grosse journée pour moi ... bon je laisse la place .....

Publié par jl06 le 03.09.2019
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 Romain Jaurigueberry et d'autres éleveurs ont apporté des moutons morts devant la sous-préfecture de Bayonne, ce lundi 2 septembre 2019. Ils protestaient contre la hausse des attaques d'ours contre les troupeaux dans les Pyrénées. BOB EDME/AP/SIPA

Romain Jaurigueberry et d'autres éleveurs ont apporté des moutons morts devant la sous-préfecture de Bayonne, ce lundi 2 septembre 2019. Ils protestaient contre la hausse des attaques d'ours contre les troupeaux dans les Pyrénées. 

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BAMBEY, SENEGAL. JUILLET 2019.Un champ expérimental de mil du Centre national de recherches agronomiques (CNRA), une station de l’Institut national de recherche agricole (ISRA). Des paysans employés par le CNRA récoltent le mil arrivé à maturité. Après la récolte, les semences sont séchées, analysées, conditionnées, puis multipliées par des paysans disposant d’un agrément d’Etat, certifiées et enfin mises sur le marché.

 

Au Sénégal, le mil, céréale millénaire et dernier rempart contre la sécheresse

Par ublié hier à 18h20, mis à jour à 06h36

Manger demain (3/6). La céréale est au cœur de l’alimentation et de la culture du pays. Capable de survivre dans les conditions de température et de sécheresse les plus extrêmes, elle va tout de même subir de plein fouet le dérèglement climatique.

 

De la mélopée des oiseaux jaillissent d’autres notes, plus rythmées et chaleureuses. Modou et Mamadou Diouf fredonnent un chant sérère, du nom de leur ethnie, pour se donner du courage. En cette matinée de début juillet, les deux frères sèment du mil, l’un guidant le cheval, l’autre tenant le semoir, sans se soucier du soleil écrasant. Il y a urgence : la première pluie est tombée quelques jours auparavant, le signal qu’ils attendaient pour déposer les précieuses semences dans la terre brûlante. En 2018, ils ont récolté 3,7 tonnes de la céréale, base de l’alimentation sahélienne, dans leurs 2 hectares de Niakhar, une localité rurale située à l’ouest du Sénégal.

« Nous avons multiplié par trois notre rendement en six ans grâce à la mise en place de pratiques agroécologiques, explique fièrement Abdou Diouf, frère de Modou et Mamadou, et gérant de l’exploitation familiale. Mais nous aurions pu récolter davantage s’il n’y avait pas eu une pause pluviométrique. » Cette région au cœur de la production de mil du pays, surnommée le bassin arachidier car elle produit également des cacahuètes en quantité, a enduré quarante jours sans eau après la première pluie, celle qui fait lever les plantes. « Le changement climatique nous inquiète. Dans vingt ans, quel sera notre avenir, nous les cultivateurs ? »

A Niakhar (Sénégal), le 4 juillet, Mamadou Diouf et sa famille sèment le mil après les premières pluies. Ils ont multiplié par trois leurs rendements grâce à la mise en place de pratiques agroécologiques.A Niakhar (Sénégal), le 4 juillet, Mamadou Diouf et sa famille sèment le mil après les premières pluies. Ils ont multiplié par trois leurs rendements grâce à la mise en place de pratiques agroécologiques.

La relation des Diouf avec leur « plante porte-bonheur », c’est celle qu’entretient la majorité des habitants du Sénégal. Une histoire d’amour vieille de près de 5 000 ans, quand le Sahara était drapé de vert. La transformation de cette région en vaste étendue désertique s’est accompagnée de la domestication du mil, plus ancienne céréale d’Afrique avec le sorgho. La graminée s’est ensuite propagée, depuis le nord du Mali, dans l’ensemble du Sahel jusqu’à l’Inde et à l’Afrique du Sud. Pendant tous ces siècles, ses hautes tiges, culminant jusqu’à 4 mètres, et dont l’épi peut mesurer 70 centimètres, ont protégé les éleveurs et les agriculteurs de la faim.

Sans mesure d’adaptation, les rendements de mil chuteront de 30 % d’ici à 2050. Un scénario dramatique pour la sécurité alimentaire

Le mil à chandelle, que l’on appelle aussi petit mil, nourrit aujourd’hui 100 millions de personnes à très faibles revenus dans les régions les plus arides de la planète. Car cette plante rustique, dernier rempart contre la sécheresse, parvient à pousser avec 250 mm d’eau par an, quand il en faut 350 mm pour le sorgho et 750 mm pour le maïs et le riz. Elle s’épanouit de surcroît sur des sols pauvres et sableux, aux faibles réserves en eau. Dernière prouesse, elle est capable de fleurir jusqu’à une température de 42 °C.