Extrême solitude en hausse : quelles conséquences pour Seronet et Aides ?
Selon une étude de la Fondation de France, 4 millions de personnes en France souffrent d'extrême solitude (isolement objectif). Pour faire simple, ce sont des personnes de toutes les tranches d'âge à partir de 18 ans qui n'ont pas plus de trois ou quatre conversations par an. Elles n'appartiennent à aucun réseau social réel, voire même virtuel.Toutes les tranches d'âge sont touchées. Un million de ces personnes a moins de 40 ans.
Autre constat de cette étude : les réseaux virtuels ne compensent pas cet isolement. 88 % de ces personnes extrêmemnt seules n'en fréquentent aucun. En effet, fréquenter un réseau virtuel suppose d'appartenir au moins à un réseau social réel. Ceux qui fréqnentent le plus les réseaux virtuels sont ceux qui sont intégrés à plusieurs réseaux sociaux réels (famille, amis, collègues, voisins, associations, syndicats...).
Dans le prolongement de cette étude, on peut donc se demander si, par exemple, Seronet constitue une réponse adéquate à l'isolement croissant d'une part importante des personnes séropositives. Pour ces personnes séropositives isolées et souvent vieillissantes, un réseau virtuel peut-il se substituer à un travail de production de lien social sur le terrain tel que par exemple le permettait le programme d'aide à domicile ? Le désengagement de Aides de ce programme est-il en phase avec la réalité de ces personnes séropositives isolées ?
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Commentaires
Sentant de solitude
Pour commenter l'intro, pas plus de 3 ou 4 conversations par an, c'est un sort fort enviable ; chez moi le téléphone sonne toujours quand je suis occupé, et je préfère rappeler mes correspondants.
J'imagine tout ce que je serais en mesure d'accomplir si je n'étais pas contraint à cette activité sociale envahissante (cercle d'amis, visites, sorties, vernissages, etc.) Je crois pouvoir citer Cioran qui affirme quelque part ne rien tant regretter que de se rendre à un rendez-vous, au moment même où il aurait été capable de donner le meilleur de lui-même.
Il existe aujourd'hui de tels moyens d'injonction afin d'être toujours joignable, en contact, en hyper-activité centrifuge, avec le compteur aliénant de mes ami(e)s sur facebook qui se développe comme des métastases. Etc.
On tente de nous faire accroire que la solitude c'est comme le tabac, l'alcool ou l'obésité, c'est un triste cercle infernal ; il faut de l'apéro géant, de la communication permanente, bref tout ce qui s'oppose au silence, à la réflexion, à la contemplation des nuages.
Quant à la question soulevée, pour conclure, je n'ai aucune compétence pour y répondre ; à titre perso, je l'ai déjà écrit ici et là, j'accompagne bénévolement un voisin HAD (60 ans) parce que c'est lui, parce que c'est moi, et qu'il se trame dans cette relation un véritable échange qui agit comme une interdépendance fructueuse, là où tout paraissait, au départ, nous séparer (socialement, intellectuellement, et si j'ose aller plus avant : c'est cette altérité qui me comble) ; peut-être ai-je de moins en moins de goût pour mes semblables, la spécificité des cercles induit inexorablement à un tarissement des champs de la découverte, j'aurais une facheuse tendance à me méfier des gens qui partageraient avec moi tout ce peu qui me caractérise et dont je connais, au fil du temps, les limites et les codes.
Bien amicalement (tout de même !)
L'isolement et l'aide à domicile
Le document vidéo replacé dans son contexte :
http://www.seronet.info/billet_blog/programme-aide-domicile-aides-28038
Ma p'tite expérience de voisinage
a) Le voisin passé par un cancer en rémission, HAD, est suivi quotidiennement par :
- 1 infirmière (matin et soir, distribution de médicaments, toilette, pansements, durée de l'intervention jamais plus de 10 mn) ;
- 1 kiné (3 fois / semaine), massages et petite marche dans le parc (1/2 h max) ;
- 1 aide-ménagère envoyée par le CCAS, (18 h / mois, pour un coût à la charge du patient de 1,50 €/h), qui tente parfois de démêler ses problèmes administratifs ou qui fait le lien avec l'assistante sociale. Elle fait ses courses (toujours la même liste qu'elle compare à l'état du réfrigérateur et à un rapide inventaire des placards, sans lui demander s'il n'y aurait pas une petite fantaisie culinaire qui viendrait le sortir de ses pâtes, de sa charcuterie et de ses soupes déshydratées) ;
bref, je me suis occupé de lui trouver un blender afin qu'il mange des fruits (du coup, j'ai acheté le même !), mais ça complique la logistique de l'aide-ménagère qui aime bien faire la vaisselle surtout quand il y a deux verres à rincer ; personne n'avait jugé utile d'aménager son appartement à son handicap (vertiges), j'ai fait en sorte que des barres de soutien soient posées dans les lieux de circulation et dans les WC (un mois fut nécessaire et les frais à la charge du locataire) ; etc.
Bref, il s'agit d'un service polyvalent qui ne trouve jamais le temps de se poser pour savoir comment il va, surcharge de travail, n'en doutons pas. Mon action se trouve presque confinée à l'immatériel, aux interstices, ou à tenter de faire varier les menus, lui apporter le journal (local), des abricots quand j'en vois de beaux sur le marché.
b) petit bémol, sans contester son handicap, le voisin s'est (après trois ans de services à domicile) habitué à ne rien faire, scotché devant la télé en permanence, il a tendance maintenant à considérer les personnes qui l'accompagnent comme des factotum serviables dont il serait vaguement l'employeur, petite tyrannie qui s'exprime par des contrôles horaires d'un petit chef de gare, une paresse patente sans lien direct avec son invalidité, et au final, me semble-t-il une certaine infantilisation de l'individu auquel on a retiré toute responsabilité ; ce n'est pas pour abonder dans le sens des politiques qui avancent cet argument pour justifier leur retrait sur le terrain, mais je constate qu'il a abdiqué devant toute forme d'initiative qui pourrait nuire à sa tranquille "insouciance", aussi chacun décide-t-il pour lui de tout et que de malade, il est aujourd'hui en pleine régression (je précise qu'enfant de la DDASS, il n'a connu que les orphelinats, puis un peu d'armée, puis la manche...), une certaine continuité donc dans la prise en charge, compliquée d'un certain lacher-prise.
Il s'agit ici d'un cas individuel, très particulier.
Autre témoignage sur le site : Meliah
"Etant donné que mes 60 ans se pointent à l'horizon 2011 ,je me suis renseignée auprès de l'assistante sociale de AIDES de ma région .
Il était alors question de savoir quoi faire ,pour nous trouver une aide supplétive afin de
trouver une "aide ménagère" .Les jeunes doivent penser que ce n'est pas un problème et pourtant ! certains d'entre nous sont de vieux combattants ,qui ont connu les essais thérapeutiques et depuis les années 80 ,nos corps sont bien usés . C'est pourquoi ,une aide ménagère ou une auxiliaire de vie ( plus spécialisée dans le lien social à conserver ), nous ont été proposées par l'association "AIDES" ,depuis plus de 15 ans .Celle-ci ont été accueillies à bras ouverts,tant nous sommes aujourd'hui incapables d'effectuer des tâches aussi banales que repasser le linge ou laver le sol à grande eau !
Hélas ! trois fois hélas ! plus de sous dans la caisse (de l'état et de "AIDES" ) et ,comme je l'avais souligné dans un post du mois de mai ,l'échéance du 30 juin est là .
Une aide ménagère coûte entre 18 et 21€ ,qu'elle vienne de l'ADMR (association d'entraide dans les campagnes ) ou du privé .Celle qui oeuvrait chez nous ,puisque nous sommes mon mari et moi déclarés "handicapés"à + de 80% par la MDPH (ex COTOREP), travaillaitdans notre grande maison pour 17,12€ pour nous deux ,à raison de 3 heures par semaine (nous ne payions que 1.50€/heure !"
http://www.seronet.info/billet_forum/les-prestations-sociales-et-leur-re...
être seul(e) devant son pc et participer
Les Petits Bonheurs...
Les Petits Bonheurs est une association qui s'est créée dans l'idée de redonner des envies à la vie.
Soutenir, accompagner et stimuler des personnes séropositives isolées socialement avec une attention particulière envers les plus âgées en allant à leur rencontre directement à leur domicile ou à l'hôpital.
Les Petits Bonheurs est localisée sur Paris et son action s'étend sur toute l'Ile-de-France, mais peut-être existe-t-il des équivalents en province...
Si vous êtes concernés et que vous souhaitez être mis en contact avec Les Petits Bonheurs, le plus simple est d'en parler avec votre médecin.
Pour ceux qui souhaiteraient s'impliquer au sein de l'association, et le panel de propositions est vaste, voici un contact mail : les-petits-bonheurs "@" orange.fr
Bonne journée sous le soleil. Sophie
Pourquoi pas les petits frères des Pauvres ?
puisque le soutien aux personnes séropositives nécessitant une aide à domicile semble devoir désormais ressortir de la charité plutôt que d'un engagement politique... Peut-être même Madame Bettencourt fera-t-elle un geste de générosité :
http://www.petitsfreres.asso.fr/
les solitudes
J'ai deja donné dans ce domaine !!
18 ans membre bénévole au bureau d'aide sociale.
Et quand je me suis retrouvé dans la merde je me suis retourné vers elle:
A l'epoque je touchai en franc 2000 fr / mois = 300 eurro actuel!!
La reponse de la dite association !!: vous ne pouvez pretendre a une aide!!.
Voilà la solidarité !!! arff !! .
Je me suis aussi occupé benevolement d'une association pour enfants 10 ans.
Danse comtemporaine!! . J'en ai recu de l'affection des enfants!!
Bien content de cela .
Aujourd'hui je n'ai plus d'envie de donner !!!! Merci !!
Je ne pense pas qu'il faille se prevaloir pour trouver une abondance!!
petit patock.
Un p'tit hors-sujet
Solitude ou pas, il ne faut pas se voiler la face, nous sommes seul sitôt qu'il y a des problèmes, alors voici mon HS du jour, puisque je vois qu'il un vivier de talents par ici :
j'ai dû récemment remplir un dossier de demande de renouvellement pour l'AAH, donc pour la MDPH (c'est le post de Meliah qui m'y a fait songer), si j'ai bien rempli la plupart des cases, avec un dossier médical béton, j'ai en revanche complètement zappé la feuille vierge intitulée "Mon projet de vie", ça m'a d'abord paru totalement cynique, comme si le modèle de l'entreprise libérale devait s'immiscer là aussi, avec sa lettre de motivation pour un poste à durée déterminée, pour un candidat vieillissant qui perçoit l'AAH depuis 1996, par CDD reconductibles de 3 ans, avec un taux d'incapacité à 50%.
Je ne sais pas si quelqu'un a une information à ce propos, car quand j'ai pris la peine de lire la documentation, il était déjà trop tard, sans stipuler son caractère obligatoire, le prospectus souligne le caractère juridique de ce projet (pour farfelu qu'il puisse paraître). Merci et désolé de polluer le forum par une saillie déplacée.
Pour ce qui concerne cette fameuse solitude, dont de nombreux séronautes disent souffrir, il s'agit le plus souvent de ne pas avoir rencontré l'âme frère (ou soeur), mais jamais on n'envisage tout ce qu'elle permet d'entreprendre ; Marbouillat, je ne conteste pas la réalité des faits, il y aurait tellement d'expériences personnelles à relater qu'on pourrait y recenser, de la naissance à la mort, une part importante de la population.
Salut Ferdy !!
Je ne suis pas qualifier pour te rendre service : renouvellement AAH!!.
Ce qui m'interpelle c que je suis en AAH aussi depuis 1999 taux 80/100.
Et c n'est pas moi qui fait mon renouvellement de demande qui est actuellement de 5 ans , quand je recoit mon dossier de la coterep, je le donne directement a mon medecin viralogue qui le remplis lui-meme, et qui le transmet au service dit: coterep .
Suite a ceci je recoit l'accord pour la poursuite de 5 ans de mon renouvellement en AAH!!.
J'espére qu'une personne competante pourra t'aider.
Amicalement petit patock.
Synthèse Les solitudes en France en 2010