L'Algérie et le COVID-19

Publié par mohican le 29.06.2020
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Trois semaines après des premières mesures de déconfinement, l'Algérie est en proie à une flambée de foyers d'infection.

Toutes les frontières de l'Algérie vont rester fermées jusqu'à la fin de la pandémie de Covid-19, a annoncé le président Abdelmadjid Tebboune le 28 juin 2019, face à une recrudescence des cas de contaminations. Le chef de l'Etat, qui a présidé une réunion du conseil des ministres, a ordonné le "maintien de la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes jusqu'à ce que Dieu nous libère de ce fléau", selon un communiqué publié par l'agence de presse officielle APS.

 

L'Algérie fait pourtant partie d'une proposition de liste de 14 pays dont les voyageurs seraient admis dans l'Union européenne au 1er juillet. L'UE a toutefois reporté sa décision finale sur cette liste, faute d'accord entre Européens. Les frontières de l'Algérie sont fermées depuis le 19 mars.

 

Flambée de foyers d'infection

 

Trois semaines après des premières mesures de déconfinement, l'Algérie est en proie à une flambée de foyers d'infection, en particulier à l'est (Sétif) et au sud-est du pays, due, selon les autorités, au non-respect des règles de prévention. Quelque 305 nouveaux cas de Covid-19 ont été diagnostiqués en 24 heures, un nouveau record quotidien pour ce pays le plus touché d'Afrique du Nord, selon le bilan officiel publié le 28 juin.

 

Abdelmadjid Tebboune a dénoncé "les comportements de certains citoyens qui veulent faire croire aux autres que le Covid-19 n'est qu'un mythe à visées politiques", une accusation ciblant le mouvement populaire antirégime, le Hirak, au moment où ce dernier tente de se remobiliser en province. Toutes les manifestations sont strictement interdites depuis la mi-mars. Le président algérien a ordonné "le durcissement des sanctions à l'encontre de tous les contrevenants".

 

"Relâchement"

 

Le port du masque sanitaire est obligatoire depuis le 24 mai et les contrevenants sont condamnés à de fortes amendes. Le président algérien a exhorté le Premier ministre à prendre des mesures pour "briser la chaîne de contamination et circonscrire les foyers épidémiques", selon le communiqué du Conseil des ministres.

C'est le résultat d'un relâchement et d'une sorte de laisser-aller en particulier dans certaines wilayas (préfectures) comme Sétif et Biskra

Mohamed Bekkat, président du Conseil de l'Ordre des médecins

à l'AFP

L'Algérie, l'un des pays les plus affectés d'Afrique, a recensé 13 273 cas de contamination et près de 900 décès depuis l'enregistrement du premier cas le 25 février.