L'épouvantail de l'immigration

Publié par ionesco le 26.04.2011
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L'immigration concentre toutes les idées reçues. Et les récentes initiatives gouvernementales ne facilitent ni la clarification ni la pacification du débat.
Retour aux faits.

Du débat sur l'identité nationale à celui sur la laïcité et l'islam, le gouvernement alimente dangereusement l'idée selon laquelle l'immigration serait un " problème ". Ce faisant, il attise la peur d'un afflux massif d'immigrés et l'idée selon laquelle ils seraient la source de nombreux maux (chômage, insécurité…). Outre qu'il légitime une partie des thèses de l'extrême droite, ce discours est erroné. Si la France est bien une vieille terre d'immigration, elle est loin d'être submergée. On peut même dire que l'Hexagone a cessé d'être un pays d'immigration massive depuis un quart de siècle.

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Commentaires

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Où apprend-on que la transaction qui a permis à Bernard Tapie de récupérer 220 millions d'euros était illégale et signée en violation grave de toutes les règles - ce qui vaudrait, à un chef d'entreprise ou à un cadre qui agirait de la sorte, un licenciement pour faute lourde voire des sanctions pénales ? Qu'il "manque au Port de Marseille que s'y applique l'état de droit normal", ce qui en fait une zone de non-droit au même titre que certains quartiers où les lois de la république n'ont plus cours, conduisant à son irrésistible déclin sans que l'autorité publique semble vraiment déterminée à y mettre bon ordre ? Que notre fiscalité est exagérément complexe, brouillonne, sans stratégie claire - on baisse la TVA sur la restauration quand l'Allemagne oeuvre à améliorer sa compétitivité ?

Que la réforme des régimes spéciaux, présentée comme une victoire de la rupture en mouvement, coûtera en réalité plus cher que si l'on n'avait rien fait ? Que la politique de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux n'est qu'un leurre, les effectifs des trois fonctions publiques (Etat, collectivités et hôpital) ayant crû de 36% (soit 1,4 million de fonctionnaires en plus) depuis trente ans, avec une accélération au cours des dix dernières années ? Que l'enseignement scolaire, censé "donner à tous les élèves un socle commun de connaissances et de compétences" et contribuer à l'égalité des chances, n'atteint aucun de ces objectif" tout en rejetant les outils d'évaluation ?

Que moult niches fiscales comme les réductions d'impôt sur les investissements dans les DOM-TOM sont non seulement inefficaces mais "excessivement coûteuses à l'Etat" tandis que "la même aide pour les investissements en cause, consentie sous forme de subventions, aurait été nettement moins onéreuse" ? Que la prime pour l'emploi est "insuffisamment incitative, faiblement redistributive, mal ciblée" avec une "absence de pilotage stratégique" ? Que le Fonds de réserve des retraites (censé contribuer au financement de celles-ci à partir de 2020) est marqué par « un défaut d'engagement de l'Etat, une réactivité insuffisante pendant la crise, une gestion administrative insuffisante et coûteuse" ? Que, dans les airs, "du fait de l'opacité qui entoure l'organisation du travail, la Direction de la sécurité de l'aviation civile ne dispose pas des procédures nécessaires pour s'assurer de l'aptitude des contrôleurs à exercer leur métier" ? Etc...

La parole politique et syndicale relève avant tout de la "com"

Ces tristes réalités sont décrites avec la précision et la rigueur implacables des faits dans de multiples publications de la Cour des comptes, toutes librement accessibles en ligne (www.ccomptes.fr/fr/CC/Publications-RPT.html). Si on y ajoute nombre de rapports établis par le Parlement ou d'autres autorités administratives, on obtient un tableau accablant de la gestion calamiteuse des affaires publiques et du corporatisme endémique qui ronge le système. Face à cela, gouvernements successifs et syndicats se sont réfugiés dans d'illusoires slogans, un déni rhétorique creux et plein de sophismes qui réduit la parole politique et syndicale à de la "com".

Faute d'accepter la réalité objective et de se concentrer sur l'amélioration de l'existant, on préfère sortir en toute occasion un projet de loi du chapeau pour donner l'impression que l'on maîtrise encore quelque chose, ou descendre dans la rue dès que l'on parle de réforme. Mélangez tout cela avec l'éthique que l'on malmène, quand ce n'est pas l'absence pure et simple de décence (ici on reste au gouvernement après une condamnation judiciaire, outre-Rhin on démissionne pour plagiat...) et vous obtenez une exaspération qui profite aux populismes de tout poil. "L'Etat s'est ruiné dans ce siècle funeste/Et vous vous disputez à qui prendra le reste !" s'indigne Ruy Blas dans sa célèbre tirade, et à travers lui Victor Hugo qui dénonce l'état de la France en 1838. Prenons garde que cette indignation ne foudroie les forces politiques modérées.

Par Olivier Lecomte, professeur de finance à Centrale Paris.

Portrait de sonia

tu sais quoi?

je ne comprends rien!