Grèce.Un discours dominant de pays riches qui stigmatise un peuple appauvri.

Publié par bernardescudier le 09.05.2012
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Un discours dominant de pays riches qui stigmatise un peuple appauvri. 

SIX PETITES REMARQUES QUI SONT ABSENTES DES DÉBATS SUR LA CRISE GRECQUE

1 - Personne ne veut évoquer le fait que la vie est devenue très chère en Grèce depuis l’adoption de l’euro, le salaire moyen est inférieur à 1000 euros, voire 600 e., et les prix de la nourriture ont triplé.

2 - Personne ne veut dire que Carrefour a racheté beaucoup, beaucoup de supermarchés grecs depuis l’adoption de l’euro et créé beaucoup d’établissements.

3 - Personne ne veut rappeler que la banque commerciale ( emporiki, 2 ème banque grecque ), la banque agricole ( agrotiki trapeza ), la banque générale ( géniki trapeza ) ont été rachetées par des banques françaises, en particulier la BNP. Et que le marché de la dérégulation depuis l’adoption de l’euro fait galopper les firmes internationales.

4 - Personne ne dit que les firmes étrangères, françaises, allemandes, … sont là pour racheter des entreprises grecques, du moins les parts de marché qu’elles représentent.

5 - Personne ne dit que l’aéroport d’Athènes a été concédé à une entreprise allemande, que le port du Pirée a été concédé à une entreprise chinoise. Autant dire que la Grèce perd peu à peu le contrôle de ses outils de transport.

6 - Personne ne dit que les partis politiques, le Pasok pour la gauche ou la Néa Démocratia pour la droite sont aux mains des mêmes groupes familiaux depuis des générations, et que la Grèce s’est libérée de la tutelle turque, mais qu’elle n’a jamais connu de révolution politique et sociale. On se succède très souvent de père en fils à la tête du parti socialiste, du parti de droite, ou de la mairie d’Athènes, voire comme premier ministre.

En échange des subventions de l’union européenne, les Grecs doivent ils accepter que leurs productions nationales agricoles voire industrielles soient écartées au bénéfice des fameux produits de Carrefour. Ou que les capitaux étrangers ou les marchés financeirs rachetent par petit bout leurs territoires, leur société.

On présente les Grecs comme ingrats, voire voleurs parce qu’ils prennnent les subventions europeénnes mais n’acceptent pas les lois du marché ou l’ouverture de leurs marchés nationaux à la dérégulation ou aux rêgles financières européennes ou mondiales.

Derrière le petit arbre grec, se cache un prétexte, un symbole. Et on veut nous faire croire l’incroyable ... À SAVOIR que le petit marché grec et la dette grecque mettent en danger l’Europe. Derrière ce discours, se cache un discours dominant de pays riches qui stigmatise un peuple appauvri. Un peuple qui doit prendre l’obole européenne, mais ne pas être ingrat en ouvrant leurs pays aux appétits de Carrefour, de la Bnp, ...

Enfin les Grecs pensent qu’ils vivaient beaucoup mieux avant l’adoption de l’euro qui est une catastrophe. Pour la jeunesse grecque, le parti centriste de droite et le parti centriste de gauche sont devenus le symbole de cet abandon de leurs droits et de leurs espérances.

Kali tuki, bonne chance aux porteurs d’espoir