L'instant politique

Ca fait plaisir de voir un Président reprendre les habits (habitudes) que lui confère la Constitution, un peu en retrait, au coeur bien sûr de la politique du gouvernement, mais laissant à ses ministres et au premier d'entre eux le soin d'occuper l'espace médiatique.

Il n'y a pas si longtemps, son prédécesseur aurait accouru près de Bordeaux pour une simple noyade. Bien entendu l'augmentation du SMIC est davantage un signal envoyé aux travailleurs les plus démunis, avec 21,50 euros mensuel, c'est pas la baraka. Mais que n'aurait-on pas dit si, en pleine crise, le salaire minimum avait soudain atteint un niveau décent ? Gabegie, fuite en avant, pure folie... 

j'espère encore que la prochaine loi sur le harcèlement sexuel sera moins vague que la précédente, je ne comprends pas que l'on puisse légiférer (au niveau européen) sur le calibre du concombre et de la tomate, sans pouvoir définir plus précisément en quoi consiste l'abus de pouvoir,

au collège j'ai eu la chance d'avoir un excellent prof de français, le meilleur conseil que j'en ai retenu, pour saisir les nuances de la langue : la lecture du Code civil, les textes de loi en général, je ne pense pas l'avoir suivi mais son intuition était bonne, former à la fois le citoyen et son expression écrite,

il y a quelques jours, on nous annonçait l'entrée dans le dictionnaire Le Robert de mots que nous utilisons depuis une dizaine d'années, lol... ce n'est pas ça qui va changer nos rapports avec l'administration fiscale, mais voilà qui va nous permettre de nous adresser à elle, sans la froisser, en ponctuant nos phrases de ces trois lettres sympathiques et re-lol,

la langue comme espace politique, si l'héritière de Saint-Cloud et toute sa clique pouvait réaliser ce qu'a été et ce qu'est encore le substantiel apport de ces cultures lointaines qui nous ont presque tout appris, elle regarderait différemment nos frontières, car le simple terme de "douane" est issu du turc "divan" ("salle de conseil, garnie de coussins"), lorsque le sultan recevait les émissaires étrangers à Constantinople (ou Byzance, selon les époques, et qui restera Istanbul au moins pour quelque temps), sans pouvoir entrer dans l'UE avant longtemps...