Faut-il croire encore aux beaux discours ?

Publié par Ferdy le 23.01.2012
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Après certaines critiques à peine voilées à l'adresse du candidat du PS postées sur mon blog, j'ai écouté une partie de son discours du Bourget, et là je n'ai pas à me prononcer pour dire qu'il m'a un peu convaincu, convaincu ou pas du tout convaincu,

effectivement, le candidat quoique toujours un peu dangereusement penché sur son pupitre comme s'il allait s'effondrer (dans les sondages) est parvenu à jouer une assez belle partition, le ton paraissait sincère, il en avait fini avec cet air de godiche qu'on lui connaît depuis des années : ambitieux, entreprenant, clair, tout en laissant passer un peu d'espoir dans l'obscurité, j'ai trouvé l'exercice particulièrement réussi et surprenant, 

il est clair aussi que je n'irai pas déposer mon bulletin de vote dans une urne au prétexte d'un discours, le rôle de tribun dans cette république n'exalte que ceux qui n'ont rien à dire, or le propos de François Hollande, hier après-midi, ressemblait à quelque programme en gestation tout à fait prometteur, humble et ambitieux, pragmatique (ce qui lui sera aussi reproché), essayant de remettre au cœur de la campagne une ambition pour ce pays, évidemment sans grandes promesses,

pourtant la logique me parut assez évidente, l'éducation, investir pour les générations à venir... il y avait là un souffle mitterrandien, d'une très belle et grave dignité,

quant à l'adversaire désigné, au lieu de Sarkozy, c'est le marché de la finance qu'il a choisi, la cible est la même, c'est une stratégie par ricochet assez subtile, je trouve, sans l'avoir jamais nommé (lors d'un discours de près d'une heure trente), Hollande s'est facilement détourné du bilan du dernier quinquennat pour proposer les principales pistes de son programme,

ça ne manquait ni d'élégance, ni de panache, on avait envie d'y croire avec lui, sitôt élu, sitôt modifiant ce qui doit l'être, dans ce marasme ambiant l'électorat a besoin de ces poussées d'adrénaline,

ça ressemblait aussi un peu à une espèce de nationalisme renaissant, après le made in France, le peuple serait de nouveau invité à croire aux valeurs de la patrie, même isolée parmi les 26 autres états membres de l'UE, à l'euro incertain et au futur imprévisible,

on avait juste envie d'y croire, un instant...

Commentaires

Portrait de frabro

Et bien plus qu'un instant, car je partage l'impression et l'analyse que tu décris après avoir également regardé la totalité du meeting retransmise sur LCI.

Portrait de hugox

De beaux discours. Sarko/ Hollande même politique: à part mariage gay et un peu d'écologie.

Les gens croient encore au faux duel organisé UMP/PS.

Quand on est jeune je comprends que l'on tombe dans le panneau mais bon à un moment il faudrait percuter.Moqueur

Portrait de lucas77


Et oui, il y en a encore qui devrait se faire prescrire de la percultagine, et encore.. pour les plus anciens je pense que c'est peine perdu!Le formatage est trop profond.Il y aurait un mur en face ils auraient envi d'y croire, que l'impact aurait la douceur d'un lit de coton.
Mais toi  ne croit pas que les jeunes soit aussi stupide pour tomber dans le panneau d'un duel UMP/PS a 2 francs! 
 
                            Oups a 2€uros! encore pour le moment.... lol
 
Car de toute évidence et vu les intentions de vote des dernières élections les jeunes se tournent (eux aussi) vers le Fn.Ils n'ont pas la nostalgie d'un Mitterand pour qui d'ailleurs on pourrait lui reprocher d'avoir fait une politique de droite!
 
     Pour avoir un franc-parlé, ReOups un €uro-parlé! encore pour le moment...
 
 Les mesurettes sur un mariage gay, un vote pour les étrangers ou de l'écologie ne  sont vraiment pas  les premières attentes des francais.
L'élection se fera sur la fédération de l'Europe ou pas. Tout le reste est pauvre littérature, théatre de comptoire et malheureux emballages pour détourner les francais des vrais débats,enjeux et mesures a prendre aujourd hui!
On pourra dire ce que l'on veut de Marine Lepen en tout cas elle pose carte sur table loin des tiédasses politiques qui nous ancre dans un présent et futur sans espérance. 
 
Donc pour moi et tant d'autre, Le Changement c'est Aujourd'hui OUI , mais pas avec des acteurs et responsables d'avant Hier! 
 
 
 
Portrait de Ferdy

je me demande par quel hasard ces deux ***un propos a été modéré*** sont parvenus à s'introduire sur mon blog,

à toutes fins utiles, je rappelle qu'il s'agit ici d'un espace privé qui n'a pas à recevoir tous les immondices des écuries d'Augias,

je tiens à préciser que j'exècre votre candidate ainsi que l'idéologie qu'elle trimballe et dont elle a malheureusement pour elle hérité, si le fn souhaite ouvrir son forum, son petit lieu d'aisance, qu'il le crée où il veut ailleurs sur le site, ici je n'ai pas la place,

et aucune envie de débattre de sujets qui puent au prétexte d'une candidate qui progresse dans les sondages,

                                                           ---

la question de ce blog est simple : faut-il croire encore aux beaux discours ? j'aurais pu la formuler autrement : peut-on croire encore en de beaux discours ?

Il ne s'agit pas de savoir si François Hollande a résumé en une heure et demie l'essentiel de mes attentes, l'exercice périlleux d'un candidat qui entre en campagne, dans un régime démocratique comme le nôtre relève d'une cuisine si particulière, si furieusement délicate, qu'il est difficile de discerner la mise en scène de l'intention sincère, il y a cette troupe de communicants tout autour, dont l'influente Valérie Trierweiler, sa nouvelle compagne, qui dispose d'un bureau à son QG, et puis il y a l'engagement d'un homme (ou d'une femme), on sait ce que valent les promesses électorales, d'où qu'elles viennent, or en écoutant le discours du Bourget, je n'ai pas perçu tant d'illusions, rien de véritablement révolutionnaire, c'est le moins qu'on puisse dire, une prudence et un pragmatisme réaliste plutôt œcuménique, et une destination assez floue et irréelle vers un monde plus juste, 

après cinq années bientôt passées en sarkozye, il serait tentant d'écouter le premier chant des sirènes, un bilan désastreux du premier au dernier jour annoncé, même Chirac, condamné à deux ans avec sursis, devenu sénile et amnésique est redevenu politiquement fréquentable, à côté du petit nerveux à talonnettes, 

ceci pour affirmer que je porterai autant d'attention aux discours des autres candidats, même Mme Le Pen je l'écouterai, et si j'avais un vœu à prononcer, je souhaite qu'elle obtienne ses 500 signatures dès demain, car ce serait sacrilège qu'elle ne les obtienne pas, mais j'écouterai aussi Bayrou, Mélenchon, Jolly et Sarkozy, puisque les autres se seront déjà retirés de l'arène,

quelle est leur conception de cette société pour ces cinq années à venir, qui engagent l'avenir, je serai peut-être déjà mort avant la fin du prochain quinquennat, pourtant ces sujets me taraudent, l'avenir, anticiper, quitte à se planter donner une direction, c'est ce que de tous temps firent les empereurs romains, Napoléon et nos présidents de la Vème,

la principale erreur de Sarkozy fut selon moi de n'incarner aucune perspective, il aura été ce président-pompier de la République, inefficace, brouillon, culturellement inadapté, menteur et opportuniste,

comme dans toute bonne intrigue, cette élection réanime des sentiments qui s'exprimaient autrefois, sous l'Antiquité, dans la tragédie ; on y voit tour à tour la plupart des passions et des manques s'y succéder et s'y mêler, le drame social doit ainsi être porté par un acteur crédible, car dans notre pays, confier ce rôle à une femme ne paraît guère envisageable encore,

il y aurait encore tant à dire à ce sujet, l'inégalité même devant le costume, la femme politique change chaque jour de tailleur tandis que l'homo politicus ne se présente jamais autrement que dans son même costume cravate (dont la variation des nuances est à peine perceptible),

c'est l'homme éternel, paternel, immuable, sobre mais élégant,

j'aurais bien aimé un candidat engoncé dans une doudoune en faux léopard, avec des talons-aiguilles de 15 centimètres, une femme pompiste, en débardeur, le crâne rasé, un ex-toxico de Barbès venu à l'Elysée en Vespa, un apiculteur du Tarn-et-Garonne, une nana de 18 ans, étudiante à Sciences-Po, pleine d'idées pour l'Europe, et séropositive,

mais non, à chaque fois, on retrouve la même garde-robe, ces mêmes types qui ont usé sur les mêmes bancs de l'ENA leurs pantalons de flanelle et qui nous assomment avec leurs cours d'économie de première année et leur manque d'imagination,

(à suivre)

Portrait de frabro

C'est ma faute, c'est ma très grande faute, dit le pêcheur en se battant la coulpe rageusement en confessant ses erreurs...

Ferdy, j'ai mis sur le forum "foire aux électeurs" un lien vers ton billet de blog car je trouvais ta première analyse intéressante et n'avait pas envie de la répéter. C'est probablement cela qui a attiré les deux zigotos à écrire sur ton blog et j'en suis désolé.

 Solidairement

François 

Embarrassé 

Portrait de romainparis

jusqu'à présent ?

Je n'en trouve pas, même dans les rêves perdus de Mandela, Gandhi, L.King. Plus récemment, Obama ou Zapatero.

J'ai commis un post de blog où je comparais d'une manière métaphorique, trop je suppose, le naufrage du Concordia à l'avenir du monde. J'ai trouvé frappante l'analogie des causes même du naufrage, à savoir la connerie d'un homme aux comportements rapportés par les témoins où primait le chacun pour soi, ce que je comprends, mais pas quand il consiste à écraser l'autre.

Dans son beau discours, Hollande a dit qu'il inscrirait le principe de laïcité dans la constitution. Soit, une bonne idée. Maintenant, cela impliquera la fin du concordat, ce que je souhaite. Le fera-t-il ?

Il a nommé son ennemi : le monde de la finance. Le fera-t-il plier ou se pliera-t-il, lui aussi, comme Obama (qui n'est pas de gauche !) devant lui ?

Les beaux discours restent des beaux discours, ils ne changent pas le monde, même quand ceux-ci nous mettent en garde.

Le Monstre continue de nous digérer, seul le peuple peut y mettre fin. Mais, attention aux vautours qui rôdent...

Portrait de lucas77

Tant parraisse incroyable ce site ne t'appartient pas, et nous sommes ici pour échanger, comparer,s'informer...

C'est d'ailleurs ce que je vais faire et ici!

Ton titre "faut il encore croire aux beaux discours?" et bien Non! et je te réponds.Basta!

Acceptez les différentes opinions! Et ce n'est pas en disant que tu hais ce parti qu'il faille mettre en touche tout débat sans contre argument!

Comme tu as pu le voir Frabro fait des efforts! il emploi "zigotos" , il en a terminé  des "fachos","nazis" ou autres adjectifs diffamatoires, en tout cas je l'espère pour lui, prends exemple, tant prendra que de l'ampleur.Donc ton "nazillons" tu serais gentille de le garder pour toi.Tu écris trop bien pour tomber dans ses lieux communs d'injures fausses et stériles!

Je ne savais pas que seul, les personnes de gauche pouvait s'exprimer sur "ton" blog, précise le la prochaine fois, je ne perdrai pas de temps a lire et surtout a écrire 2/3 lignes.

Si la récré est bien fini, elle le sera quand toi, comme d'autres accepteront de voir que notre pays il y a des millions de personne prêtent a soutenir et a améner a la plus haute responsabilitée de l'Etat une candidate républicaine qui est peut être, oui pro-france et non anti-étranger.

Bien a toi et a "ton" blog. 

Portrait de Ferdy

la question serait alors plutôt de savoir quel discours a sauvé le monde, Descartes ? Montesquieu ? Roland Barthes amoureux ? la dialectique ne sauve rien, et pourtant quel étrange pouvoir que celui de la parole, depuis Platon, en passant par Freud et Nadine Morano, ah ! mince il y a une erreur de casting dans ma petite démonstration, 

dans cette histoire donc, ce qui m'intéresse c'est l'utilisation du lexique, la fréquence ou la répétition des termes, ce qu'elle inspire, les candidats ne sont pas là à faire la réclame d'un produit du terroir, il leur faut tenter de convaincre sur des abstractions prometteuses qui n'engagent que celui qui les prononce,

faire rêver le temps d'un discours relève davantage du théâtre que de la réalité, or la politique se joue en permanence entre les deux, Mazarin sut en jouer habilement, malgré son indécrottable accent italien, mais c'était aussi bien avant les chaînes d'info permanentes,

pour seul exemple, au Panthéon de nos hommes politiques français disparus avant même l'ordre de bataille, ce fut sans conteste Edouard Balladur que l'exercice de campagne répugnait, parce que jugé trop idiot, trop vulgaire, trop populaire, selon Son Excellence, pourtant il n'aurait pas été pire que Chirac et Sarkozy réunis, mais l'idée même de l'entendre prononcer un discours a en soi quelque chose de glaçant et d'horrible, je ne me souviens pas, comme vous d'ailleurs de son slogan de campagne, mais ça ne devait pas défriser les foules éparses de ses meetings, 

faire campagne, c'est affirmer qu'on a la gnak, non pas à la manière de DSK, mais en brave soupirant attentif et patient, briguer la plus haute charge de l'Etat c'est savoir faire sa cour, osciller entre la fermeté et la tendresse, l'espoir et le constat d'échec, faire rêver...

or, Fr. Hollande n'incarne pour moi aucune espèce de forme d'illusion, c'est ce qui pour moi encore le crédibilise, il n'a presque rien à proposer, le projet est encore à l'étude, mais l'idée-maîtresse, elle me séduit, en raison même de son absence d'utopie, tout y est assez pragmatique, orienté vers un centre gauche conciliant et aimable, d'une banalité à crever... et pourtant, parmi tout ce substrat, il y a cette idée qui apparaît :

les jeunes, leur formation, le financement partiel de leurs études, c'est de cela dont j'aimerais entendre parler plus souvent, plutôt que des assistés ou des Noirs qui attaquent nos cités, 

oui, cet avenir-là m'intéresse,

et dans toutes les couleurs.