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Publié par jl06 le 19.08.2019
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"L'histoire de fous" de Stéphane, atteint d'un cancer et touché par la pénurie de médicaments

 10h00 , le 19 août 2019 - Par Anne-Laure Barret

TEMOIGNAGE - Atteint d'un cancer de la vessie, Stéphane, 62 ans, n'a pas pu commencer immédiatement une chimiothérapie. Après beaucoup de questions, il a fini par comprendre que le médicament n'était pas disponible. Inquiet et en colère, il témoigne.

 

Stéphane n'a pas pu bénéficier d'une chimiothérapie rapidement, faute de médicaments en stock.

Stéphane n'a pas pu bénéficier d'une chimiothérapie rapidement, faute de médicaments en stock.(Sipa)Partager sur :

A l'hôpital comme en pharmacie, les ruptures d'approvisionnement en médicaments se multiplient et les professionnels de santé tirent la sonnette d'alarme. En cancérologie par exemple, une quarantaine de médicaments essentiels sont en tension, selon l'Institut national du cancer. Une crise sanitaire qui peut mettre en danger les patients. Des malades comme Stéphane, 62 ans. Atteint d'un cancer de la vessie pour la deuxième fois, il n'a pas bénéficié immédiatement d'une chimiothérapie, faute d'Amétycine en stock. Il raconte cette "histoire de fous" au Journal du Dimanche.

"A 62 ans, mon cancer de la vessie vient de récidiver. Une fois mes polypes enlevés par le chirurgien, je pensais démarrer au plus vite la chimio, mais cela a été plus compliqué. Avec ma femme, on a dû poser beaucoup de questions. L'urologue a fini par lâcher : 'Je n'ai pas d'Amétycine, je ne peux pas vous soigner.' Si on n'avait pas insisté, on n'aurait pas compris pourquoi on me demandait de patienter jusqu'à l'automne. J'étais sidéré.

Qui tire les ficelles de ces pénuries? Le laboratoire?

Affronter une chimio, ce n'est déjà pas rien, mais s'il faut en plus s'angoisser pour l'absence de son médicament… C'est une histoire de fous, une histoire d'argent : le produit est disponible en Allemagne, de l'autre côté de la frontière, mais pas chez nous car le tarif payé par la Sécu est moins élevé. A une époque où on parle de faire voler des voitures, les gens n'ont plus accès à leurs traitements. C'est absurde, on n'a plus l'impression de vivre dans un pays à la pointe du progrès! Qui tire les ficelles de ces pénuries? Le laboratoire? Comme mon épouse a insisté, j'ai été placé sur une liste prioritaire et la chimio a démarré. Mais il se passe quoi pour les autres? Certains ne savent sans doute même pas que leur maladie progresse à cause d'une rupture d'approvisionnement."