité, le retour du désir, des rencontres et puis inespéré, un contrat pour Madagascar, aller y faire de la musique avec les gamins qui vivent dans la rue, de la création et de la formation d'intervenant... À Madagascar, il y a une coutume de retournement des morts. Il y a la mort humide puis la mort sèche... dans cette mort, seulement en année impaire, on sort le mort de son tombeau le nettoie fait une fête avec de la musique ... et change le linceul pour ne pas qu'il ait froid avant de le remettre au tombeau... J'ai donc appris cela car vivant avec des malgaches en plein pendant cette période. Un jour de déprime, en errant loin derrière la gare, dans un quartier malfamé je suis tombé sur des vendeuses de linceuls en soie sauvage car mada à la plus belle soie sauvage du monde. Je me suis donc acheté mon linceul , me rappelant comme ma place au cimetière m'a aidé à faire des choix dans les moments durs. Le linceul sur le lit, n'a rien à voir à mes yeux avec un dessus de lit, j'en vois clairement la différence... mon pote malgache avec qui je bossais et habitait a été ébranlé, cela frisait le blasphème. Mais c'est un mec droit et très intelligent, on a confiance l'un en l'autre et beaucoup de respect, ce qu'il fait qu'il savait mon vih, et que il a bien vu mon amant dans mon lit (chez lui !!!...) Il m'a alors sorti un proverbe de sagesse Malagasy "Seuls ceux qui osent braver la mort se drapent d'un linceul"... phrases dites au guerrier qui partent à l'assaut. Il m'a donc dit que avec mon histoire, ce n'était pas prétentieux pour moi de dormir dans mon linceul.... mon amant, lui il trouvait ça bien, c'est chaud un linceul en soie, et c'est rêche la soie sauvage....

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Par ecceomo 4 Janvier 2009, 15:59:23
Mais proches savent que je suis capable sereinement de faire le choix de mourir sans que leur culpabilité soit en cause et en ce moment, je trouve que "c'est con la vie" mais j'en reprends 2 louches. je ne suis pas morbide, ma pulsion de vie est plus forte que tout, et j'arrive même à être joyeux alors que le réel m'a réserver de ces ironies acides dont il a le secret... Quand le bonheur s'est essuyé les pieds juste au seuil de mon coeur en éruption avant de s'éloigner. Je veux garder cette conscience de la mort, de ma mort comme un atout, arriver à moduler l'urgence qu'elle me fait connaître. être mortel donne un prix intense à ce qui m'habite. la vie germe chez moi de manière anarchique, je sais par ces derniers mois passées qu'elles peut me surprendre et que je suis déjà prêt à tout abandonner pour lui répondre.... Je m'en suis donner la preuve il y a peu encore... alors ! ... à presque 50 balais, je suis de nouveau prêt à tout, mais peut être surtout à cultiver à répétition cette petite mort dont j'aimerai jouir plus d'une fois avec le Même mec pour qui je ne serai pas un épouvantail insupportable, un mec qui saurait être éclaboussé par mon délire de vie et me mêler au sien... tout un programme. et j'irai le chercher avec les dents s'il le faut !!! Hasta la muerte !... y que viva Mexico Manifesto.

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Par ecceomo 6 Janvier 2009, 19:59:08
  • la mort n'est pas ennemie
  • toute la vie, elle nous est liée
  • est-ce pour autant une alliée ?
  • une source à force de vivre ?


  • matin, midi, le soir
  • et même la nuit
  • il n'est pas d'heure ...
  • empêche-t-elle pourtant
  • de vouloir héberger l'espoir ?


  • oh oui, elle provoque les pleurs
  • c'est notre phase liquide
  • notre simple humalité
  • suer, pisser, pleurer


  • Et des larmes,
  • elle n'est pas la seule 
  • qui sait les fait naître
  • de quelles natures sont les douleurs


  • dans nos coups bas,
  • dans nos erreurs
  • dans nos amours 
  • dans nos ébats


  • la mort est là, 
  • et la fatigue n'a plus de sens
  • en sa présence
  • le quotidien cesse le banal


  • pas d'après
  • l'impératif est maintenant
  • conjuguer par l'instant
  • le désir d'être vrai

  • par nos amis,
  • par nos proches, 
  • par ceux qui sont nos mêmes
  • en eux, c'est la preuve par l'être
  • de notre propre mortalité
  • de notre humanité


  • je, tu,ils ou elles
  • ce que la mort donne, 
  • c'est la valeur du temps
  • sans insultes pour l'éternité


  • admettre que naître c'est bientôt mourir
  • et alors être, vivre
  • pesant le nécessaire
  • à la jauge du possible


  • alors rire jouir aimer
  • danser et danser encore
  • la mort a bien le temps




 

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Par ecceomo 15 Février 2009, 14:22:09

" Dès sa naissance, un humain est assez vieux pour faire un mort. "

 

il y a des évidences qui me trou le cul ! 

 

charly schlingo : auteur de bande dessiné mort à 49 ans 

 

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