Des nouvelles du front Cannabis !

Publié par jl06 le 03.12.2020
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Une nouvelle avancée pour les partisans de la dépénalisation du cannabis. La Commission des stupéfiants des Nations Unies (CND), l'organe de l'ONU chargé de déterminer quelles substances sont considérées comme des drogues au vu du droit international, a approuvé mercredi la reclassification du cannabis, reconnaissant son utilité médicale.

Il était classé jusqu'à présent dans l'annexe IV de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, soit la catégorie la plus restrictive. Celle-ci regroupe en effet les substances favorisant les abus et n'ayant pas ou peu d'intérêt du point de vue médical.

Le CND suit ainsi les recommandation de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui avait demandé en 2019 le retrait du cannabis et des produits dérivés de la plante (résine, huile, pollen...) de l'annexe IV, estimant, études scientifiques à l'appui, qu'il présente un potentiel thérapeutique.

Cette décision pourrait avoir un impact important, car le cannabis pourra désormais être utilisé, avec l'aval de l'ONU, dans la fabrication de médicaments au même titre que l'opium ou la morphine. 

Le cannabis reste toutefois considéré comme un stupéfiant par l'ONU. Et la même commission a refusé de retirer le CBD, substance non-psychoactive de la plante, de la liste de produits stupéfiants. Ce, alors que la Cour européenne de justice avait pris une décision opposée la semaine dernière, estimant que la France ne pouvait interdire le CBD - déja en vente libre dans de nombreux magasins. 

 

La décision de la CND, peu enclinte à modifier ses textes habituellement, prouve toutefois que les vertus thérapeutiques du cannabis commençent à être - à nouveau - reconnues. 

Pour rappel, des textes de l'Egypte antique datant de 1550 avant J-C décrivaient déja le cannabis comme une plante médecinale. Et dans la Grèce antique comme dans la Chine ancienne, le cannabis était déja utilisé, notamment pour soigner les inflammations ou comme anesthésiant. Au 1er siècle de notre ère, le botaniste grec Dioscorides observait ainsi que «le jus de la plante verte est bon contre le mal d'oreille».

 

Les graines de cannabis, dotées de forte valeur nutritive, sont également consommées depuis des millénaires. 

  

En France, ce n'est qu'en 1916, en pleine première guerre mondiale, que le cannabis a été interdit. On avait alors constaté une forte hausse de son usage par les soldats, désireux de réduire l'anxiété causée par leurs expériences au front ou de diminuer la douleur suite à des blessures. 

Mais l'Etat-major avait estimé qu'il était démoralisant pour les soldats, comme il l'avait déja fait avec l'absinthe un an plus tôt.  Pourtant, l'armée distribuait alors au soldat du «Mariani», un «vin tonique à la cca du Pérou», aux vertus euphorisantes puisque contenant pas moins de 6 à 7 miligrammes de concaïne pour une bouteille de 50 centilitres. 

De nombreux pays ont décidé ces dernières années de légaliser ou de dépénaliser le cannabis, notamment les Etats-Unis, ou plusieurs Etats ont mis en place une économie légale, qui rapporte des milliards de dollars.

CES 10 MALADIES QUI POURRAIENT ÊTRE TRAITÉES

 

 LA DOULEUR

C'est l'usage le plus répandu et le plus connu du cannabis médical. Les cannabinoïdes que contient la plante ont un effet analgésique, est aident ainsi à soulager les douleurs. Ils présentent donc des effets positifs pour traiter les symptômes de maladies entraînant des douleurs chroniques. 

Le cannabis serait particulièrement efficace pour soulager les douleurs liées a des affections nerveuses. 

 L'ANXIÉTÉ

Plusieurs études ont démontré les effets calmants du CBD sur le système nerveux central. La prise de cannabis thérapeutique pourrait ainsi contribuer à réduire l'anxiété et à améliorer la qualité du sommeil. 

Si la recherche médicale reste encore insuffisante pour connaître les effets précis du cannabis, cette utilisaition pourrait être envisagée pour remplacer les anxiolitiques, particulièrement addictifs.

 LA DÉPRESSION

Comme l'anxiété, souvent liée, la dépression semble pouvoir être combattue avec l'aide du cannabis. Les molécules du cannabis, entrant en contact avec le système endocannabinoïde, stimuleraient le système dopaminergique, responsable de la régulation de l'humeur. 

Une étude sur les rongeurs publiée en 2016 avait ainsi révélé que le CBD, en une seule dose, atténuait les comportements antisociaux et réduisait le comportement anxiogène. Et la même étude montrait que le CBD agissait plus longtemps que les antidépresseurs classiques, qui mettent plusieurs semaines avant d'être efficaces. 

 LE STRESS POST-TRAUMATIQUE

Peu d'études ont été menées sur le sujet, mais le cannabis est souvent utilisé par les personnes souffrant de syndrome post-traumatique pour soulager leurs angoisses et réduire la fréquence de leurs cauchemards. De nombreux témoignages font état de l'efficacité du traitement, mais là encore la recherche demeure insuffisante. 

 L'ÉPILÉPSIE

Un médicament à base de CBD, l'Epidiolex, a été autorisé aux Etats-Unis pour traiter les crises d'épilepsie de deux types, le syndrome de Lennow-Gastaut et le syndrome de Dravet. Ces affections touchent les enfants dès leur plus jeune âge, et se manifestent par des crises d'épilepsie fréquentes. Pour certains de ces malades, le cannabis est le seul traitement qui fonctionne actuellement.

Davantage de recherches sont toutefois nécessaires pour vérifier l'intérêt du cannabis dans le traitement de crise d'épilepsie liées à d'autres types de syndromes. 

 LE GLAUCOME

Le glaucome, qui regroupe sous ce terme plusieurs affections touchant le nerf optique peut être ralenti par une baisse de la pression de l'oeil. Or, le cannabis a cette faculté, même s'il reste moins efficace que les traitements spécifiques existants. 

 LES EFFETS DE LA CHIMIOTHÉRAPIE

De nombreuses études ont démonté la capacité du cannabis à réduire la nausée et les vomissements qui accompagnent souvent la chimiothérapie chez les patients souffrant d'un cancer. De nombreux malades ont témoigné du fait que cela leur avait parmis de retrouver l'appettit. 

 LA SCLÉROSE EN PLAQUES

De nombreuses personnes atteintes de sclérose en plaques utilisent le cannabis dans les pays où c'est autorisé, au Royaume-Uni, au Canada, en Nouvelle-Zélande, dans huit pays de l'Union Européenne ou encore aux Etats-Unis, ou 46% des malades y ont recours. 

Il existe ainsi un traitement, baptisé Nabiximols, qui contient du THC et du CBD à parts égales, et qui est administré en spray. Son efficacité pour réduire la douleur est reconnue. 

 LE SYNDROME DE GILLES DE LA TOURETTE

Des millions de personnes sont touchées par le syndrome de Gilles de la Tourette, provoqué par un désordre du développement neuronal qui provoque des sensations musculaires non désirées et pouvant entraîner des tics. 

Comme pour de précédentes affections que nous avons évoquées, le système endocannabinoïde, et donc le système nerveux central, est impliqué dans ce syndrome. Or, l'effet calmant du cannabis sur celui-ci est avéré.

 LE SYNDROME DE L'INTESTIN IRRITABLE

Appelé également syndrome du côlon irritable, ou «colopathie fonctionnelle», le syndrome de l'intestin irritable (SII) toucherait près de 10 à 20% de la population occidentale. Il s'agit d'un trouble digestif se manifestant par des malaises ou des douleurs au niveau du ventre. Ils sont liés à la vitesse de passage des aliments dans le côlon (ou gros intestin). 

Si les phases de contraction des muscles intestinaux sont plus rapides ou fortes que la normale, cela peut provoquer des diarrhées, ou si les contractions sont trop lentes une constipation. 

Le cannabis, grâce à ses propriétés analgésiques, a prouvé son efficacité pour diminuer les crampes abdominales, et avait même, pour l'anecdote, été utilisé dès le XIXe siècle (de manière avérée tout du moins) contre la diarrhée provoquée par le choléra.