La raison , pour les agressions homophobes , Covid 19 ?

Publié par jl06 le 16.05.2020
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Les injures et agressions homophobes ou transphobes ont augmenté de 36% en France en 2019

Selon les chiffres communiqués samedi par le ministère de l'Intérieur, les actes contre les personnes LGBT+ ont à nouveau fortement augmenté en 2019.

 

Des manifestants défilent contre les violences anti-LGBT+, le 21 octobre 2018 à Paris.

 

Des manifestants défilent contre les violences anti-LGBT+, le 21 octobre 2018 à Paris. (ESTELLE RUIZ / NURPHOTO / AFP)


franceinfo avec AFPFrance Télévisions

Mis à jour le 16/05/2020 | 15:28
publié le 16/05/2020 | 14:52

La courbe continue de grimper. Les injures et agressions homophobes ou transphobes ont de nouveau connu une forte poussée de 36% l'année dernière en France, a annoncé samedi 16 mai le ministère de l'Intérieur. En 2019, les forces de police et de gendarmerie "ont recensé 1 870 victimes d'infractions à caractère homophobe ou transphobe, contre 1 380 en 2018", soit une "augmentation de 36% du nombre de victimes d'actes anti-LGBT" (lesbiennes, gays, bi trans), a expliqué le ministère dans un communiqué.

Ces données dessinent une hausse continue de ces crimes et délits. En 2018, les plaintes des personnes LGBT+ (lesbiennes, gays, bi, trans) victimes d'actes homophobes ou transphobes avaient déjà progressé de 33% par rapport à l'année précédente. "Ces chiffres témoignent de l'ancrage profond de l'homophobie et de la transphobie dans la société" et "s'inscrivent dans un contexte plus large de progression des actes de haine et des extrémismes identitaires", a commenté le ministère dans son communiqué.

Les violences physiques représentent 28% des actes dénoncés

Ces statistiques sont toutefois chaque année en décalage avec la réalité, les associations de soutien aux personnes LGBT rappelant régulièrement que de nombreuses victimes n'osent pas porter plainte. En 2019, les injures et les outrages représentent 33% des infractions subies, tandis que les violences (physiques et sexuelles) concernent 28% des plaintes. Les victimes sont majoritairement des hommes (75%), plutôt jeunes : 62% ont moins de 35 ans.

Face au risque accru de violences intrafamiliales pendant le confinement, le gouvernement a débloqué 300 000 euros fin avril pour un "plan d'urgence" permettant de financer des nuits à l'hôtel pour les personnes LGBT+ en difficulté. Il est aujourd'hui "pleinement opérationnel et bénéficie à une quarantaine de jeunes LGBT", précise le communiqué. Une application a également été lancée fin avril par FLAG!, l'association de policiers et gendarmes LGBT, afin de signaler des actes de violences et mieux orienter les victimes.

 

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Journée contre l'homophobie, le message de Mattarella: "Plus de discrimination"

Le Président de la République: la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle constitue une violation du principe d'égalité et porte atteinte aux droits de l'homme

 

 "Plus de discrimination"

ROME. A l'occasion de la journée internationale contre l'homophobie, aujourd'hui dimanche 17 mai, le président de la République Sergio Mattarella a demandé de "promouvoir la lutte contre les discriminations, la lutte contre les préjugés et la promotion de la connaissance de tous ces phénomènes qui, à travers la l'homophobie, la transphobie et la biphobie perpétuent des violations continues de la dignité humaine ". Il le fait avec un message publié sur le site du Quirinale.

Dans la note, Mattarella rappelle que "la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle constitue une violation du principe d'égalité et porte atteinte aux droits de l'homme nécessaires au plein épanouissement de la personnalité humaine qui sont, au contraire, spécifiquement protégés dans notre Constitution et dans l'ordre international" .

L'Etat, assure le président, doit "garantir la promotion de l'individu non seulement en tant qu'individu, mais aussi dans les relations interpersonnelles et émotionnelles. Pour que cela soit possible, chacun doit pouvoir exprimer sa personnalité et avoir garanti la base de la construction du respect de soi. La capacité d'émancipation et d'autonomie des personnes est strictement liée à l'attention, au respect et à l'égalité de traitement que l'on reçoit des autres ".

Enfin, la condamnation des nombreux épisodes de violence rapportés: "Travailler pour une société libre et mature, fondée sur le respect des droits et la valorisation des personnes, signifie ne pas laisser son identité ou son orientation sexuelle être un motif d'agression, de stigmatisation, traitement préjudiciable, dérision et discrimination dans le travail et la vie sociale ".