L’aventure continue avec un nouveau départ...

Publié par amdg le 15.01.2010
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samedi 20 juin – Paris Charles de Gaule

14 h 30

J’ai fini les procédures administratives avant d’embarquer. J’ai fait exprès de passer dans les premiers pour disposer d’un temps afin de discuter avec lui, entendre le son de sa voix avant de partir. J’essaie de le téléphoner, rien. Je lui envoie un message en lui précisant que j’allais embarquer dans 45 minutes, rien non plus. Le temps passe et je m’inquiète. Aurait-il oublié son téléphone chez lui? Veut-il juste me faire une de ces blagues qui me font peur avant de me faire rire? Ou lui est-il arrivé quelque chose?

15 h 35

Je dois embarquer. Je passe les dernières procédures de sécurité, je suis dans le bus qui nous emmène vers l’avion. Je l’appelle à nouveau et lui laisse un message lui disant qu’il n’allait plus pouvoir me contacter et que je lui donnerai signe de vie une fois arrivé. Une tristesse m’envahit.  Mis une minute après, mon téléphone sonne. C’est lui, mon coeur se remet à battre la chamade. Sa voix, d’une douceur inégalable chante dans mon coeur. Je me rends compte que je l’aime vraiment. Il occupe mon coeur et penser à lui me donne la joie, me rend heureux. Je ne pouvais même pas lui reprocher de ne pas avoir appelé plutôt. Nous nous racontons nos débuts de journées. Nous nous taquinons une dernière fois quand un agent de l’aéroport me demande d’éteindre mon téléphone. Si ce temps d’échange était très court, il était l’un des plus intense de ce que j’ai vécu avec lui.

15 h 50

Je suis installé et prêt pour ce grand départ. Je rallume mon téléphone même si cela est interdit pour lui envoyer un message: «Je rallume mon portable juste pour te dire je t’aime. Je t’embrasse. Sois sage» et il me répondit aussitôt: «bisous. Moi aussi». J’éteins.   

Je ne suis pas inquiet, je ne suis pas triste non plus. Il me manque physiquement mais je sais qu’il s’est implanté dans mon coeur, que notre amour s’est enraciné. Bien sûr, j’aurai voulu qu’il soit là à mes côtés, j’aurai voulu pouvoir poser ma tête sur ses épaules, j’aurai voulu entendre les critiques qu’il fait sur l’organisme qui nous a réuni, j’aurai voulu le contredire quand il veut que j’approuve ces théories. J’aurai voulu qu’il soit là pour me dire de manger plus, jamais il n’aurait accepté que je prenne un menu basse calorie. Il m’aurait regardé avec ses yeux couleur tendresse et passion, m’aurait proposé une partie de son repas en disant qu’il faut que je mange et aurait été gêné de manger devant moi. samedi 20 juin – Dans l’avion, de Paris à Montréal

16 h 07

Ça y est, l’avion a décollé. À partir de maintenant, je me retrouve seul, voulant affronter l’inconnu. Je laisse derrière moi une famille , une mère qui est inquiète de ce qui peut m’arriver loin du cocon familial. Mais je laisse surtout un homme, un vrai que j’aime et qui m’aime aussi je pense. 

J’adore l’écouter, l’entendre dire qu’il est chiant quand il est fatigué, lui raconter ma journée, sortir des phrases foireuses auxquelles il rigole gentiment. Je l’entends se moquer de moi quand il apprendra que j’ai pris un plateau de repas faible calorie. Il dira une fois de plus avec un peu d’ironie que je fais attention à mon alimentation.


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L’aventure continue avec un nouveau départ...


20 h 00

Je pense à lui, et j’écris ces lignes. Il sait me tenir en haleine, faire en sorte que je l’attende comme le renard attend son Petit Prince. Je pense à notre rencontre. Jamais je ne me serai douté qu’il m’aimerait et que je penserai à lui en partant à l’autre bout du monde. Qui aurait cru que ce 30 avril, premier jour où nous nous sommes connus, allait changer beaucoup de choses dans nos vies. Ce jour là, je n’ai remarqué que le fait qu’il ne porte pas d’alliance mais jamais je n’aurais imaginé qu’il allait partager une partie de ma vie. À cette assemblée générale, nous nous sommes très bien entendus. Son humour me plaisait. Je voyais en lui un ami, un vrai. Je n’en attendais rien d’autre.  Lui non plus à mon avis. Puis, il m’a ajouté comme ami sur facebook. Tout s’est accéléré. Il a commencé à me draguer et j’ai petit à petit succombé à son charme. Depuis, nous nous sommes unis. Je ne me lasse pas de l’entendre m’appeler son petit coeur, de me vanner sur ma lecture abusive du Petit Prince et des autres oeuvres de Saint-Exupéry. Je ne peux pas non plus m’empêcher de l’embêter avec sa cuisine (pâtes trop cuites ou riz collant), ces yaourts qu’il ne mange que par deux, sa manière d’avaler son MacDo sur une terrasse à minuit passé, son impatience et ses râles lorsque sa journée commence ou se termine mal. J’imagine le sourire qui se dessine sur son visage quand on s’appelle au téléphone. J’entends le rire que cet appel provoque en lui. Et je ris avec lui.  

21 h 20

Je me demande bien quel souvenir il gardera de moi. Qu’est-ce qui le fera patienter pendant quatorze semaines. Bien sûr, nous avons le projet de nous retrouver à Montréal pour passer des vacances ensemble mais cela dépendra de nos emplois du temps. Je sais cependant que nous sommes assez fous tous les deux pour réaliser ce projet coûte que coûte. 

J’avais prévu de travailler sur les cours et les dossiers que je dois rendre dans le cadre de ma formation durant ces six heures de vol. Mais je n’y arrive pas. Mes pensées sont ailleurs. Je ne pense qu’à lui, à moi, à nous. Je ne réalise pas encore à quel point notre rencontre peut changer mon existence. Quand je pense que quelques semaines plutôt, je n’arrivais même plus à trouver une raison de vivre, de me battre. Aujourd’hui, je me considère parmi les hommes les plus heureux car l’amour m’unit à un être qui m’est cher. 

 


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L’aventure continue avec un nouveau départ...


Blois-Tours

Même en France, quelques 7h de trajet nous séparent. Avant que je parte, Nicolas tenait à me revoir. Je n’en demandais pas moins. Nos emplois du temps respectifs faisaient qu’il n’y avait qu’une possibilité: le dimanche à 15h30 à Blois au lundi matin 8h48 à la gare de Saint Pierre des Corps, à Tours.

Dès 7 heures, je n’avais que cela en tête. Je refaisais dans ma tête le trajet que mon homme allait faire. Il partira de Lyon à 11 heures, sera à Paris vers 14h et prendra le train pour Blois vers 14h30. J’irai le chercher à la gare de Blois à 15h30 et nous irons à Tours passer la soirée en amoureux.

Ce jour là, j’avais des rendez-vous assez importants à Blois. J’ai décidé de faire en sorte de ne pas perdre de temps pour être à l’heure à la gare. Au milieu d’un des derniers rendez-vous, Il m’envoie un message : «Je viens juste de me réveiller.» J’étais alors très déçu et triste de ne pas le voir avant mon départ. Je ne pouvais même pas l’appeler tout de suite car j’étais en réunion. Je ne savais plus où me mettre ou que dire à ces personnes qui n’attendent que mon avis. Puis, coup de téléphone: Nicolas. J’ai coupé court à la discussion qui était engagée avec les autres pour pouvoir lui répondre. Et il me répète encore qu’il vient de se réveiller... Dans le train qui rentre en gare de Paris gare de Lyon. Soulagement, joie, bonheur, je me suis rendu compte à quel point il aime jouer avec mes nerfs. Avec plus de motivation, j’expédie efficacement les derniers rendez-vous. Je dis  aurevoir brièvement à tous les autres, même à Titoine, mon meilleur ami qui ne comprenait pas mon empressement, pour mieux retrouver celui que j’aime.  J’ai pris ma voiture et suis parti à la gare de Blois pour attendre celui qui vient s’installer dans mon coeur.

Le trajet me parut interminable. J’avais peur de me tromper de route et ainsi perdre du temps. Finalement, je suis arrivé à la gare à 15 h 20. Son train va arriver dans 10 minutes. Je commençais à faire les cent pas. Et si jamais il n’est pas dans ce train, s’il se moquait de moi depuis le début. 15 h 30, le train est annoncé avec 5 minutes de retard. Les battements de mon coeur se sont accélérés. Et si c’était un signe? Et s’il n’est pas dans ce train? Puis finalement, un vieux train s’arrête. Je me suis mis au milieu du quai pour voir des deux côtés. Une foule descend du train mais je ne vois pas Nicolas. Puis le quai se vide mais je ne le vois pas. J’allais partir quand je voyais au loin sa silhouette avec sa petite valise de week-end. Soulagement. Je vais à sa rencontre. J’avais envie de sauter à son coup, de l’embrasser mais je me suis retenu car nous étions dans un lieu très publique. Discrètement, il me donne un baiser dans le cou qui m’a fait frissonné. J’étais un peu nerveux, il l’a ressenti. Il a glissé sa main derrière ma nuque et commençait à me caresser. A plusieurs reprises, de Blois jusqu’à Tours, il m’a rappelé que nous avions le temps car je conduisais assez vite, pressé sûrement d’arriver  pour être totalement avec lui. 

Ce soir là, j’ai appris à le connaître, à l’apprécier, à apprécier son corps, à apprendre un peu plus de lui. Ce qui m’a le plus touché chez lui, c’est son humour, sa manière de s’habiller, ses petites manies et par dessus tout, sa voix. Cette voix douce comme la brise du matin, accompagnée par son regard qui pénètre au fond du coeur comme une musique. Et je succombe à son charme. Je ne pouvais cependant pas m’empêcher de penser à y résister car je savais que j’allais partir et que je n’allais le revoir que dans 4 mois.  Je ne ferai pas l’apologie des détails mais cette soirée fut pour moi inoubliable.

Le lendemain, plus rien ne m’importait à part Nicolas. Je voulais le retenir le plus longtemps possible avec moi. Je prenais du temps pour me préparer à partir, pour le ramener à la gare. Au fond de moi, j’espérais qu’il raterait ce foutu train ou que ce dernier soit annulé. Mais l’avance que nous avons pris était trop important pour que cela s’accomplisse. Dans ma tête tournait en boucle «Mon Dieu, laissez-le moi encore un peu mon amoureux». L’heure du départ a sonné. Et le train est à l’heure. Une fois de plus, la SNCF m’a déçu. Elle a retenu mon ange cinq minutes de plus hier et aujourd’hui, il me le reprend sans même m’accorder les cinq minutes de la veille.

Il m’embrassa une dernière fois avant de monter dans son wagon et a glissé dans mon oreille un premier «je t’aime». Moi aussi je l’aime et je lui ai fait savoir.