Début de traitement, impressions

Troisième jour de mon traitement. J'espère que je n'aurai pas de diarrhée comme hier. Bon, ce n'était qu'une diarrhée, je veux dire qu'elle ne m'a conduit qu'une fois aux toilettes. A part ça, le premier jour j'ai eu une légère nausée à jeun disparue aussitôt après dîner. Je sens l'effet des médicaments en moi, c'est très subtil, mais bien présent, une sorte de chaleur, ce n'est pas désagréable, comme une légère infection sans fièvre ni mal de tête.

Sans doute un effet subjectif dû à mon approche positive du traitement -autrement dit j'ai souhaité d'être traité- : je me sens plein d'énergie voire stimulé, au point d'en avoir de l'insomnie. 

J'avais souhaité prendre Isentress + Truvada, mais mon médecin m'a déconseillé cette combinaison, préférant garder Isentress comme dernier recours thérapeutique, cette molécule tendant à générer des résistances, et on ne connaît pas ses effets métaboliques à long terme. Truvada est un médicament confortable pour le patient mais toxique pour les reins. 

J'ai eu droit à des médicaments à propos desquels je ne m'étais guère renseigné, à part Norvir qui n'est qu'un simple "booster", qui d'après le spécialiste sont généralement très bien tolérés : Reyataz (atazanavir), inhibiteur de protéase, et Kivexa (abacavir + lamivudine), inhibiteur nucléosidique de transcriptase inverse, et donc, du Norvir (ritonavir). 

Il n'y avait pas d'urgence débuter un traitement, mais au vu des progrès en la matière, et de ce que j'ai appris des effets délétères du virus dans l'organisme, parfois à titre définitif -par exemple on ne récupère jamais un système immunitaire en aussi bon état qu'avant- je me suis dit pourquoi pas, surtout si ça me rend quasi non contaminant : ce n'est pas que je veuille forcément avoir des relations sans capote, mais au moins que la fellation ne soit plus sujette à suspicion, surtout, que je n'aie pas à dire "là, attention, ce n'est pas possible", mais que les actes s'enchaînent naturellement sans arrière-pensée coupable. 

J'y serais venu assez tôt, de toute manière, car mon virus semble agressif : malgré un taux de plus de 800 CD4, une charge virale de 68000 même pas 10 mois après la contamination.

Je suis soulagé d'avoir mon traitement, et même si les pilules quotidiennes sont là pour me rappeler mon état, je sens que ma vie personnelle va retrouver une certaine normalité, après ce qui s'apparenterait à un épisode d'hypocondrie forcenée/forcée.