Le coronavirus s'attaque-t-il également aux reins ?

Publié par jl06 le 20.04.2020
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En plus de s'attaquer aux poumons via les voies respiratoires, le coronavirus est-il également un danger pour les reins ? C'est ce qu'estiment désormais plusieurs scientifiques aux États-Unis.19 avr. 19:06

Plus la pandémie de coronavirus progresse, plus les connaissances sur ce virus émergent se font grandes. Désormais, certains spécialistes estiment que le Covid-19 s'attaque également aux reins, en plus des poumons, et ne serait donc pas qu'une maladie respiratoire. "On retrouve le virus dans le rein, il existe plusieurs publications scientifiques à ce sujet", confirme à RFI Brad Rovin, directeur du département de néphrologie à l'Université d'État de l'Ohio.

Et cette révélation pourrait s'avérer dramatique pour bon nombre de patients. "Dans de nombreux cas, ces patients, qui n'avaient jamais eu de maladie du rein avant, développent de graves lésions rénales", continue le spécialiste. "En fonction de la gravité et de la durée de l'infection pendant leur combat contre le Covid-19, ces patients peuvent développer une insuffisance rénale chronique."

Aux États-Unis, le nombre d'insuffisances rénales en forte hausse

C'est notamment ce qu'il se passe outre-Atlantique. Aux États-Unis, le nombre de patients en insuffisance rénale est même en explosion. Les médecins alertent sur leur incapacité à fournir suffisamment de matériel aux patients, rapporte le New York Times. "Les néphrologues de New-York deviennent un peu fous en voulant s'assurer que tous ceux qui souffrent d'une insuffisance rénale reçoivent un traitement", s'inquiète le Dr David S. Goldfarb, chef d'un service de néphrologie. "Nous ne voulons pas que les patients meurent d'une dialyse inadéquate, (...) mais nous n'avons jamais rien vu de tel en ce qui concerne le nombre de personnes nécessitant un traitement" pour leurs reins, a-t-il poursuivi.

Selon le Dr Alan Kliger, néphrologue à l'école de médecine de Yale (États-Unis), "les spécialistes des reins estiment désormais que 20 à 40% des patients en soins intensifs pour une infection Covid-19 souffrent d'insuffisance rénale et ont un besoin urgent de dialyse", assure le média américain.

Les patients atteints de maladies rénales plus vulnérables ?

Si l'ensemble des patients sévèrement touchés par le coronavirus peut souffrir d'insuffisances rénales, les malades habituels du rein ont également plus de risques de développer une forme grave du Covid-19, selon un expert. "Les principales maladies qui entraînent une insuffisance rénale, la nécessité de faire des dialyses ou de procéder à une greffe sont le diabète, l'hypertension et les maladies cardiovasculaires", explique à RFI Brad Rovin. "Les personnes présentant ces problèmes médicaux sont plus vulnérables et ont plus de risques de développer une forme grave du Covid-19. De plus, les patients qui sont en grande insuffisance rénale n'ont pas le même système immunitaire que les autres. Ce sont également des patients pour lesquels la distanciation sociale est impossible, car beaucoup sont obligés de se rendre trois fois par semaine à l'hôpital."

Par ailleurs, le directeur du département de néphrologie à l'Université d'État de l'Ohio fait part de ses craintes concernant l'utilisation de l'hydroxychloroquine, prôné en France par le Pr Didier Raoult contre le coronavirus, mais qu'il prescrit habituellement à certains de ses patients. "L'une des choses qui m'inquiète, tout comme nos patients, c'est la ruée sur la chloroquine. C'est un médicament que nous prescrivons en temps normal à nos patients atteints de lupus, une maladie auto-immune, et ces derniers ont peur de ne bientôt plus pouvoir en trouver", craint Brad Rovin.

Commentaires

Portrait de mohican

Une vraie " saloperie" ce virus,que va t'on encore apprendre de lui dans les prochaines semaines? Je pense qu'on en a pour longtemps avec lui.Sealed

Portrait de jl06

À Padoue, nous testons une thérapie utilisée contre le cancer de la prostate. Professeur Pagano: «L'antiandrogène fonctionne. Les résultats le prouvent »

Un médicament anticancéreux contre Covid  C'est plus que de l'espoir. Un médicament qui pourrait nous faire attendre des médicaments ad hoc et des vaccins avec moins d'anxiété car il est déjà disponible et abordable. En inhibant l'attaque de Covid19 avec des médicaments utilisés pour le cancer de la prostate. L'intuition est venue au professeur Franco Pagano, urologue et président de l'Institut vénitien de médecine moléculaire, qui est parti de l'examen d'un centre Covid à Padoue et a maintenant été étendu à toute la Vénétie.

En examinant tous les patients atteints de cancer de la prostate. «Nous n'avons pas encore sorti un autre remède, je veux clarifier. Je suis urologue et depuis des années, nous travaillons sur le cancer de la prostate pour comprendre quels sont les plus agressifs qui doivent être opérés et lesquels ne le sont pas seulement à environ 50% et ne doivent pas être opérés. Dans tous les cas, nous travaillons depuis des années pour identifier les formes agressives de cancer avec le professeur Andrea Alimonti. Dans la prostate, il existe une protéine membranaire trans appelée Tmprss2 qui est également présente dans l'épithélium pulmonaire. Dans la prostate, c'est un terrible accélérateur de la tumeur, eh bien nous avons appris à la connaître et à comprendre qu'elle peut être contrôlée avec un médicament anti-androgène car cette protéine dépend beaucoup de la testostérone, décomposant la testostérone nous décomposons la molécule.

Maintenant, avec l'épidémie en cours, il est apparu que l'apothéose principale à laquelle le coronavirus s'attache est précisément ce Tmpsrr2. Ceci est la porte d'entrée. C'est pourquoi nous nous sommes demandé si les médicaments anti-androgènes que nous utilisons pour le cancer peuvent également contribuer à bloquer l'infection. " Pagano dit que le premier pas a été fait dans un centre Covid à Padoue. Sur les 135 patients covid qui ont un cancer de la prostate, aucun n'est sous traitement antiandrogénique. L'enquête, avec l'accord et la collaboration de Zaia et de la Région qui a fourni le registre des patients atteints de cancer. a été étendu à tous les patients de la Vénétie. Sur les 1250 patients cancéreux traités avec des médicaments anti-androgéniques, aucun n'est tombé malade avec un coronavirus.  

Malgré le fait que ce sont des patients cancéreux, donc immunodéprimés. «C'est la preuve de cela. L'antiandrogène fonctionne ", a déclaré Pagano, ajoutant que cette hypothèse d'étude expliquerait également pourquoi Covd19 affecte davantage les hommes que les femmes. «À partir de 40 ans, lorsque l'hypertrophie de la prostate commence à se manifester, il est plus facile pour l'enzyme Tmprss2 de commencer à pénétrer dans la cellule, provoquant son altération. Le premier procès commence à Padoue lundi. Le but est de comprendre si l'inhibiteur utilisé pour la prostate est capable de bloquer l'enzyme Tmprss2 également dans les cellules pulmonaires attaquées par le coronavirus. Si, comme Pagano l'espère, la réponse sera positive, ce sera un pas en avant important. 

En attendant, il sera possible d'avoir un répit jusqu'à l'arrivée du vaccin ou des médicaments ad hoc. "Si cela fonctionne, nous pouvons arrêter la maladie et attendre sans angoisse l'arrivée d'un vaccin et nous n'aurons pas à aller chercher des médicaments car ils sont déjà disponibles", explique Pagano, espérant qu'à l'avenir l'Italie commencera à investir dans la recherche, ce qui nous voit toujours en bas du classement européen. 

Portrait de mohican

Je l'espère.